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Arthur Béague / 23 août 2021 / Catégories: Agriculture et environnement Chroniques d’un ornithologue - Chapitre 1 : L’entraînement 2021 marque la dernière année de l’Atlas des oiseaux nicheurs de la Saskatchewan. Piloté depuis 5 ans par l’organisme à but non lucratif Oiseaux Canada, le projet a pour but d’évaluer la situation, la répartition et l’abondance relative des espèces d’oiseaux qui nichent dans la province. Un travail rendu possible par l’apport enthousiaste de centaines de bénévoles et d’une poignée d’employés dont j’ai la chance de faire partie. Voici le récit de mes aventures de deux mois et demi la tête dans les nuages et les oreilles dans les buissons. Tous à vos jumelles ! L’aventure commença le 16 mai pour sept d’entre nous. Pas besoin d’être Sherlock Holmes pour nous reconnaître : jumelles autour du cou, chaussures de marche aux pieds et t-shirts estampillés d’oiseaux pour la plupart, notre accoutrement nous trahit. Comme pour tout sportif, après chaque grosse coupure d’activité, le corps doit se remettre au niveau. Habituées au long silence de l’hiver, nos oreilles n’avaient plus entendu le moindre chant d’oiseau depuis août dernier. Quand on sait qu’environ 60 % des espèces aviaires sont détectées uniquement à l’oreille, il était crucial de réaffuter nos tympans. C’est à Eastend, petite ville du sud-ouest de la province, que nous avons pris nos quartiers d’entraînement. Sous l’œil de Scotty, plus gros fossile de T. rex existant au monde et découvert en 1991 dans les environs, les gorges de la rivière Frenchman offrent un cadre idéal pour décrasser ses oreilles et désembuer ses pupilles. Depuis le début du projet en 2017, 274 espèces aviaires ont officiellement été recensées comme nicheuses en Saskatchewan. Autant de critères visuels, de chants et de cris qu’il faut se remémorer… Alors que certaines espèces ont des dizaines de refrains, que d’autres changent leurs vocalises d’années en années, ou que, parfois, une microtonalité diffère entre les chants de deux espèces, la tâche s’annonce ardue. Mais quel plaisir immense de réentendre l’oriole de Baltimore et son chant riche, flûté et mélodieux. De sourire en écoutant le bruant des plaines qui se prend pour un insecte. Ou de se lever devant le « Ô Canada » brillamment interprété par le bruant à gorge blanche ! Dix jours passèrent et nos trompes d’Eustache n’avaient déjà plus rien à voir avec ces vieux conduits rouillés… Nous étions prêts pour le début de la saison officielle, le 28 mai. Rendez-vous au prochain chapitre pour la suite de mon périple ! Le saviez-vous ? L’étourneau sansonnet est une espèce européenne introduite à New York en 1890. Une centaine d’oiseaux furent lâchés à Central Park par un groupe qui voulait que l'Amérique possède tous les oiseaux mentionnés par Shakespeare. Aujourd’hui, plus de 200 millions d'étourneaux sont présents de l'Alaska au Mexique grâce à une capacité d’adaptation hors norme. Cauchemar de tous les ornithologues, chaque étourneau est capable d’imiter à la perfection le chant de plus de 20 autres espèces différentes et même certains bruits de nos villes comme des alarmes de voiture ou des sonneries de portable ! Imprimer 4536 Balises: Chroniques d’un ornithologue Arthur BéagueArthur Béague Autres messages par Arthur Béague Contacter l'auteur Articles connexes Chroniques d’un ornithologue - Chapitre 2 : Le Sud Comments are only visible to subscribers.