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L'Écho du bel âge

La Haine : un chef-d’œuvre à revisiter ?

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Les années 1990 en France, une période de révolte contre un système policier corrompu. La jeunesse des banlieues s’acharne à défendre les innocents tués par une police sans scrupules.

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Affiche du film La Haine

Novembre 2020, Michel Zecler est tabassé par un policier dans son propre établissement. Des émeutes s’ensuivent. La violence policière, de toute évidence motivée par une haine raciste, n’est pas un fléau exclusif à la France. Aux États-Unis, la mort de George Floyd en mai 2020 enrage la jeunesse qui crie pour des réformes tout autour du pays et des villes entières sont enflammées.

En 1995, Mathieu Kassovitz propose La Haine en première au Festival de Cannes. Perspective de trois jeunes de banlieue parisienne, La Haine est un cri de révolte contre la violence policière. Filmé dans la banlieue de Chanteloup-les-Vignes, le film utilise plusieurs acteurs non professionnels, des amis de Kassovitz avec lesquels il a habité dans la banlieue le temps du tournage. 

Vincent Cassel, Hubert Koundé et Saïd Taghmaoui jouent tous leur rôle à la perfection. Le personnage de Vinz, joué par Cassel, est aussi charismatique qu’il est tragique. Hubert, joué par Hubert Koundé, est une force silencieuse, cherchant à se sortir de la violence. Il est juxtaposé avec le caractère buté et impétueux de Vinz. Finalement, Saïd, observateur des conflits qui se déroulent dans sa société, joue le médiateur : il représente la perspective des spectateurs qui eux-mêmes ne vivent pas dans ces banlieues où la haine se propage à travers la jeunesse. 

Le film, tourné en un noir et blanc et éclairé à la perfection, est une merveille cinématographique. Kassovitz ne cache pas ses influences de Spike Lee, Scorsese, notamment dans  la recréation de la scène classique de Taxi Driver, joué par Vincent Cassel : « You talking to me ? ». Le film ne se limite pas à être une imitation, c’est une œuvre en soi. 

Au moment de sa sortie en 1995, La Haine a dévoilé des problèmes que beaucoup de monde, y compris français, ignoraient. La furie de Vincent Cassel répondait à la mort d’un jeune homme aux mains de la police et reflétait la furie des banlieues de Paris après la mort d’un adolescent algérien tué par un garde de sécurité dans un supermarché. 

En août 2020, La Haine a fêté ses 25 ans, et l’image d’un jeune innocent tué par la police nous est toujours aussi familière. Le film n’a pas vieilli depuis sa sortie. Une histoire époustouflante, aussi importante en 1995 qu’aujourd’hui. Il n’a jamais été aussi bon que maintenant de revisiter La Haine, ou bien de le voir pour la première fois. 

 

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