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Tabou no more

Anique Granger brille de mille trilles

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Trille
Un trille, en plus d’être un élément acoustique et une récompense musicale, est une fleur.
Crédit : Derek Ramsey

L’auteure-compositrice-interprète fransaskoise Anique Granger a remporté de grands honneurs lors des galas Trille Or qui se sont déroulés en mai et en juin derniers. Des événements qui reconnaissent chaque année les artisans de la chanson et de la musique de l’Ontario et de l’Ouest canadien.

Chapeautés par l’Association des professionnels de la chanson et de la musique (APCM), les prix Trille Or récompensent chaque année l’excellence dans le milieu musical. La cuvée 2021 a été particulièrement bonne pour l’artiste installée au Québec depuis plus de 21 ans et qui se fait parfois appeler « montréalo-fransaskoise ».

En plus du Meilleur spectacle de l’année pour Le ruban de la cassette remporté lors du Gala Trille Or, Anique Granger rafle également au Gala Industrie les prix Initiative artistique et Meilleure artiste solo catégorie folk.

« Cette reconnaissance est très spéciale pour moi, car elle vient de ma communauté, de mes pairs. Je suis impliquée depuis longtemps avec l’APCM et j’ai travaillé fort pour accueillir les artistes de l’Ouest et mieux les desservir », se réjouit l’heureuse gagnante.

Et comme les meilleures reconnaissances sont souvent celles auxquelles on s’attend le moins, le Trille du spectacle de l’année a pris la chanteuse de court : « Étant donné la pandémie, c’est un spectacle qu’on n’a pas eu l’occasion de présenter beaucoup, peut-être 4 ou 5 fois sur scène et quelques captations, donc je n’ai pas vraiment eu la chance de le faire vivre », confie-t-elle.

Un spectacle pas comme les autres

Anique Granger
Anique Granger, auteure-compositrice-interprète
Crédit : Stéphanie Nantel

Spectacle qui sort des cadres traditionnels, Le ruban de la cassette, du même nom que l’album, est à la croisée des chemins entre l’univers du théâtre, de la baladodiffusion, de la musique, mais surtout des rencontres et de l’art du storytelling. Mis en scène par la directrice artistique Anne-Marie White, le spectacle puise ses racines dans « l’humain ».

« Je voulais mettre en valeur les gens à qui j’ai parlé et qui m’ont inspirée afin de leur rendre hommage. Je suis fascinée par les histoires des autres et surtout par les liens, les similitudes et les parallèles entre les gens et leurs parcours », explique l’artiste.

De tous ces fragments de vie, l’artiste en a fait une mosaïque musicale et vocale aux accents colorés et poétiques, plongeant le public dans un groove folk qui allie gravité et légèreté.

Ralentir pour mieux rebondir

Album
Couverture de l’album Le ruban de la cassette
Crédit : Courtoisie

Si la scène lui a manqué, Anique Granger reconnaît avoir vécu une « assez belle pandémie » qui lui a permis de diminuer la pression, surtout celle de créer : « On se sent toujours poussé à être proactifs, à toujours faire plus, alors je me suis donné la permission de ralentir le rythme et de prendre le temps de vivre. »

Même s’il a pris une pause, le temps n’est pas devenu mort pour autant pour l’auteure-compositrice-interprète qui a travaillé sur plusieurs projets, notamment en collaboration avec le Conseil culturel fransaskois (CCF).

En décembre dernier, elle offrait l’atelier Mon balado 101 dans le cadre des formations Tremplin pro du CCF. Cette activité virtuelle a été l’occasion de décortiquer les morceaux du casse-tête pour mieux les assembler en un tout cohérent et vivant, et d’inviter les participants à se lancer dans l’aventure du balado.

« J’adore les documentaires audio et je lis beaucoup aussi. En fait, j’écoute peu de musique même si celle-ci a toujours occupé une grande place dans ma vie ! », précise l’artiste et formatrice.

Dérouler le ruban

Plateforme idéale pour les adeptes de paroles, de poésie et d’exploration, le balado, aux allures intimes, a séduit l’auteure-compositrice-interprète en devenant un des clous de son spectacle.

Chaque épisode du balado met en scène une des chansons de son album, en racontant sa genèse, la petite graine de la création plantée sans trop savoir pourquoi et qui finit par s’épanouir.

Avec trois albums à son actif, Anique Granger se plaît à détricoter les nombreux fils conducteurs qui composent ses morceaux musicaux avec patience et précision. L’artiste rembobine ainsi la cassette et plonge l’auditoire au cœur de son processus créatif.

Balados et collabos

Le format du balado semble offrir de parfaites pistes de création à l’artiste fransaskoise qui reste à l’affût de ses thèmes de prédilection. « Le ruban de la cassette, volet balado, continue d’évoluer avec l’ajout de nouveaux épisodes à l’automne. Je coiffe aussi mon chapeau de réalisatrice grâce à un projet de balado pédagogique avec Sylvie Walker et le CCF », indique-t-elle.

La chanteuse folk dévoile aussi un autre pan de collaboration créative intitulée Rewind. « Je suis allée fouiller dans les archives pour dénicher de vieux enregistrements des années 80, des voix de nos aînés qui se rappellent le passé. Je suis fascinée par le passage du temps et comment on est liés à travers tout ça. » De nouvelles occasions qui promettent un avenir fécond.

Le saviez-vous ?
Dans le domaine de la musique, un trille est un battement rapide et ininterrompu sur deux notes voisines produit par un instrument de musique ou par la voix. C’est une sorte de roulement serré qui donne une sensation de frémissement ou de trémolo léger.
Le trille blanc est aussi l’emblème floral de la province canadienne de l’Ontario. Il apparaît également sur le drapeau franco-ontarien.

 

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