Grève Postes Canada accès PDF
Close

Les premières pages d’histoire de L’Eau vive

Roland Pinsonneault, Albert-O. Dubé, Roger Lalonde et Marcel Moor sont quelques-uns des noms qui ont façonné les débuts de l’histoire de L’Eau vive.

La naissance du journal a eu lieu dans le bain bouillonnant des années 1970. La communauté francophone de la province était alors en pleine effervescence. « La communauté francophone était en train de se redécouvrir », explique Laurier Gareau, historien, dramaturge et ancien collaborateur du journal.

« Il y a eu un relâchement entre les années 1950 et les années 1970. À partir du début des années 1970, on a essayé de relancer un petit peu, car l’assimilation était galopante à ce moment-là dans la communauté fransaskoise », poursuit l’historien.

Albert-O Dubé voyait dans le journal un moyen privilégié de préserver la langue, la culture et la communauté fransaskoises.

Une période bouillonnante 

Pour les francophones de la Saskatchewan, il s'agissait aussi d'une volonté de se doter de leur propre journal en français. À cette époque, la principale publication francophone, La Liberté et le Patriote, ne parvenait plus à satisfaire le lectorat fransaskois qui ne se retrouvait pas dans les textes et reportages publiés.

La première édition de L’Eau vive a donc été lancée le 12 octobre 1971 sous l’impulsion de l’Association culturelle franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC), l’organisme qui représentait les francophones de la province et qui est ensuite devenu l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF).

C’est aussi au début des années 1970, peu après la première publication, que L’Eau vive propose le terme « Fransaskois » pour décrire les francophones de la Saskatchewan. Jusqu'à présent, ces derniers se définissaient comme « Franco-Canadiens de la Saskatchewan ».

À la même époque, divers organismes fransaskois prennent forme. La Commission culturelle de la Saskatchewan (ancêtre du Conseil culturel fransaskois) et l’Association jeunesse fransaskoise (AJF) ont, par exemple, été créées en 1974 et 1977.

« Il y a un bourdonnement qui se passe à ce moment-là, se remémore Laurier Gareau qui s’établit dans la province à cette période. Les gens veulent s’impliquer. Il y a aussi à ce moment-là beaucoup plus de déplacements entre les communautés. On se visite beaucoup d’une région à l’autre. »  

Un feuillet pour commencer

L’Eau vive est d’abord parue sous la forme d’un feuillet recto verso avant de rapidement passer à un format de huit pages. Le journal était alors imprimé à Saint-Victor, à l’ouest de Willow Bunch, dans les locaux de la compagnie d’assurance La Familiale. Cette dernière appartenait à Roger Lalonde, le président de l’ACFC. 

« Je me souviens être descendu avec mon père en voiture pour rencontrer monsieur Lalonde à Willow Bunch », raconte Michel Dubé, le fils d'Albert-O. Dubé. « [Nous voulions discuter de] ce que ça prend pour remettre sur pied et surtout l’importance de remettre sur pied un journal francophone provincial en Saskatchewan. »

Le premier numéro du journal fransaskois est ainsi publié sous la direction de Marcel Moor, un journaliste à la station de radio CFRG de Gravelbourg. C’est ce dernier qui trouvera le nom Eau vive, une traduction du nom cri Kisiskatchewan qui fait référence au nom de la province, signifiant rivière rapide en langue crie.

Après quelques années, les membres de l’ACFC et de L’Eau vive arrivent à la conclusion que le journal doit être installé dans une grande ville pour assurer sa mission d’information et renforcer sa position dans la province. 

« Quand je suis arrivé à Regina, en janvier 1975, pour travailler à Radio-Canada comme recherchiste, c’était justement le moment où le journal quittait son statut de petite feuille de chou à Saint-Victor pour s’implanter ici, à Regina, comme un tabloïd », se souvient Laurier Gareau. 

Durant cette même année 1975, l’ACFC, sous l’impulsion de son nouveau président Albert-O. Dubé, crée les Publications fransaskoises Limitées. Ces dernières deviennent alors propriétaires de L’Eau vive afin de lui donner une base, tant financière que structurelle, plus durable.

Or, deux ans plus tard, en 1977, l’ACFC décide de se départir de ses actions des Publications fransaskoises Limitées qu'elle détient à 99 %. Cette vente est motivée par une situation financière compliquée et des déficits qui se cumulent de mois en mois.

L’ACFC propose donc ses actions à des francophones souhaitant poursuivre l'œuvre de la presse écrite en Saskatchewan. Ce seraRoland Pinsonneault, ancien président de l’ACFC entre 1964 et 1968, qui sera responsable de mener à bien le projet de privatisation du journal.

Une devise et une vision

La devise du journal « Fais ce que tu peux avec ce que tu as » prédisait déjà un avenir et une histoire qui n’allaient pas être un long fleuve tranquille. Mais, tout au long de son histoire, le journal a pu compter sur la détermination d’une poignée de Fransaskois.

« Je pense qu’il [Albert-O Dubé] voyait dans l’écrit, dans le journal, l’outil de communication par excellence et que c’était vraiment un moyen privilégié de préserver la langue, la culture et la communauté fransaskoises. Pour lui, c’était très, très important », relate Michel Dubé. 

Pour les pionniers du journal, L’Eau vive était un outil nécessaire pour aider la communauté francophone, éparpillée aux quatre coins de la province, à communiquer. « C’était ça, son moteur et sa motivation principale : assurer la continuité du développement de la communauté, puis la présence de la langue française et de la communauté francophone en Saskatchewan », explique Michel Dubé.

« Il [Albert-O. Dubé] serait très content de voir que ça continue et que tous les efforts que lui et les plus anciens comme Roland Pinsonneault ont fournis permettent au journal d’exister encore aujourd’hui », ponctue Michel Dubé. 

Imprimer
7825

Emeline Riffenach – Radio-CanadaEmmanuel Masson

Autres messages par Emeline Riffenach – Radio-Canada
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
123457910Dernière

Actualité économique

La dégénérescence des produits La dégénérescence des produits

La dégénérescence des produits

L'obsolescense programmée

28225

Avez-vous déjà remarqué que les produits d’aujourd’hui n’ont pas la même qualité ou ne durent pas aussi longtemps que ceux de vos grands-parents ? Ce phénomène porte un nom et il affecte tout le monde : c’est l’obsolescence programmée.

SENA : Une participation francophone modeste SENA : Une participation francophone modeste

SENA : Une participation francophone modeste

36452

REGINA - Le volet francophone a eu peu de participants lors de la Semaine pour l’emploi des nouveaux arrivants (SENA) du 6 au 10 mai à Regina,

Le Francothon fait le plein ! Le Francothon fait le plein !

Le Francothon fait le plein !

REGINA - Cette 23e édition du Francothon a porté ses fruits en surpassant son objectif de 60 000 dollars : au total, plus de 107 000 dollars...
34946
Recrutement international Recrutement international

Recrutement international

Chaque année, la Fédération des communautés francophones et acadiennes et les bureaux d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté...
47222
RSS
Première2345791011Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top