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En quelques mots

Enquête postcensitaire : Des francophones engagés pour leurs droits, un espace de vie en français qui s’érode

Les francophones vivant en milieu minoritaire connaissent très bien leurs droits linguistiques, surtout au niveau scolaire, mais l’accès à des services en français et des occasions d’utiliser le français dans l’espace public s’est érodé depuis 2006. C’est, pour la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, ce qui se dégage de l’Enquête postcensitaire sur la population de langue officielle en situation minoritaire, publiée ce matin. Réalisée par Statistique Canada à la suite du recensement de 2021, cette enquête est la première du genre depuis 2006.

« La bonne nouvelle, c’est que des décennies de luttes pour les droits scolaires ont donné des résultats : 75 % des parents francophones ayant des enfants d’âge préscolaire ont l’intention de les inscrire dans une école primaire de langue française, et 62 % de ces parents sont motivés à le faire parce qu’ils savent que leurs enfants ont le droit d’aller à l’école en français », souligne la présidente de la FCFA, Liane Roy.

L’Enquête dénote cependant un rétrécissement inquiétant de l’espace de vie en français. La FCFA trouve aberrant le constat d’un recul sur toute la ligne en matière d’accès aux services en français, tous paliers de gouvernement confondus. Ainsi, le nombre de personnes qui ont pu toujours ou souvent avoir accès à des services fédéraux en français est passé de 60 % en 2006 à 42 % en 2022. La proportion de francophones qui disent n’avoir jamais pu obtenir un service en français d’une institution fédérale est passé de 14 à 24 %.

« Pour un pays avec deux langues officielles depuis plus de 50 ans, c’est tout simplement répréhensible. Ça justifie tout le travail qu’on a fait pour moderniser la Loi sur les langues officielles. Or, ça fait 18 mois que la Loi est adoptée et on attend toujours que le gouvernement publie les règlements pour la mise en œuvre de cette nouvelle Loi. En attendant, on a l’impression que rien ne change parce que les institutions fédérales n’ont pas de règles à suivre », déplore Mme Roy.

Autrement, l’Enquête postcensitaire dénote des défis importants à relever en matière de vie quotidienne en français. Sans surprise, l’anglais est la langue de prédilection des jeunes pour la consommation des médias sociaux, la lecture, ainsi que les activités de loisirs et de sport.

Si la moitié des adultes francophones disent utiliser le français – seul ou avec l’anglais – dans l’espace public au moins quelques fois par semaine, la répartition géographique de ces données (87 % au Nouveau-Brunswick, 48 % en Ontario, 21 % dans l’Ouest) montre l’ampleur du travail à faire pour créer des occasions de vivre la langue au quotidien.

« La clé, c’est d’appuyer les réseaux jeunesse, les organismes francophones, les festivals, les centres communautaires, les créateurs et créatrices de contenus culturels en français pour qu’ils puissent continuer à développer et offrir des événements et des activités pertinentes pour les jeunes et les moins jeunes. Il faut aussi absolument mettre plus d’efforts sur la sensibilisation de la majorité à l’importance de la langue française pour le Canada », souligne Mme Roy.

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