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Jean-Marie Michaud / 24 septembre 2014 / Catégories: 2014, Saskatoon, Arts et culture, Arts visuels Des promesses coulées dans le bronze L'artiste fransaskois Jean-Sébastien Gauthier collabore à une oeuvre inspirée des premières nations Le sculpteur de Saskatoon Jean-Sébastien Gauthier Photo: Jean-Marie Michaud Le jeune sculpteur fransaskois Jean-Sébastien Gauthier a inauguré à Saskatoon, avec deux de ses collègues, le vendredi 19 Septembre 2014, une imposante œuvre monumentale riche en symbolisme. En passant à proximité du marché des fermiers de Saskatoon, j’ai rencontré l’autre jour mon bon ami Jean-Sébastien Gauthier. Il gardait, au centre du carrefour giratoire tout près de là, les éléments sculpturaux coulés en bronze qu’il avait ramenés en camion d’une grande fonderie au sud de la frontière. Notre frontière avec les États-Unis est d’ailleurs au centre même de cette sculpture monumentale. En effet, une ligne tracée à même le sol sous la structure d’un tipi majestueux, représente le 49e parallèle. L’ensemble commémore l’alliance entre les Premières Nations et la Couronne britannique lors de la guerre de 1812. Le traité de Gand (Ghent), signé en pays neutre deux ans plus tard en Belgique en 1814, a permis à la Grande Bretagne, grâce à l’apport des Premières Nations, de freiner l’expansionnisme américain qui avait cours à cette époque. Le symbolisme du tipi Le tipi, pièce centrale de l'oeuvre à Saskatoon créée par Jean-Sébastien Gauthier, Adrian A. Stimson et Ian Grove. Photo: Jean-Marie Michaud La structure du tipi est composée de treize poteaux en bronze d’environ 30 pieds (9,2 m) de longueur. Ils pèsent près de 90 kg (200 lb) chacun et représentent les treize mois du calendrier lunaire. Comme toute demeure, le tipi est un symbole d’unité, d’équilibre, de chaleur et de sécurité. Cet élément dominant de l’œuvre monumentale a rapidement été assemblé. Il transforme radicalement avec succès un espace public convoité. Les personnages historiques et leurs liens amicaux Au centre du monument, deux personnages principaux se rencontrent pour échanger des cadeaux symboliques. Le colonel Robert Dickson, aussi appelé Pahinsa (le roux) par les Dakotas, était agent de postes de traite d’origine écossaise sur les territoires Ojibwa et Dakota. Ils entretenaient des liens d’amitié avec les Première Nations et devint par la suite un agent aux Affaires indiennes pour le Haut-Canada. Wabasha, Wab-Pa-Shaw IV, le grand chef guerrier Kiowa, dit « La Feuille », à cause du bandeau qu’il porte sur l’œil qu’il avait perdu lors d’un match de polo (la crosse) est un des grands chefs d’une dynastie Dakota qui avait établi des alliances avec le Colonel Dickson et la Couronne britannique. L’histoire nous révèle que leurs territoires de chasse étaient envahis par les trappeurs américains dont les agressions menèrent au conflit de 1812... On apprend également que sans l’apport précieux des fins stratèges autochtones et de leurs guerriers, le Canada aurait connu la défaite. L’épouse de Dickson, Ista Totowin (Helen Dickson), la sœur du grand chef Dakota Tonnerre Rouge est également représentée avec une de leurs enfants. Elle devint l’épouse de Dickson après des fréquentations de plus de dix ans!! Des années plus tard, elle géra avec succès un poste de traite avec les deux de leurs quatre enfants qui avaient survécus. Si des tableaux historiques ont permis aux artistes de recréer les traits de Dickson et de Wabasha, ils ont basés ceux d’Ista Totowin et de sa fille sur des modèles provenant de la réserve de Whitecap. Malgré le côté solennel d’un monument de cette nature, les artistes sont parvenus à nous présenter d’une manière personnelle et intime l’équilibre harmonieux qui règne entre ces personnages historiques. Il ne pourrait en être autrement car le grand chef Wabasha et le colonel Dickson étaient de bons amis. Le sculpteur Jean-Sébastien Gauthier Photo: Jean-Marie Michaud Une équipe de trois artistes collaborateurs • Jean-Sébastien Gauthier est détenteur d’un BFA avec distinction en sculpture de l’Université Concordia. On le connaît également pour ses créations novatrices en multimédias. Il soulignait l’aspect collaboratif essentiel à la création de cette réalisation. • Adrian A. Stimson, membre de la nation Siksika (Pieds-Noirs) du sud albertain, est un artiste interdisciplinaire basé à Saskatoon. Il fait équipe avec Ian (Happy) Grove, également d’origine albertaine. Ce dernier est propriétaire et gérant depuis 1992, d’une firme en design intérieur à Saskatoon. Il a fallu 9 mois de collaboration intense entre les trois artistes et 330 000 $ pour réaliser leur monument. Venez en faire le tour. Prenez aussi le temps de vous y attarder. Les panneaux explicatifs vous en apprendront davantage sur les promesses faites à nos Premières Nations. Imprimer 24405 Balises: Jean-Sébastien Gauthier Jean-Marie MichaudJean-Marie Michaud Autres messages par Jean-Marie Michaud Contacter l'auteur Articles connexes « L’esprit de l’alliance », un témoignage d’une lourde réalité Comments are only visible to subscribers.