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L'Écho du bel âge

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Patrimoine et archives

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Christine Dupuis, archiviste

Christine Dupuis, archiviste

Photo : avec l’autorisation du Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson de l’Université de Moncton
Une photo, des actes de vente, un conte, une chanson, de vieux journaux, les centres d’archives peuvent être de véritables cavernes d’Ali Baba. Encore faut-il s’y retrouver pour profiter de tout ce qu’ils peuvent offrir.

Le guide par excellence en matière d’archives francophones dans l’Outaouais, c’est sans doute Michel Prévost, l’ancien archiviste en chef de l’Université d’Ottawa. Il a accepté de mettre entre parenthèses sa retraite (encore une fois), le temps d’indiquer à Francopresse les principales sources archivistiques du Canada français.

Au départ, il y a Bibliothèque et Archives Canada. Avec des points de services à Ottawa, Halifax, Winnipeg et Vancouver, ce sont des quantités astronomiques de documents récoltés depuis 140 ans : 20 millions de livres, 30 millions de photographies, 90 000 films, 425 000 œuvres d’art pour ne citer que quelques chiffres.

Par contre, pour qui souhaite chercher spécifiquement une documentation liée aux francophones, certains lieux méritent une attention toute spéciale.

À Saint-Boniface, le Centre du patrimoine est le gardien de la mémoire francophone et métis de l’Ouest canadien. Géré par la Société historique de Saint-Boniface, le Centre héberge « les plus importantes collections d’archives documentant la présence francophone dans l’Ouest canadien depuis 1730 ». Ouvert au public six jours sur sept, il propose des archives de plusieurs congrégations religieuses qui ont œuvré dans le Nord-Ouest au XIXe siècle. Les écrits de Louis Riel y ont évidemment une place de choix. Avec une bibliothèque de près de 8000 titres, plusieurs documents portent sur la question des écoles françaises.

Du côté de l’Acadie

« Le Centre d’études acadiennes Anselme-Chiasson (CEAAC) est le plus grand centre d’archives et de documentation concernant l’Acadie. » C’est l’archiviste Christine Dupuis, qui l’affirme tout de go.

Les documents rassemblés au CEAAC sont divisés en cinq différents secteurs : les archives privées provenant de personnes ou d’institutions ayant marqué l’histoire acadienne comme Antonine Maillet, Viola Léger ou le journal L’Évangéline; les archives de Folklore, accumulées depuis 1970 par le CEAAC, constituent selon Mme Dupuis « près de 1400 collections, audio et manuscrites, et 4600 bobines d’enregistrements en provenance de tous les coins de l’Acadie et des petites Cadies »; la généalogie recoupant notamment des reproductions de tous les registres antérieurs au Grand Dérangement ; enfin, la bibliothèque et ses 12 000 monographies allant de Champlain jusqu’aux ouvrages modernes acadiens.

La croix et la mémoire

Une visite à l’Université d’Ottawa permettra de visiter non seulement ses archives, mais aussi de s’arrêter au Pavillon Morisset, plus particulièrement au Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF), le plus ancien du genre en matière de recherche sur la littérature, la culture et l’histoire du Canada français dont les traces remontent à 1958 avec le Centre de recherche en littérature canadienne-française, qui fut une véritable pépinière de recherches sur des auteurs aussi variés qu’Émile Nelligan, Gérard Bessette, Suzanne Paradis, Alfred Desrochers, Gilles Vigneault, Yves Thériault ou encore Claire Martin. Loin d’être poussiéreux, le CRCCF organise diverses expositions virtuelles auxquelles le grand public a accès, que ce soit sur le fameux Règlement 17 imposé en 1912 pour interdire l’usage du français dans les écoles de l’Ontario ou encore celle sur le thème 400 ans de présence française au Canada dans laquelle le Centre a développé le volet portant sur l’Ontario français.

À Ottawa, le service des archives de la Congrégation des Sœurs de la Charité d’Ottawa a pour mission de documenter l’histoire de la communauté depuis sa fondation, en 1845.

« Certains centres d’archives situés au Québec ont beaucoup de fonds concernant les francophones à l’extérieur du Québec », ajoute également celui qui fut l’archiviste en chef pendant plus de 25 ans à l’UO et qui, par ses nombreuses interventions dans les médias et ses combats engagés, a constamment mis à l’avant-plan la défense du patrimoine des deux côtés de la rivière des Outaouais et même au-delà.

Parmi ces centres québécois, mentionnons le Centre d’archives Deschâtelets à Richelieu, où sont entreposées les archives des Oblats qui furent très présents en Ontario et dans l’ouest du Canada. À cela s’ajoute le Centre des archives des Jésuites de Montréal, tellement actifs dans le monde de l’éducation, de l’époque de la Nouvelle-France jusqu’au milieu du XXe siècle, tant au Québec que dans diverses communautés franco-canadiennes.

Du côté de la Saskatchewan

Dans le cadre de la Semaine des archives 2019, la Société historique de la Saskatchewan et les Archives provinciales de la Saskatchewan en ont profité pour annoncer la signature d’une entente de collaboration entre les deux organismes. L’entente doit permettre de développer et de renforcer les services d’archives en français dans la province.

Les deux organismes qui collaborent déjà depuis quelques années ont souhaité de formaliser cette collaboration. La directrice des Archives provinciales, Linda McIntyre, affirme que cette entente va faciliter l’obtention de fonds pour la promotion et le renforcement des activités en français aux archives de la province. « C’est un engagement important entre nos deux organismes à collaborer à long terme. » Le prochain poste à pourvoir au niveau du service de références et de services communautaires sera un poste bilingue confirme madame McIntyre.

Le directeur de la SHS, Alexandre Chartier, est heureux de l’entente. « Nos deux organismes peuvent s’entraider énormément pour permettre aux Archives d’accroître davantage de services en français. »

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