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Le point sur le RIF - Chronique du Réseau en immigration francophone de la Saskatchewan

Notre école

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Depuis une semaine, les écoles ont repris leurs activités. Pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, c’est maintenant une chose normale que d’aller dans une école fransaskoise. Mais il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas la réalité.

 

Laissez-moi vous ramenez dans le temps.

 

Septembre 1994, les élèves de l’École Beau Soleil à Gravelbourg sont les premiers à commencer leur année scolaire dans la toute nouvelle gestion scolaire. Les parents et les élèves fransaskois de Gravelbourg sont très fiers de leur école

 

C’est à l’hiver 1988 que le jugement Wimmer accorde la pleine gestion de leur propre système scolaire aux Fransaskois. S’ensuivra beaucoup de retard et la création du comité Gallant qui définira à quoi ressemblera ce système.  Le 2 juin 1993, la loi 39 permet la création des conseils scolaires francophones, le point de départ de ce qui deviendra la Division scolaire francophone #310 puis le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).  Le 23 juin 1994, ont lieu les premières élections des conseillers scolaires fransaskois.

 

Huit écoles font parties du réseau: l’école Mgr de Laval à Regina, l’école canadienne-française de Saskatoon, l’école Valois à Prince Albert, l’école Père Mercure à North Battleford, l’école Saint-Isidore de Bellevue à Bellevue, l’école Providence à Vonda et l’école Beau Soleil à Gravelbourg.  Le Conseil scolaire de La Vieille à Gravelbourg est le premier à assumer la pleine gestion de l’école Beau Soleil le 1er août 1994. Les sept autres le feront le 1er janvier 1995.

 

Pour en arriver là à Gravelbourg, il a fallu évidemment participer à la saga judiciaire qui a mené à la décision du juge Wimmer et aux pressions successives qu’il a fallu faire pour que les gouvernements de Grant Devine et Roy Romanow mettent en œuvre la décision de la Cour.

 

Mais il a fallu aussi vendre le concept à la population de Gravelbourg, ce qui n’a pas été une mince affaire.  Il en a fallu des réunions pour convaincre un certain nombre de parents. Inutile de dire que la résistance a été très forte.

 

Les parents ont démarré l’école au Centre culturel Maillard, comme une école privée, avec l’appui du Collège Mathieu.  Il a fallu soutenir le financement de l’école: demander aux parents comment ils ont vendu des sacs de graines de tournesol pour aider à soutenir les opérations de l’école. J’aimerais aussi rappeler l’appui de deux généreux donateurs qui sont toujours restés dans l’ombre, les frères Gérald et Jean Jeannotte, qui ont appuyé, jusqu’à l’arrivée de la gestion scolaire, l’école Beau Soleil. Le recrutement du personnel n’a pas été facile non plus mais levons notre chapeau aux enseignants qui ont su relever ce défi de petites classes à niveaux multiples et à petits nombres.

 

Du Centre culturel Maillard aux portatives autour de la piscine du Collège Mathieu et finalement à l’intégration dans l’édifice de l’École secondaire Collège Mathieu, sans oublier l’arrivée du Centre éducatif « Le Tournesol », que de chemin parcouru pour l’avenir de la Fransaskoisie dans la région de Gravelbourg. Une situation qui demeure toujours fragile aujourd’hui mais qui a un espoir d’avenir beaucoup plus solide qu’il y a vingt ans.