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Chronique environnement

La culture et la guerre

La culture et la guerre
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Tout récemment, j’ai écouté l’un des épisodes de la série 39-45 en sol canadien intitulé La mobilisation de l’art. On ne voit pas nécessairement le lien qui existe entre la guerre et la culture, et pourtant il existe bel et bien.

Différents volets de la culture furent utilisés par exemple lors des deux grands conflits mondiaux, mais aussi lors de la guerre de Corée et plus récemment en Orient.

Bien que la photographie et la filmographie aient été largement utilisées pendant la Deuxième Guerre mondiale, on envoya aussi plusieurs dizaines de peintres pour réaliser des esquisses de ce qu’il se passait sur les différents fronts, produisant ainsi des toiles d’une grande profondeur artistique.

L’un de ces artistes les plus connus est le peintre de guerre canadien Alex Colville qui a peint entre autres le débarquement à Juno Beach lors de l’opération Neptune.

On doit au peintre saskatchewanais George Campbell Tinning des peintures représentant les installations militaires de la côte est, mais aussi des scènes du front en Angleterre, en Italie et aux Pays-Bas. Plus de cinq cents de ses œuvres se trouvent au Musée de la guerre à Ottawa.

Si les œuvres visuelles nous rappellent les misères de la guerre sous de multiples facettes, elles servaient aussi à rehausser le moral des troupes et du peuple, à stimuler le recrutement et à faire de la propagande.

Des spectacles furent organisés pour faire le tour des bases militaires au pays et plusieurs se rendirent également sur le front européen.

Les humoristiques canadiens Wayne & Shuster participèrent à cet effort de guerre pour réconforter tant bien que mal nos soldats qui avaient bien besoin d’un peu de divertissement dans ce chaos.

Chez les Canadiens français, plusieurs artistes firent leur part. Ainsi Roland Lebrun est assigné à la base militaire de Valcartier : c’est là qu’il composera des chansons d’amour, de religion, mais surtout de la vie d’un soldat.

De son côté, Michel Noël, artiste dans l’âme, organisera des spectacles avec les ressources du bord là où il sera envoyé, particulièrement aux Aléoutiennes. Il sera connu comme le « Capitaine Bonhomme », une émission pour enfant.

Autre exemple : une jeune fille de 19 ans, Jeannette Rainville, née aux États-Unis mais trop jeune pour rejoindre l’armée américaine. Elle traverse la frontière, s’enrôle dans l’armée canadienne avec l’objectif de rejoindre le spectacle itinérant de l’armée, le « Army Show ». Elle y parviendra, devenant la chanteuse et danseuse principale du groupe.

La vie d’artiste de guerre n’était pas de tout repos. Monter, faire le spectacle, démonter le tout, manger, dormir comme l’on pouvait et le lendemain être dans un camion très tôt. Ces gens faisaient partie de l’armée, de l’aviation ou de la marine.

En ce cinquantième anniversaire du Conseil culturel fransaskois et avec le souvenir des gens tombés au front ou qui ont servi pour la liberté, on ne peut que tirer notre chapeau à la culture, un véritable instrument de paix !

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