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En quelques mots

À quand une politique sur le vieillissement ?

Être aîné et en santé:

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Photo : ©iStock.com/theyellowstudio
Comme l’a dit Yvon Deschamps, vaut mieux être riche et en santé que pauvre et malade. Mais entre les deux, il y a aussi la réalité de la vieillesse. Une des certitudes que l’on a au moment de la naissance, c’est qu’au bout, il y aura la mort. Et ce moment se produira de diverses façons selon les personnes et les circonstances. 

Avec l’amélioration de l’alimentation, de l’hygiène, des conditions de vie en général, des soins de santé, le genre humain vit de plus en plus vieux. Alors que nos ancêtres pouvaient à peine espérer dépasser la cinquantaine, dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale on avait envisagé qu’une partie de la population vivrait au-delà de la soixantaine, mais pas nécessairement plusieurs années après. Les régimes de pensions publiques avaient donc été fixés à l’âge de soixante-cinq ans.

Aujourd’hui, une femme peut envisager vivre jusqu’à 86 ans et un hommes jusqu’à 82 ans. Et il y a de plus en plus de personnes au-dessus de 90 ans et même de 100 ans. Les Canadiens peuvent s’attendre à vivre environ 70 années sur 80 en bonne santé, d’après les données de Statistiques Canada. Donc, un bon nombre d’aînés se retrouvent déjà dans divers centres pour personnes âgées et au fur et à mesure que les baby boomers dépasseront le cap de la retraite, les besoins iront en croissant. 

Cette année, on a eu l’occasion d’entendre parler d’événements malheureux qui sont survenus en Saskatchewan, en particulier au Centre Santa Maria à Regina, un endroit jouissant pourtant d’une bonne réputation auprès de sa clientèle comprenant plusieurs Fransaskois. Espérons qu’il s’agit d’événements isolés. Mais depuis que c’est arrivé, d’autres événements ailleurs en province ont aussi surgi de l’ombre.

Quand on en est à ce point, on est en aval du problème. On tente de résoudre un problème qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Nos gouvernements ont tendance à judiciariser les personnes qui ont provoqué les incidents, ce qui peut être une partie de la réponse mais ne résout pas le problème qui se situe plutôt en amont, c’est-à-dire à la source. 

Les organismes qui représentent les aînés à travers le pays, peu importe la langue, revendiquent depuis un bon moment la mise en place d’une politique nationale sur le vieillissement et son équivalent dans les provinces. Le Sénat canadien a produit un volumineux document sur la question qui est resté lettre morte dans les mains du gouvernement. Au niveau international, l’Organisation des Nations Unies se réunit à intervalles réguliers pour se pencher sur la question du vieillissement et émet des recommandations que les gouvernements nationaux devraient suivre. Pas besoin de vous dire que celles-ci n’entrent pas dans les priorités de la majorité de ceux-là.

Une politique du vieillissement (nationale ou provinciale) devrait tenir compte d’éléments susceptibles d’améliorer le mieux-être des aînés dans les domaines de la santé, des soins de fin de vie, des revenus, de l’hébergement, du travail, des loisirs, de la bonne forme physique, des transports, de la langue, de la culture, de la sécurité, de la justice, etc…

Pour les francophones en Saskatchewan s’ajoutent la barrière linguistique et souvent la séparation physique (plusieurs se retrouvent dans des centres éloignés de leur famille). Tout comme chez les aînés de la majorité, on n’ose pas toujours dévoiler les manques qui peuvent arriver. 

Un ombudsman des aînés inclus comme un élément d’une politique sur le vieillissement pourrait être une partie de la solution, ainsi que la formation du personnel. Les préposés qui travaillent dans les centres pour personnes âgées sont dévoués.  Remercions-en le ciel mais équipons-les des ressources nécessaires pour éviter que des événements malheureux ne se reproduisent.


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