Ahmed Hassan Farah et son épouse
Alors que rien ne destinait notre famille à venir vivre au Canada, cette aventure nous tentait depuis fort longtemps.
Nous sommes Français, mais nous avons la double nationalité avec Djibouti (Afrique de l’Est). Je suis né là-bas et j'y ai vécu jusqu’à mes 18 ans. Puis, je suis allé en France pour mes études universitaires et j'y ai rencontré mon épouse.
Après avoir vécu longtemps en France, nous avons fait le choix de vivre à Djibouti où nous sommes restés 6 ans, jusqu’à ce jour de septembre 2013 où mon épouse a envoyé sa candidature pour le poste de directrice de la garderie Trésors du Monde à Prince Albert. En novembre, elle reçut une réponse favorable et nous avons alors pris conscience que notre vie en Afrique prenait fin dès janvier 2014.
C’est alors que nos péripéties pour obtenir nos permis de travail ont débuté!
Comme nous étions, nos enfants et nous-même, Français, il nous semblait aisé d’obtenir nos papiers pour entrer et surtout travailler légitiment sur le territoire canadien. C’était sans compter que nous vivions en Afrique de l’Est, dans une zone où le terrorisme sévissait fortement.
Pour la demande de permis de travail, il fallait recueillir un grand nombre de papiers: des actes de naissance, la certification de nos diplômes par l'organisme canadien World Education Services, des preuves d'inscription dans les écoles pour nos enfants, etc.. Une véritable chasse aux trésors aux documents se mit en place!!!
Une fois le dossier complet, nous avons envoyé notre demande, soulagés, car le moment du départ approchait à grands pas. Aussi quel ne fut pas notre désarroi lorsque 2 jours plus tard, nous recevions une réponse négative de l'ambassade canadienne au Kenya. Notre dossier était fermé.
Les enfants d'Ahmed Hassan Farah
Toutes nos illusions s’écroulaient en quelques secondes, à un mois de notre départ.
Difficile de savoir ce qui a motivé ce refus. Mais nous avons eu l’intime conviction que l’attentat islamiste perpétré dans un centre commercial à Nairobi (capitale du Kenya) quelques semaines auparavant y était pour quelque chose.
Fort heureusement et grâce à l’aide de Jacqueline Grenier de Liaison Nord à Bellevue, l’ambassade du Canada à Paris s’est saisie de notre dossier et a accepté de le rouvrir afin d’examiner notre demande.
En attendant la réponse et en nourrissant l'espoir d’obtenir le fameux sésame, nous regardions quotidiennement, en décembre, les températures extrêmes de Prince Albert.
Après 6 ans d’Afrique, nos affaires les plus chaudes se résumaient en une paire de chaussures de sport et des chandails! Comment faire comprendre à nos enfants que dans leur future vie, ils devraient couvrir chaque partie de leur corps sous peine de finir complètement transis? Inconcevable, et pour eux, et pour nous…
Après quelques jours d’attente interminable, les fameux permis de travail et d’études sont arrivés dans notre boîte courriel. Cette fois-ci, l’appel du Grand Nord se concrétisait et il nous fallait trouver de toute urgence quelques vêtements chauds pour affronter la dureté de l’hiver 2013-2014.
À suivre...