Des membres divisés à Moose Jaw
Il était près de minuit lorsque les membres de l’Association communautaire fransaskoise de Moose Jaw (ACFMJ) ont finalement voté en faveur de la levée de l’assemblée générale annuelle (AGA) le 22 juin dernier. Un climat hostile et des accusations de part et d’autre ont marqué l’événement qui s’est étalé sur plus de quatre heures.
La députée communautaire Paulette Doucette était la présidente de l’AGA.
Crédits : Captures d’écran
Au total, 96 personnes ont assisté à l’AGA, dont 84 votants, 11 observateurs et 1 technicien. La députée communautaire et présidente de l’assemblée Paulette Doucette a dû remettre les pendules à l’heure plusieurs fois au cours de la soirée.
Le président de l’ACFMJ, Marouf Sobabi, s’est malgré tout réjoui de l’engouement pour cette assemblée. « Cela démontre que l’ACFMJ jouit d’une bonne santé et augure un avenir prometteur », estime-t-il. Ce dernier a énuméré les réalisations accomplies par l’organisme au cours des neuf derniers mois, fier que, en dépit de la pandémie, l’association ait enregistré une augmentation considérable du nombre de participants à ses activités.
Bilan des activités
Au cours de l’année écoulée, l’ACFMJ s’est notamment dotée d’un site web qui se trouve maintenant en phase de finalisation. Elle a aussi adopté de nouvelles valeurs que sont le respect, l’appartenance, l’intégrité et la solidarité. Un système technologique de pointe a également été mis sur pied pendant la pandémie.
En outre, l’association a conclu un partenariat avec l’école Ducharme du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) afin d’utiliser les locaux pour organiser des activités. « Cette entente nous permet d’exploiter pleinement les espaces et ainsi d’assurer à la communauté des moyens et des lieux pour assurer son épanouissement », a précisé le président.
Le travail de la trésorière sortante, Stéphanie Gaudet, a été souligné. Non sans regret, le président a annoncé le départ de cette dernière de la ville de Moose Jaw pour des raisons personnelles, saluant son engagement, sa loyauté et sa transparence.
La directrice de l’ACFMJ, Mary Emily-Ann Harvey, a par la suite fait la lecture de son rapport. « Malgré les contraintes reliées à la pandémie, nous avons pu garder une belle communauté engagée. On peut noter l’engouement pour le bingo auquel 130 membres inscrits ont participé au mois de mai et le lever du drapeau fransaskois qui a eu lieu en présence du maire et du chef de la police de Moose Jaw.
Des finances viables
L’assemblée générale a réuni une centaine de personnes.
Crédits : Captures d’écran
Adam Viel, de la firme Bergeron, a présenté les états financiers et a assuré que ces derniers étaient conformes aux normes comptables en vigueur. Un déficit d’un peu moins de 3 300 dollars a été enregistré pour l’année fiscale se terminant le 31 mars 2021.
L’un des membres présents à l’assemblée, Fabrice Dourlent, conjoint de l’ancienne directrice Corinne Dourlent qui avait été licenciée en novembre 2020 de façon abusive et qui avait obtenu gain de cause au tribunal, a objecté que les dépenses avaient dépassé les capacités de l’association. Le comptable Adam Viel a répondu que ce n’était pas le cas puisque, selon lui, l’organisation détient un surplus budgétaire dans son historique, ajoutant que l’ACFMJ détenait toujours des actifs à la fin de l’exercice, ce qui assurerait sa viabilité.
Fabrice Dourlent a par la suite questionné la présidence sur les frais d’avocats qui s’élèvent à près de 5 000 dollars. « L’association a dû répondre à des plaintes reçues à caractère juridique de la part de l’ancienne directrice et c’était la solution pour régler une situation invivable », a répondu Marouf Sobabi.
