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Le CÉCS investit pour l’avenir

En se dotant d’un fonds d’investissement depuis la première fois de son existence, le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) compte bien donner un nouveau souffle pour l’entrepreneuriat fransaskois. Kouamé N’Goandi, directeur général de l’organisme, explique le but de l’initiative.

Lutter contre le déclin démographique par la relance économique

L’augmentation des cibles en immigration et l’injection substantielle de fonds gouvernementaux se trouvent au cœur du deuxième Livre blanc sur la francophonie économique. Le Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE Canada), qui signe le document, propose un plan de cinq ans qui mise notamment sur la création de programmes spécifiques en immigration et en...
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Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

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Nouvelles du CÉCS

Un livre audio par la Nouvelle plume : une première saskatchewanaise

Enregistrement audio de La voix de mon père/My Father's Voice de Madeleine Blais-Dahlem

Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /21 février 2020/Catégories: Initiavive de journalisme local - APF, ENP - Éditions de la nouvelle plume, Arts et culture, Littérature

La voix de mon père

La voix de mon père

La voix de mon père raconte l’histoire de Ti’Loup, une adolescente qui se sent invisible au sein de sa famille. Malgré tout, elle recherche l’affection et les mots chaleureux de son père ombrageux, tentant de déceler la véritable nature de l’amour paternel. Ti’Loup veut comprendre le monde des adolescents, mais elle souffre de n’avoir ni le vocabulaire ni la permission de parler de l’éveil « sentimental » dont elle ressent les effets.
L’enregistrement du livre La voix de mon père / My Father’s Voice de Madeleine Blais-Dahlem est terminé. Avec ce nouveau produit, disponible dans les semaines à venir, les Éditions de la nouvelle plume (ÉNP) sont ainsi les premiers éditeurs de la province, y compris parmi les anglophones, à s’attaquer au marché du livre audio.

L’enregistrement s’est fait pendant la semaine du 3 février dans le studio en accès libre de la bibliothèque publique centrale de Regina. « C’est une superbe nouvelle, ça donne une autre vie au roman », s’enthousiasme l’auteure du livre, Madeleine Blais-Dahlem. Son roman, publié en 2015, récipiendaire du Prix du livre français aux Saskatchewan Book Awards en 2017, constitue par ailleurs l’une des meilleures ventes des ÉNP. « C’est une histoire qui semble avoir résonné », conclut-elle.

Tout comme sa version papier, le livre audio a été réalisé en version bilingue. « C’est un reflet de ma vie : si tu vis en Saskatchewan, tu es bilingue. Je suis francophone de naissance, mais je ne me souviens pas de n’avoir jamais parlé anglais », explique l’auteure qui a elle-même adapté son œuvre dans la langue de Shakespeare.

Comme les surtitres au théâtre, la version bilingue du livre audio vise à élargir le lectorat. « Il pourrait entrer dans les écoles d’immersion, il y a du monde qui a peur de lire en français car ils ont peur de ne pas bien comprendre », constate celle qui a enseigné au secondaire.

Le livre audio, un nouveau secteur ?

D’après un sondage réalisé par Booknet Canada, la proportion d’éditeurs produisant des livres audio est passée de 16 % en 2015 à 61 % en 2017, signe d’une tendance émergente. « Nous souhaitons développer une expertise locale dans la production et la distribution du livre audio. Le livre audio prend de l’ampleur au niveau national et le Conseil des arts du Canada est prêt à y investir des sommes assez importantes », relève Laurier Gareau, président des ÉNP. Le projet a d’ailleurs obtenu une subvention de 7 000 dollars de Patrimoine canadien.

D’autres livres audio pourraient donc suivre. « On cherche à produire davantage de livres accessibles pour personnes avec handicaps : des jeunes avec des problèmes d’apprentissage, des personnes avec des problèmes de vision », évoque le président.

C’est d’ailleurs un comité de lecture de la Fédération des aînés fransaskois qui a choisi le livre. La période traitée, soit les années 1950-1960, a trouvé un écho auprès de ces derniers. « Ça permettrait des visites d’aînés dans les écoles pour discuter du livre et de la période en question avec des élèves du secondaire », ajoute Laurier Gareau.

De nouvelles habitudes de ‘lecture’

L’écrivaine Madeleine Blais-Dahlem n’est pourtant pas elle-même une adepte des livres audio. « Je suis très traditionnelle, j’aime tenir le livre dans les mains. C’est peut-être un crime pour certaines personnes, mais j’écris dans mes livres, je souligne, je mets des commentaires. » Elle en perçoit tout de même les avantages : « Mon fils écoute des livres audio tout le temps. Ça peut se faire n’importe où. C’est de plus en plus populaire parce que tout le monde a des écouteurs. C’est facile. Et puis c’est difficile en Saskatchewan d’acheter un livre en français. »

L’auteure Martine Noël-Maw, qui a joué les rôles de réviseuse et coach pour l’enregistrement, partage cet avis : « J’ai toutes les formes de liseuses et j’ai des centaines de livres numériques, mais je n’en lis plus, c’est trop froid comme format. Le livre audio a probablement plus d’avenir que le livre électronique. Ce qui me plaît, c’est qu’on puisse avoir accès à des histoires même si on est très occupés, même si on fait autre chose, si on a des problèmes visuels… La lecture n’est pas facile à tous les âges et pour tout le monde. Et c’est aussi la chaleur de se faire raconter une histoire. »

La voix tient un rôle en effet central dans le livre audio. Aussi la narratrice a-t-elle été choisie avec précaution : « Il fallait quelqu’un de connu, de respecté dans la communauté, une artiste pour rendre l’émotion des personnages, qui est bilingue et qui a une affinité avec le sujet. Il fallait aussi que les gens de la Saskatchewan se reconnaissent dans sa voix », détaille Maud Beaulieu, secrétaire-trésorière des ÉNP qui a participé au projet.

Le défi a été relevé par la Fransaskoise Alexis Normand, auteure, interprète et compositrice, pour qui l’expérience de la narration était une première : « Ça m’a poussée en dehors de ma zone de confort. C’était intéressant de trouver ma voix, littéralement. Il fallait suggérer l’émotion sans trop en faire, car ce n’est pas du théâtre. Il faut trouver un équilibre, laisser les gens s’imaginer les personnages. »

Si l’enregistrement en studio est terminé, la phase de montage est encore en progrès. Aucune date précise de lancement n’a été annoncée. Le livre audio pourrait être distribué sur des plateformes comme Amazon et Kobo pour la version anglaise et sur De Marque pour la version française.

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Lucas Pilleri

Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF

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