Immigration Marc Miller : « La cible de 10 % d’immigrants francophones, c’est beaucoup demander à mon ministère. » L’immigration n’est pas l’unique solution pour rétablir le poids démographique des francophones hors Québec. Lire la suite
Le graffiti sur train, un art mobile Date de l'événement [EasyDNNnews:IfExists:EventAllDay] - toute la journée [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] [EasyDNNnews:IfNotExists:EventAllDay] @ [EasyDNNnews:EndIf:EventAllDay] Dominique Liboiron 9087 of views Je regarde l’heure : il est 17 heures passé, alors les employés seront partis. C’est le moment d’aller là où je ne devrais pas, soit au milieu des trains près de l’élévateur à grain. Pourquoi ? Car je veux prendre en photo un graffiti. C’est avec un sentiment d’appréhension que je m’y rends. Quand j’étais petit gars, ma tante Jocelyne m’avait bien averti de ne jamais m’approcher d’un train en mouvement parce que la succion de l’air allait me tirer sous les roues. Est-ce vrai ? L’émission de télévision MythBusters a mis à l’épreuve cette légende urbaine. Ils ont déterminé que la légende était fausse. Je m’en doutais parce que je n’ai jamais entendu une personne se faire tuer de cette manière-là. Vrai ou pas, j’imagine que les gens le disent pour empêcher les enfants de jouer près des trains. Néanmoins, je ressens toujours un frisson de peur quand je m’approche d’un train, même s’il est immobile – merci à ma tante Jocelyne. En même temps, cet élément de danger m’attire et rend mon exploration du graffiti encore plus intense. Est-ce que ce graffiti sur le bord d’un train vous fait penser à un certain président américain ? Crédits : Dominique Liboiron Je marche parmi les wagons de train. Certains graffitis ne sont que des barbouilles, mais d’autres témoignent de beaucoup de créativité. J’aime les couleurs vives et le côté ludique du graffiti sur train. Si je me rends aux voies de triage, c’est pour apprécier l’art, pour le capter en photo et pour le défi de ne pas me faire prendre. Sans doute, vous avez déjà remarqué cette forme d’art. Nous la voyons pratiquement chaque fois qu’un train passe. Ses origines remontent à la Grande Dépression lorsque nombre d’hommes traversaient le continent à la recherche d’un emploi. Ils inscrivaient des symboles sur les bâtisses autour des rails pour transmettre de l’information pratique. Par exemple, deux cercles qui s’entrecroisent signifiaient que la police dans cette communauté n’aimait pas les itinérants. Un graffiti de chat indiquait la maison d’une femme gentille. Une croix indiquait que si l’on parlait de religion dans tel endroit cela pouvait mener à un repas gratuit. Il y avait maints symboles. De nos jours, nous associons le graffiti sur train à des couleurs vives et à de l’écriture stylisée. Ce style est apparu pendant les années 1960-1970, surtout à New York sur les wagons de métro. À l’époque, la ville vivait sous le choc d’une crise économique et d’une montée de la criminalité. Un climat d’anarchie régnait dans la métropole et certaines personnes se sont senties libres de peindre sur les wagons de métro. La déchéance de New York a toutefois permis la création d’une nouvelle forme d’art. Pour les voyous de l’époque, le graffiti n’était que du vandalisme, mais certains artistes y ont vu un moyen de rendre leur art mobile. L’art sur les trains rejoint plus de gens que l’art dans une galerie, d’où la raison de peinturer sur un train. Pour ma part, c’est moins une aventure de visiter une galerie d’art que de me faufiler dans une voie de triage. Imprimer Comments are only visible to subscribers.