Une confiance ébranlée
Certains membres ont affiché leur manque de confiance envers l’organisme, allant jusqu’à accuser celui-ci de manquer de transparence et de cacher des documents à la communauté. Le président Marouf Sobabi s’est défendu à ce sujet : « Certains membres ont pour objectif de nuire à l’association qu’ils prétendent vouloir diriger et présider via une intoxication malsaine au sein de notre communauté. Malheureusement, une minorité de membres se sont fait berner en croyant à ces fausses informations. Néanmoins, la grande majorité de nos membres nous ont renouvelé leur confiance. Patrimoine canadien et l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) savent que nous sommes très transparents et cela nous suffit », a-t-il déclaré.
Le président a assuré que la communauté était en mesure d’obtenir les documents publics sur demande. « C’est d’ailleurs afin de mieux servir nos membres et leur permettre d’avoir accès aux documents publics que l’association est en phase de finaliser son propre site web », a-t-il soutenu. De plus, Marouf Sobabi soutient dans une entrevue accordée à l’Eau vive que l’ACFMJ n’a jamais été aussi transparente qu’aujourd’hui.
Des élections houleuses
Marouf Sobabi a été réélu président de l’ACFMJ.
Crédits : Captures d’écran
Plusieurs postes étaient à pourvoir au sein de l’association et les élections se sont étendues sur près d’une heure. Marouf Sobabi a été réélu à la présidence du conseil d'administration avec une majorité de 59 % des voix face à son adversaire Fabrice Dourlent qui, lui, a récolté 38 % des suffrages.
Le candidat malheureux a avancé que les votes étaient corrompus et que le processus de vote était frauduleux. « Le processus était légitime et transparent, a rétorqué le président, à la hauteur même des élections fédérales et provinciales. » À noter que l’organisme s’était doté d’un technicien professionnel pour assurer le bon fonctionnement des élections.
Au terme de l’assemblée, Fabrice Dourlent a suggéré la dissolution du conseil d’administration alors qu’une autre membre, Sarah Vennes-Ouellet, a proposé une intervention extérieure afin de régler les conflits et apaiser le climat.
Quelques jours après la tenue de l’AGA, le président de l’ACFMJ a affirmé à l’Eau vive que son organisme travaillait déjà avec l’ACF à ce sujet : « Afin de démontrer que nous sommes et serons toujours à l’écoute de nos membres, et dans un souci de surfer sur la transparence au profit de tous et toutes, et dans le but de combattre l’intoxication malsaine sous toutes ses formes, l’intimidation et le harcèlement qu’ont subi les membres du CA, nous n’aurons aucune objection à exprimer par rapport à cette recommandation qui est la bienvenue. L’ACF, qui est notre association mère, peut être cet organisme extérieur. Nous serons disponibles et ouverts à d’autres suggestions constructives, pourvu que ce soit pour un bon épanouissement de nos membres. »
Interrogé là-dessus, Ronald Labrecque, directeur général de l’ACF, indique quant à lui que son organisme est prêt à intervenir. « Les conflits sont apparents, mais il y a aussi des gens qui veulent que ça aille bien. Nous travaillons avec le conseil d’administration depuis l’année dernière comme appuyeurs. Ce sont souvent des conflits de personnalités qui créent ces ambiances. On ne devrait pas automatiquement disqualifier l’organisme à cause de l’agissement d’individus. On va travailler avec le nouveau conseil élu et prendre le pouls. On pourra par la suite appuyer l’organisme quant aux diverses recommandations notées lors de l’AGA », détaille le directeur.
Somme toute, la prochaine année s’annonce plutôt positive pour l’ACFMJ qui présente déjà un calendrier d’activités bien rempli. Plusieurs événements auront lieu au cours de l’été, notamment un camp d’été, le camp Voyageur et une troupe de spectacles à l’école Ducharme. Le retour du bingo est prévu pour l’automne, tout comme la course zombies vs humains dont la dernière édition avait eu lieu en octobre 2019. Enfin, l’hiver comptera une soirée spa, le Mois de l’histoire des Noirs, un tournoi de pêche, la traditionnelle cabane à sucre et d’autres choses encore.
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