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Tabou no more

SRC/CBC: un comité du Sénat rejette un financement stable et pluriannuel

Les sénateurs veulent que la SRC suive le modèle américain de PBS

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Maison Radio-Canada à Montréal
Photo: Radio-Canada

OTTAWA _ Le comité sénatorial permanent des communications qui se penche sur l'avenir de Radio-Canada/CBC demande à la société d'État de rendre publics les salaires de ses employés. Le but est de s'assurer qu'ils ne sont pas payés plus que leurs collègues du privé. Mais le comité est prêt à faire une exception dans le cas de la direction, nommée par le gouvernement.

Dans son rapport intitulé "Le moment est venu de changer: CBC/Radio-Canada au 21e siècle", le comité sénatorial recommande également que notre diffuseur public"envisage d'autres modes de financement et de nouvelles sources de revenus" afin de réduire sa dépendance aux fonds publics.

Le comité a rejeté l'idée d'un financement stable et pluriannuel de la société d'État, affirmant que le financement est basé sur "les exigences financières du gouvernement fédéral" qui découlent de sa philosophie d'austérité.

Les sénateurs ont plutôt évoqué la possibilité d'utiliser le modèle de financement du réseau de télévision public à but non lucratif américain de PBS dans lequel les téléspectateurs font des dons ou paient pour commanditer des émissions. Le comité sénatorial propose également d'exiger une redevance à chaque foyer canadien qui possède une télévision, à la manière de la BBC britannique.

"Même si c'est plus subtil, il s'agit d'une proposition pour couper le budget de CBC", a fait valoir Ian Morrison, porte-parole du groupe indépendant Friends of Canadian Broadcasting, qui défend la télévision et la radio canadiennes.

Au total, le rapport comprend 22 recommandations dans plusieurs domaines. L'une d'entre elles demande au conseil d'administration de procéder à "un examen approfondi de toutes ses politiques internes afin de mettre un terme à la tendance voulant que la Société n'adopte des politiques efficaces qu'après que des incidents graves se sont produits".

Le comité fait implicitement référence aux récents scandales impliquant l'ancien animateur Jian Ghomeshi et la journaliste économique Amanda Lang.

Les sénateurs font également valoir qu'il est temps de réviser la Loi sur la radiodiffusion, car sa dernière révision remonte à 1991, "à une époque où les téléphones intelligents et la diffusion multiplateforme n'existaient pas".

Lundi, CBC/Radio-Canada a réagi sur son site Internet.

"Nous nous attendions à mieux", résume le communiqué. "Ce rapport ne contient aucune suggestion constructive pour relever les importants défis propres au système de radiodiffusion", estime la société d'État.

Dans son rapport annuel 2014-2015, l'ombudsman de Radio-Canada, Pierre Tourangeau, avait fait valoir qu'en lui posant des questions, certains membres du comité sénatorial avaient fait preuve d'une "méconnaissance des médias d'information" et "du rôle que doit jouer une société publique en matière d'information" ou encore d'"une hostilité évidente à l'endroit du diffuseur public, ce qui est étonnant en regard du mandat du comité".

Un sénateur libéral membre du comité, Art Eggleton, rejette certaines des recommandations inscrites dans le rapport. Il affirme que le gouvernement devrait plutôt augmenter les sommes octroyées à CBC/Radio-Canada d'au moins un cinquième, ce qui équivaut à environ 40 $ par citoyen canadien au lieu des 33 $ reçus en 2011, selon le rapport.

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