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En quelques mots

Prince Albert: Le projet de l’école Rivier expliqué à la communauté

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La session d’information a réuni une vingtaine de personnes.
Crédit: Capture écran

En décembre dernier, la Société canadienne-française de Prince Albert (SCFPA) avait demandé aux organismes fransaskois, lors d’une rencontre de la Table des élus, de soutenir leur projet d’acquisition de l’Académie Rivier de Prince Albert. Plusieurs organismes ont répondu à l’appel en envoyant une lettre d’appui au ministère de l’Éducation. Le 12 février, au cours d’une session d’information, les détails du projet ont été explicités.

La session Zoom a pris la forme d’une conférence présentée par Denis Desgagné, directeur des partenariats au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Pour ce dernier, le projet est d’une importance capitale pour la fransaskoisie : « C’est un projet à Prince Albert, mais il a un impact sur toute la communauté. On est tous liés ensemble quand on a un bon coup quelque part », souligne-t-il.

En expliquant les impacts positifs du projet, Denis Desgagné met l’emphase sur « l’attraction et la rétention des élèves ». En effet, beaucoup des ayants droit de la ville préfèrent fréquenter les écoles secondaires anglophones, plus attrayantes avec leurs nombreux programmes et grands espaces.

Un espace polyvalent

Académie Rivier

Académie Rivier

La communauté fransaskoise convoite l’Académie Rivier à Prince Albert pour en faire un projet scolaire et communautaire d’envergure.
Crédit : Google street view

L’école Rivier a le potentiel de mettre fin à ses difficultés. Le grand édifice d’environ 160 000 pieds carrés comprend une piscine, une cuisine industrielle, une cafétéria, une salle de couture, des laboratoires de science, deux gymnases, un grand auditorium et des salles de répétition musicale et de théâtre. Ces espaces seraient gérés par une entreprise d’économie sociale formée par les partenaires du projet, à savoir le CÉF et la SCFPA.

Dans la vision des promoteurs, l’école Valois et le centre de petite enfance occuperaient le tiers des espaces. Un quart serait réservé à des appartements habités par des membres de la communauté. 

Dix mille pieds carrés serviraient à des groupes communautaires et à des espaces de bureaux, pour faire revivre l’idée du centre scolaire communautaire à l’origine de l’école Valois. La superficie permettrait aussi la venue de groupes non fransaskois. Des employeurs comme Services Canada, Coalition of Aboriginal Peoples of Saskatchewan ou l’association des étudiants de Saskatchewan Polytechnic ont déjà signalé leur intérêt pour les locaux.

Des réflexions sont aussi en cours pour inclure un volet post-secondaire au projet. Des discussions ont été engagées avec la Cité universitaire francophone de Regina. Néanmoins, Francis Kasongo, directeur général du Collège Mathieu, avertit que les élèves ne souhaitent généralement pas rester dans leur école secondaire pour faire leurs études post-secondaires.

Un projet chiffré

Avec ce projet, les promoteurs du projet espèrent faire naître l’« esprit d’entrepreneuriat social » dans le développement communautaire fransaskois. La monétisation des espaces pourrait apporter des revenus annuels estimés à 2,3 millions de dollars. Cela signifierait « des revenus annuels de 878 000 dollars à réinvestir dans le développement communautaire », indique Denis Desgagné.

La plupart des revenus seraient issus des loyers résidentiels et commerciaux. De plus, les résidents seront encouragés à consacrer certaines heures de bénévolat à l’école Valois dans le but de soutenir la relève fransaskoise. Les promoteurs estiment la valeur de cet engagement citoyen potentiel à environ 250 000 dollars.

Toutefois, ce projet lucratif demande un investissement immédiat important. En effet, l’édifice mis en vente par les Sœurs de la présentation de Marie coûte 9 millions de dollars. Denis Desgagné explique que des négociations sont en cours pour différer le paiement sur plusieurs années. 

Le plan d’affaires compte sur des financements du gouvernement provincial pour acquérir l’édifice ainsi que pour rénover les espaces scolaires et la garderie, une opération estimée à un peu moins de 11 millions de dollars. Côté résidentiel et communautaire, ce sont près de 10 millions qui seront nécessaires pour remettre à neuf les espaces.

Le directeur des partenariats du CÉF espère pouvoir compter sur Patrimoine canadien, mais aussi sur d’autres sources comme des prêts à faible taux d’intérêt réservés aux projets d’infrastructure publique, ou bien Saskbuilds, une société de la Couronne provinciale qui offre surtout des fonds pour des projets de partenariat public-privé. 

Par ailleurs, la SCFPA a récemment été approchée par des firmes d’investissements qui ont eu vent du projet et qui sont prêtes à financer l’intégralité du volet commercial. Cependant, la SCFPA refuse d’inclure des partenaires privés, ce qui éloignerait des valeurs d’économie sociale qui guident le projet depuis le début.

Éviter les écueils

Plusieurs membres de l’auditoire se sont montrés sceptiques concernant certains aspects du projet, notamment sur son ampleur et la possibilité de construire une nouvelle école fransaskoise. 

Certains s’inquiètent en effet que la taille de l’édifice fasse qu’une grande partie de l’école reste sous-utilisée, comme dans le cas du Collège Mathieu de Gravelbourg. Denis Desgagné répond que le contexte est bien différent puisque le Collège Mathieu accueillait encore des pensionnaires de partout dans l’Ouest à l’époque de sa reconstruction. 

De plus, Christian Furet, directeur de la SCFPA, explique qu’un projet de nouvelle école fransaskoise ne tiendrait compte que des besoins actuels et non pas des besoins à long terme. En ce sens, l’acquisition de l’école Rivier assurerait une plus large viabilité aux infrastructures scolaires et communautaires fransaskoises de la ville.

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