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Chronique environnement

Le retour attendu des pélicans d’Amérique

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Pélicans avec bec corné
Des pélicans au bec corné, signe qu’ils sont en période de reproduction.
Crédit : Lewis Meyers / Unsplash

La vaccination contre la COVID-19, les débuts de Joe Biden ou encore les matchs effrénés de la NHL ne peuvent en aucun cas éclipser la vraie info du mois de mars : l’arrivée des pélicans d’Amérique.

Le monde des ornithologues a les yeux tournés vers Saskatoon qui accueille pour la 25e année consécutive le Pelican Watch Contest tout au long du mois de mars. Un concours tenu par deux organisations à but non lucratif qui œuvrent à la protection de l’environnement, Meewasin Valley Authority et Saskatoon Nature Society.

L’objectif est simple : deviner quel jour et à quelle heure le tout premier pélican viendra se poser à Saskatoon entre le déversoir et le magnifique pont ferroviaire de la ville. Outre un magnifique prix de 500 dollars réservé au gagnant, le concours permet de s’intéresser d’un peu plus près à l’un des oiseaux les plus emblématiques et spectaculaires d’Amérique du Nord.

Un voyage extraordinaire

Pelican
Le pélican d’Amérique fait chaque année son retour en Saskatchewan au mois d’avril. .
Crédit : Frank Schulenburg

Il s’agit aussi d’assister à un phénomène incroyable, commun à de nombreuses espèces d’oiseaux : la migration. D’année en année, il est formidable de voir ces animaux revenir exactement au même endroit. Une précision digne d’un GPS !

Dix-huit jours : voilà le plus gros écart jamais enregistré depuis la naissance du concours, il y a 25 ans, entre l’arrivée du pélican le plus précoce, le 2 avril 2017 à 18 h 25, et celle du plus tardif le 20 avril 2020 à 16 h 36. Ah, les embouteillages !

Mais hors de question de parier à l’aveuglette. Il faut se sentir pélican, manger comme un pélican, écarter les bras à 2,7 mètres d’envergure pour avoir une infime chance de gagner. Car 5 000 personnes en moyenne participent chaque année au concours. Chaque détail doit ainsi être soigneusement pris en compte : température, vent, ressources, halte migratoire…

L’amour au bout du monde

Pendant la première moitié du mois de mars, les pélicans se trouvent près du golfe du Mexique : en Californie, en Floride, au Mexique ou au Guatemala. Les jours avançant, le mercure grimpant, les volatiles sont pris d’un instinct primaire et retournent vers leur résidence d’été pour trouver l’amour et fonder une famille. Un voyage de 4 000 kilomètres peu reposant, mais vital. 

Une fois sur place, les volatiles voient apparaître un magnifique bouton corné sur leur bec. Les voilà enfin prêts à trouver l’amour ! La fonction de cette plaque épidermique fibreuse n’est pas connue, mais elle est probablement utilisée dans les parades nuptiales ou les conflits territoriaux qui disparaîtront une fois l’acte consommé.

Nombre d’entre eux voudront pousser la route un peu plus loin jusqu’à atteindre le lac Lavallée au sein du parc national de Prince Albert, identifié comme une aire protégée de zone 1. Jusqu’à 15 000 pélicans d’Amérique s’y retrouvent en période de reproduction, soit 9 à 12 % de la population mondiale.

Les yeux rivés vers le sud-ouest, les participants au concours Pelican Watch Contest scrutent l’horizon avec impatience !

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