Le festival CINERGIE crève l’écran
La 19e édition du Festival international du film francophone de Saskatoon a eu lieu du 9 au 12 mai au théâtre Roxy. Au programme, une large sélection de longs et courts métrages francophones provenant des quatre coins du Canada et de la scène internationale qui ont su ravir les amateurs du septième art.
Sur les quelque 500 œuvres soumises au départ, 30 courts métrages et 12 longs métrages ont finalement retenu l’attention du comité de sélection du festival CINERGIE.
Tous les films sélectionnés offraient un sous-titrage en anglais. De quoi assurer une programmation qui plaît au plus grand nombre.
« C’était vraiment un succès, se réjouit Älva Jouband-Uusitalo, directrice du festival. On a eu plus de monde cette année que l’année dernière. »
CINERGIE a misé une fois de plus sur la diversité et la variété en présentant notamment des films de famille et d’animation tels que Jules au pays d’Asha et Toupi et Binou, ainsi que des films dramatiques tels que Les Hommes de ma mère, Foudre et Ru.
« Les impressions des gens étaient très positives, les gens ont été émus par la qualité des films », ajoute la directrice.
C’est le cas de Sarah, une mère d’origine pakistanaise venue en famille. Pour elle, les événements francophones comme le festival constituent une occasion de renouer avec la langue française, d’autant plus que ses enfants fréquentent une école d’immersion à Saskatoon.
« J’aimerais que mes enfants et moi renouions avec la langue et la culture francophones, car c’est une partie de moi. Plus nous participons aux activités en français, mieux c’est pour nous », soutient-elle.
De multiples rencontres
Trois cinéastes avaient fait le déplacement à l’occasion du festival, à savoir le Fransaskois Simon Garez, la Québécoise Isabelle Depelteau et la Franco-Yukonnaise Karine Genest.
Un panel de discussion a été organisé avec le cinéaste fransaskois Simon Garez, la réalisatrice franco-yukonnaise Karine Genest et la directrice du festival Älva Jouband-Uusitalo. Crédits : René O’Hàinle
Le festival s’est ouvert par une cérémonie d’accueil présentée par Radio-Canada, qui a déroulé le tapis rouge aux cinéastes et aux cinéphiles.
Par la suite, deux films ont été mis à l’honneur : le court métrage d’ouverture Mwana Ya Mayi du cinéaste congolais Vainqueur Adan, et le long métrage Kanaval du Montréalais né au Nouveau-Brunswick et d’origine haïtienne Henri Pardo.
La soirée du vendredi, qui a commencé par un Apéro-franco organisé par la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS), a mis en avant le court métrage saskatchewanais Un paradis pour les abeilles de Simon Garez.
« C’est un court métrage de fiction personnel, parce que mon père et moi sommes apiculteurs », déclare le cinéaste établi à Saskatoon.
À son actif, le Fransaskois détient plusieurs courts métrages qui lui permettent de prendre part à plusieurs festivals nationaux et internationaux.
« Voir un de mes films projeté ici est quelque chose de spécial et de superbe pour moi, indique le cinéaste, surtout devant un public francophone. »
« Je suis content et impressionné de la diversité francophone qu’on retrouve à CINERGIE. J’aime beaucoup les courts métrages, alors j’espère voir plus de courts métrages la prochaine fois », ponctue Simon Garez.
Une belle synergie
En plus des cinéastes, plusieurs organisateurs de festivals de films d’autres provinces avaient fait le déplacement.
C’est le cas de Martine Pelletier et Vanessa Gaillard, respectivement vice-présidente et membre du conseil d’administration du festival Cinémental de Winnipeg, et membre de l’équipe de sélection des films du festival Cinémental.
« J’étais curieuse de voir quels films et quels courts métrages étaient dans la programmation, confie Martine Pelletier, surtout ceux que nous ne connaissons pas. »
« Quant à moi, ajoute Vanessa Gaillard, j’étais curieuse de savoir comment le comité de CINERGIE procédait à la sélection et au choix des films, comment il opérait le recrutement de ses bénévoles et autres. »
La Société Cinémagine de l’Alberta était également présente à travers son directeur. Une aubaine pour cet organisme albertain qui organise des tournées de film jeunesse, mais pas encore de festival.
« Cinémagine est venu voir le festival et demander des conseils pour créer un festival et en améliorer l’organisation. Nous nous entraidons », explique Älva Jouband-Uusitalo, directrice de CINERGIE.
Le festival semble ainsi avoir conquis autant les festivaliers que les professionnels du monde cinématographique.
« Je suis personnellement satisfaite des films au programme, témoigne Martine Pelletier, cela démontre que nous partageons les mêmes valeurs, que nous voulons diversifier la provenance des films. »
Sa collègue Vanessa Gaillard abonde dans le même sens : « On a l’air d’avoir une belle communauté francophone, ça bouge, il y a du monde et ça fait plaisir de voir que lorsqu’on fait quelque chose en français, les gens viennent. »
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