Le comité de préservation de la co-cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Gravelbourg a organisé un gala le 22 novembre à l’occasion du lancement d’un fonds dédié à la préservation du monument. Une initiative qui vise à conserver à tout prix ce trésor des Prairies, dont la renommée dépasse les frontières provinciales.

Construite de 1918 à 1919, la co-cathédrale de Gravelbourg est un chef-d’œuvre qui dénote dans les Prairies.

Devenue lieu historique national, la cathédrale est souvent qualifiée de « bijou des Prairies » ou encore de « chapelle Sixtine de la Saskatchewan ».

Désireux de prendre soin de leur joyau, les paroissiens ont lancé un fonds pour répondre aux besoins de l’édifice à long terme.

Le projet est ainsi piloté par un comité constitué de sept membres, dont André Moquin, son président, qui explique que le fonds sera dédié aux réparations de l’édifice.

« Actuellement, nous remplaçons les deux grandes portes principales de la co-cathédrale, illustre-t-il. Un édifice de cette dimension coûte beaucoup d’argent. Pour remplacer juste les portes et les vitraux, il nous faut 45 000 dollars. »

Dans l’ensemble, la cathédrale est en bon état car elle a été bien entretenue. Un entretien qui a été financé par des prélèvements de fonds par le passé.

Un soutien nécessaire

« Notre objectif est de prélever un million de dollars », précise André Moquin.

Placés dans un fonds de fiducie, ces sous généreront ainsi des intérêts qui, eux, seront employés pour répondre aux besoins de l’édifice.

« Un million de dollars, ça peut sembler énorme, mais à l’échelle du travail à abattre dans le temps et au vu des coûts, c’est peu », souligne le paroissien.

Pour Réal Forest, ancien maire de Gravelbourg et premier président du comité, il fallait se mettre à l’abri de tout risque de fermeture des portes de la cathédrale, un triste sort qu’ont connu certaines paroisses avoisinantes.

« L’argent n’est pas pour la paroisse, mais pour l’édifice, tient-il à souligner. Il faut penser aux bâtisseurs et à la difficulté qu’ils ont eue à trouver des fonds nécessaires pour ériger cet immense édifice. Il est donc de notre devoir de s’assurer que cette œuvre d’art va demeurer pour les générations à venir. »

Un lancement festif

L’après-midi du 22 novembre a donné lieu à des visites guidées sur le site, mais aussi à une dégustation de vins et fromages.

« L’invitation visait à attirer les gens de plusieurs secteurs de la population, en espérant qu’ils fassent un don », relate André Moquin.

Le moment le plus attendu de la journée était le gala. « Le but était de lancer officiellement l’initiative, de faire connaître et de sensibiliser sur l’importance de ce fonds », précise Réal Forest, maître de cérémonie.

Six artistes de la province étaient à l’honneur lors du gala, dont la famille Campagne et Connie Kaldor. En deuxième partie, le public a découvert deux jeunes artistes locaux : le talentueux pianiste Byeolha Seo, élève de 8^e année, et le vocaliste Daniel Sutherland, élève de 12^e année.

Enfin, le guitariste, compositeur et interprète Scott Richmond, ainsi que l’accordéoniste Scott Heatcoat et la chorale de la co-cathédrale ont à leur tour émerveillé les invités.

« La soirée a été très bien reçue par les spectateurs, et tous sont repartis joyeux après le spectacle. Ça a été au-delà de mes attentes. J’étais content de voir la réaction des gens », confie le président du comité.

Même satisfaction pour l’ancien maire qui trouve que « le gala a été un franc succès, avec une salle comble et des artistes de qualité ». 

La soirée a mobilisé 400 personnes venues des quatre coins de la Saskatchewan. Une réussite qui reposait sur la générosité de nombreux commanditaires qui ont répondu à l’appel.

Une longue campagne

La campagne de prélèvement de dons pour le fonds de préservation a débuté il y a un peu plus d’un an, ce qui a permis au comité de récolter déjà une partie de la somme visée.

« Nous enregistrons déjà à l’heure actuelle un quart de million de dollars en dons et en promesses de dons », dévoile le président du comité.

« Lorsqu’on aborde nos potentiels donateurs, nous les encourageons à étaler leur don sur une période de temps plutôt que de faire un gros don unique, ce qui peut être onéreux », explique André Moquin.

L’idée est donc de rendre le don accessible à un plus large public. Les donateurs peuvent d’ailleurs contribuer à travers des dons de placements, des legs, ou encore des polices d’assurance.

En outre, la ville est aussi appelée à la générosité : le comité a soumis une demande d’appui à hauteur de 100 000 dollars auprès du conseil municipal de Gravelbourg en automne dernier.

La co-cathédrale a été reconnue par le conseil municipal comme étant un édifice historique municipal, ce qui, du point de vue du comité de préservation, démontre une certaine responsabilité de la ville vis-à-vis de l’édifice.

« C’est normal que la municipalité soutienne le projet, car la co-cathédrale est notre marque de commerce qui attire la majorité des touristes à Gravelbourg », argumente Réal Forest.

En attendant l’adhésion du conseil municipal, le nouveau maire Mathieu Forest, un Fransaskois, s’est prononcé personnellement en faveur d’une contribution.

De quoi alimenter l’optimisme d’André Moquin : « Je sais qu’il y a d’autres nouveaux conseillers qui sont aussi en faveur d’une contribution. Cet appui est extrêmement important pour la réussite du projet. »

Le comité pour la préservation entend aussi déposer une demande au niveau du gouvernement provincial.