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TFO lance une nouvelle offensive hors Ontario

« Débrouillage » gratuit du signal pendant six mois

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Glenn O'Farrell

Glenn O'Farrell

Président et chef de la direction de Groupe Média TFO
Photo: TFO (2015)
Profitant d’une porte ouverte par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), le diffuseur éducatif public de langue française de l’Ontario Groupe Média TFO, lance une nouvelle offensive pour faire distribuer son signal partout au Canada.

Dans la foulée d’une entente entrée en vigueur au mois de septembre dernier avec le câblodistributeur Telus en Colombie-Britannique et en Alberta, TFO offre maintenant gratuitement pour une période de six mois son signal aux distributeurs de tout le Canada anglais, à l’extérieur de l’Ontario et du Québec.

Cette initiative, indique le président et chef de la direction de TFO, Glenn O’Farrell, permettra aux téléspectateurs des communautés francophones minoritaires « d’en faire une première évaluation, (… de) leur offrir quelque chose qu’ils n’ont pas déjà vu et leur donner la chance de le connaître et de le voir » et exprimer leur souhait de s’y abonner à leur câblodistributeur.

Cette offre de période gratuite de « débrouillage » par TFO a été motivée par l’émission, au mois de mars 2015, d’une nouvelle politique réglementaire du CRTC exigeant que « toutes les entreprises de distribution terrestres et par satellite de radiodiffusion directe autorisées offrent à leurs abonnés, au plus tard en mars 2016, un service d’entrée de gamme qui (devra comprendre) un service éducatif désigné hors province dans chaque langue officielle, dans les provinces et territoires qui ne comptent aucun service éducatif désigné. »

Or seules TFO et Télé-Québec offrent un service de télévision éducative en français au Canada.

M. O’Farrell refuse d’aborder la question d’une éventuelle concurrence entre TFO et Télé-Québec dans ces nouveaux marchés. « Je n’en sais rien »,  commente-t-il. Mais il indique que TFO est déjà très bien positionnée pour la distribution de son matériel partout au pays.

Une question fondamentale, laisse-t-il entendre, est celle de la nature des droits territoriaux de diffusion négociés avec les divers producteurs des contenus à l’antenne.

TFO, explique-il, a un portefeuille d’émissions dont les droits de diffusion sont déjà libérés pour l’ensemble du pays. « Nous avons vu cela vernir et nous nous sommes préparés. (…) Nous avons aussi beaucoup de programmation produite à l’interne, qui nous appartient. Nous disposons d’une certaine flexibilité que nous allons déployer. »

Des appuis

Le 12 novembre dernier, le CRTC refusait une demande d’ordonnance obligatoire de TFO qui aurait forcé les câblodistributeurs du Canada anglais à faire une offre active au public du signal du diffuseur public franco-ontarien.

Mais, dans son jugement, le régulateur notait que « plusieurs organismes défendant les intérêts des (communautés) de langue française appuient (…) la demande de Groupe Média TFO, dont l’Assemblée communautaire fransaskoise, la Fédération des communautés francophones et acadiennes, la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick et l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario. »

Il signalait aussi l’appui écrit « de quelque 700 individus (et) d’autres organismes, tels la Canadian Parents for French, TV5 Québec Canada, des producteurs indépendants œuvrant dans des (communautés de langue officielle minoritaire) et au Québec, ainsi que l’Alliance des producteurs francophones du Canada. »

Il est difficile à ce moment-ci, indique Glenn O’Farrell, de mesurer l’impact, financier et autre, d’une telle initiative, car cela dépendra du nombre d’abonnés qui se manifestera dans les communautés, auprès des câblodistributeurs.

« On cible partout là où le signal n’est pas distribué et la mission, dans tout ça, est de rendre TFO disponible au plus grand nombre possible de foyers canadiens. »