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Chronique environnement

Un projet de recherche d’envergure pour la santé physique et mentale des militaires et vétérans

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Jean-Robert Bernier

Jean-Robert Bernier

Médecin général des Forces armées canadiennes.
L’Institut canadien de recherche sur la santé des militaires et des vétérans coordonne depuis 2010 les études ministérielles et universitaires. Il vient de réunir 150 chercheurs et un public de 600, dont le brigadier général des Forces armées canadiennes.

« C’est un grand succès d’avoir structuré et mobilisé la communauté académique pour faire progresser nos connaissances et développer des traitements plus efficaces, estime le brigadier-général Jean-Robert Bernier. La Défense nationale et les Forces armées ont des programmes de recherche très robustes, mais il n’y a jamais assez d’argent et de capacité pour tout faire.

« Dans le passé, le financement pour la recherche était accordé aux universités par contrat, souligne le natif de Sarnia (Ontario). Il n’y avait pas d’organisation et aucun point de contact pour savoir ce qui serait utile. On avait besoin de partenaires et des données pour valider nos recherches. »

L’université Queen’s et le Collège militaire royal du Canada (CMRC) ont été approchés et ils ont ensemble fondé l’Institut. Trente-cinq universités participent, dont trois membres de l’Association des universités de la francophonie canadienne (CMRC, Ottawa et Moncton) ainsi que Anciens combattants Canada et les organismes des familles de militaires.

« Ça va très bien maintenant avec le développement et la maturité de l’Institut, ajoute le médecin-chef. On a de l’aide pour maximiser nos connaissances afin d’éviter les blessures, mieux protéger nos militaires, traiter les blessés et comprendre les difficultés des vétérans. »

Le Forum national du 23 au 25 novembre à Toronto a traité d’une multitude de sujets : thérapie des « sœurs guerrières », gestion de l’insomnie, risques à la santé mentale chez les enfants de militaires, en passant par l’impact des départs et retours sur les conjoints, l’obsession suicidaire et la perte de raison d’être chez les vétérans.

De nouveaux engagements en faveur de l’Institut ont été annoncés : 5 millions de Santé Canada, 5 millions de la fondation True Patriot Love et 11,25 millions en contrats avec Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.

« Les opportunités seront plus abondantes et fréquentes, explique la directrice associée et cofondatrice de l’Institut, Stéphanie Bélanger. Beaucoup de cet appui est de la recherche dirigée et on va faciliter l’accès aux meilleures équipes au Canada. On fait des appels d’offres. Mais plutôt que de mettre les universités en compétition, on réunit les meilleures propositions et on permet aux meilleurs chercheurs de travailler ensemble sur les projets.

« On fait de la recherche appliquée, poursuit la professeur de français au CMRC. On répond à des besoins pressants pour telle date. Le résultat est immédiat, l’effet est direct. Nos clients veulent mettre de l’argent là-dedans. Ça donne au chercheur le sens de faire quelque chose d’utile. Ce n’est pas du pelletage de nuages. »

Jean-Robert Bernier siège au Comité consultatif de l’Institut. Diplômé du Collège militaire de Kingston, il a notamment été président du groupe de travail des analystes du renseignement médical AUS-CAN-GBR-USA, et vice-président du comité consultatif de l’OTAN sur la défense biomédicale.

« Presque toute cette recherche connaît des applications auprès du grand public, note-t-il, en particulier pour les traumatismes et la santé mentale. On fait beaucoup de progrès en neurologie qui permettent de faire des diagnostiques et de traiter des problèmes de gens souffrant de blessures au cerveau et de stress post-traumatique. »

Le brigadier-général apprécie la mobilisation croissante de l’opinion pour soutenir les militaires et vétérans. « Je crois qu’ils méritent cet appui. Ça nous touche beaucoup que toute la société canadienne se rallie pour la santé des seuls Canadiens prêts à sacrifier leurs droits humains et leur vie pour la sécurité du pays. »

Stéphanie Bélanger renchérit. « J’ai reçu un courriel d’un groupe qui s’occupe de vétérans sans abri et je les ai mis en contact avec des spécialistes. C’est l’idée du contrat social, de rendre service : on vous a envoyés au front, maintenant on vous aide. »

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