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Martin Kakra-Kouame (EV) / 9 avril 2015 / Catégories: 2015, Société, Santé Face aux jeunes en difficulté : l'importance du lien affectif « Offrons un sentiment d'attachement sécuritaire à nos enfants …» - Eva de Gosztonyi Eva de Gosztonyi pendant son exposé sur la vulnérabilité des enfants et leur besoin de sentiment sécuritaire PHOTOS – Martin Kakra-KOUAME (2015) « Faisons face à la vulnérabilité du jeune en cultivant le contexte de l’attachement … » C’est un des principaux enseignements mis de l’avant par la psychologue Eva de Gosztonyi lors de la conférence qu’elle a animée sur le thème « Rejoindre les enfants en difficulté », à l’occasion de la Foire des générations de Saskatoon. Pour la conférencière, diplômée de l’Université Concordia (QC), cet enseignement est basé sur le constat d’après lequel « beaucoup de nos jeunes sont en réalité des personnes ‘ immatures’ parce que l’âge de la pleine maturation du cerveau est autour de 26 ans… ». En effet, selon Eva de Gosztonyi, « un jeune peut être bloqué dans l’évolution de sa maturation affective en développant des comportements défensifs afin de se protéger de la vulnérabilité qui en résulte… ». Il s’agit d’un phénomène auquel sont confrontés de nombreux parents qui doivent faire face aux troubles du comportement de leurs enfants, troubles qui peuvent se manifester de plusieurs manières selon leur tempérament respectif. Ces troubles peuvent avoir pour conséquences l’interruption totale ou intermittente des études, ou de toute activité comportant certaines formes de contraintes sociales, voire même le suicide pour les cas extrêmes, en passant par l’usage, plus ou moins fréquent, de stupéfiants ou d’autres formes de substances qui les rendent dépendants. Pour aider ceux qui sont en charge de l’encadrement des enfants à « retrouver leur rôle de parents », Eva de Gosztonyi suggère trois clés pour mieux comprendre les jeunes : (i) prendre conscience du processus parfois long de la maturation et du développement mental et psychologique du jeune, (ii) accepter sa vulnérabilité et ne pas en faire un motif d’ostracisme, (iii) lui offrir l’attachement sécuritaire, seul à même de lui procurer assurance et progression stable dans sa marche vers la maturation. Pour étayer son argumentation, la psychologue s’appuie sur les nombreux exemples pertinents issus des phénomènes de la nature. En effet, de même que la croissance normale d’une plante obéit à un « plan naturel » allant de la germination à la floraison en passant par l’éclosion, de même « la croissance du jeune requiert des étapes successives qu’il importe de respecter afin de ne pas provoquer un choc ou un facteur d’instabilité ». Partant de là, Eva de Gosztonyi énonce une mise en garde en affirmant aux parents: « Il y a toujours un prix à payer si un aspect est favorisé au détriment de la progression équilibrée d’un ensemble cohérent et harmonieux… ». Face à son auditoire, la conférencière est revenue à plusieurs reprises sur la notion de vulnérabilité de l’enfant et le principe de l’attachement sécuritaire. Pour elle, la vulnérabilité peut provenir d’une grande sensibilité ou/et de traumatismes divers (stress pré et périnatal, séparation, honte, etc..) qui deviennent sources de blocage. Foire des générations Vue du kiosque consacré à la santé des jeunes et des enfants. PHOTOS – Martin Kakra-KOUAME (2015) En conséquence, elle souligne que la réponse la plus indiquée doit se manifester sous la forme d’un attachement affectif et sécuritaire. Les principes de cet attachement sont basés sur la croissance durable du lien sécuritaire, le besoin prééminent du développement et la prise en charge de l’être dépendant, la capacité à tolérer la vulnérabilité du jeune et l’adaptation à ses frustrations, expressions de son impuissance. Pour soutenir son analyse, Eva de Gosztonyi affirme que dans l’éducation des enfants, « Nous devons être comme des « agents de la circulation », rétablir le lien avec eux et les convaincre que ce lien est plus fort que tout et qu’il survivra toujours à n’importe quelle difficulté… » Pour finir, la psychologue a eu ces mots à la fois mélancoliques et optimistes : « Aidons l’enfant à trouver ses larmes de tristesse, aidons l’enfant à faire autrement… » a-t-elle conclu. Eva de Gosztonyi travaille en milieu scolaire depuis près de 40 ans dans l’ensemble du Canada. Elle est coordonnatrice du Centre d’excellence pour la gestion du comportement et directrice intérimaire du programme français de l’Institut Neufeld à Montréal. Imprimer 19409 Balises: Saskatchewan en santéFoire des générations Martin Kakra-Kouame (EV)Martin Kakra-Kouame Autres messages par Martin Kakra-Kouame (EV) Contacter l'auteur Articles connexes Face aux maladies chroniques : comment vivre en santé? La Foire des générations Saskatchewan en Santé Le défi des communications dans un système de santé complexe Comment améliorer la communication médicale en français ? Le bilinguisme pour une bonne santé cérébrale Un éléphant dans notre salon: les troubles de santé mentale Le cerveau aussi a besoin d’exercice Préposé(e) aux soins de santé : une carrière prometteuse Comments are only visible to subscribers.