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Tabou no more

Cette semaine, partons à la rencontre de Shawn Jobin, auteur-compositeur-interprète à Saskatoon

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Shawn Jobin

Shawn Jobin

Photo : Alexandra Drame

Il fait partie de la nouvelle garde des artistes fransaskois avec ses collègues Mario Lepage, Alexis Normand ou encore Véronique Poulin. Il n’est plus à présenter en Saskatchewan, ni même dans les provinces de l’Ouest. Mais le jeune auteur et rappeur Shawn Jobin commence aussi à se faire un nom à l’autre bout du pays, avec de plus en plus de concerts prévus au Québec. 

 

Son histoire d’amour musicale a commencé en 2006, lorsqu’il a assisté à son premier show de hip-hop. Impressionné par la qualité des chansons, il s’est dit que lui aussi il voulait faire cela. Chanter. Il commence alors à écrire, toujours plus, à enchaîner les spectacles et les concours d’écriture et à enfin être pris au sérieux jusqu’à faire ses vrais débuts professionnels en 2011.

 

« Ce que je fais aujourd’hui m’a aidé  à forger mon identité. Ça m’a permis de  me différencier des autres dans mon apprentissage. Je me vidais sur le papier. Beaucoup de jeux de mots, beaucoup d’analyses des petites situations que d’autres laisseraient passer. »

 

Avec sa fleur de lys tatouée sur le bras, Shawn est un jeune francophone fier de son héritage. Arrivé en 9e année dans les écoles du Conseil d’écoles fransaskoises (CÉF), cela lui a permis, comme il le souligne, de se faire des amis, de réussir son intégration dans la communauté, mais surtout de participer à ses premiers concours. Il a ensuite rejoint l’équipe de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF), où il peut partager son expérience et inspirer d’autres jeunes.

 

Il reste lucide sur la chance qu’il a d’avoir pu percer dans l’industrie musicale « Tout le monde peut être artiste, mais c’est difficile  de passer d’artiste émergent à professionnel, de se choisir une catégorie musicale où se cataloguer. C’est important de s’entourer d’une bonne équipe. »

 

Quand on lui demande s’il a des regrets, si parfois il regrette son choix de carrière, il  répond « Non, je n’ai pas ce genre de faiblesse. L’art, tu ne peux pas l’abandonner. Ça se transforme en ce que tu veux. Aujourd’hui je peux écrire une chanson, puis demain un livre. Tout se transforme. Mais à certains moments, c’est quand même difficile. Mon style d’écriture parle des sujets les plus tabous, d’expériences de vie. Des fois c’est dur d’en parler car c’est  du vécu. »

 

Récemment, Shawn Jobin a eu l’occasion de coacher un autre jeune talent, le slammeur Bradley Zephyr, qui a reçu la médaille de bronze dans la catégorie culturelle aux Jeux de la Francophonie canadienne à Gatineau. « J’ai adoré l’expérience. On est parti de presque rien, il n’avait pas d’expérience dans le slam ou l’écriture de poésie. Des fois, les choses sont claires dans ma tête, mais plus difficiles à transmettre. Être mentor  m’a permis de mieux me connaître moi-même. Et ça a porté  ses fruits, une troisième place nationale, c’était super!  J’aimerais renouveler l’expérience car j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de mentors moi-même. La communauté est tellement petite et je suis accessible, donc ce serait beau de faire du partage de savoir! »

 

En plus de concerts prévus à travers le Canada, Shawn Jobin assurera aussi prochainement des prestations en France et en Belgique. Comme quoi, laisser glisser sa plume sur le papier peut mener loin. Très loin...

 
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