Le 9 octobre, sous la modération de Francine Proulx-Kenzle, les 23 participants à la 42e rencontre de la Table des élus ont partagé leurs préoccupations. La pandémie fait peser d’après eux un poids énorme sur les épaules des organismes communautaires qui doivent jongler entre annulation d’activités, mise en place de nouvelles politiques et stress des changements, créant au passage un climat de tensions néfaste.
Francine Proulx-Kenzle était la modératrice de la rencontre.
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La crainte d’un désengagement des membres de la communauté francophone est partagée de façon unanime par les différentes présidences des associations présentes à la Table des élus.
Pour Bertrand Giroux, président de la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS), le peu de regroupements en personne dans la fransaskoisie n’est pas seulement dû aux restrictions sanitaires, mais aussi à cause d’un manque de participation.
« Les événements sont annulés car ils manquent de participants et c’est encore plus difficile depuis la COVID. Nous craignons de perdre l’engagement de la communauté francophone pour nos activités », alerte-t-il.
Nous craignons de perdre l’engagement de la communauté
Casse-tête pour les organismes
Annie Audet, députée communautaire de Regina.
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De son côté, la présidente de l’Association communautaire fransaskoise de la Trinité (ACFT), Diane Lepage, se dit préoccupée par les frustrations que provoquent les restrictions sanitaires, nuisibles à la cohésion sociale dans sa région.
« Nous voudrions trouver des manières de nous réorienter et de pouvoir inclure tout le monde, car c’est notre mandat. Nous essayons même d’inviter les anglophones à nos activités. Les restrictions nous nuisent beaucoup et on doit se pencher sur l’organisation d’événements qui respectent les restrictions tout en n’excluant personne », rapporte-t-elle.
Quant à elle, la députée communautaire de Bellevue, Rachelle Deault, est très inquiète de la situation dans son coin de la province. « Notre direction nous a quittés pour Edmonton, notre restaurant est fermé et notre centre communautaire aussi. Rien ne se passe et nous vivons avec beaucoup de défis », déplore-t-elle.
Le dynamisme de cette petite communauté située au nord-est de Saskatoon repose essentiellement sur les activités de l’église paroissiale. « Nous avons une cinquantaine de personnes qui viennent à l’église, les restrictions sont respectées et tout le monde est respectueux. Nous gardons la foi et c’est important pour nous dans ces moments difficiles », témoigne la porte-parole.
Une inquiétude généralisée
Sylvie Niyongere, présidente de la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS).
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Annie Audet, députée communautaire de Regina, affirme que la nouvelle direction de l’ACFR ne reçoit pas l’appui qu’elle recevrait en temps normal. « J’ai peur pour Regina », a-t-elle ainsi exprimé à la Table des élus. « Il manque énormément de personnel et les gens ne participent presque plus aux activités. Les personnes qui ont le plus de temps à offrir sont les gens plus âgés et à la retraite », ajoute-t-elle.
Lisette Marchildon, également députée communautaire de Regina, a par ailleurs précisé que la location des locaux aux organismes fransaskois dans la capitale continuera tout en demandant à ces derniers de respecter les règles sanitaires.
« Ce qui nous préoccupe le plus, c’est que nous n’avons pas beaucoup de ressources humaines », a exposé à son tour Sylvie Niyongere, présidente de la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS).
Et d’ajouter : « Le travail retombe presque toujours sur les épaules des administrateurs, car il y a un manque d’implication des membres, principalement à cause de la COVID. » Ainsi, la présidente indique qu’elle commencera sous peu à contacter personnellement les adhérents afin de leur demander de l’aide.
Il y a un manque d’implication des membres
La générosité au rendez-vous
Rachelle Deault, députée communautaire de Bellevue.
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Sur une note plus positive, un total de 59 700 dollars a été offert en bourses et subventions par la Fondation fransaskoise dans la dernière année. « Nous avons offert 52 bourses pour les finissants du secondaire et 10 bourses totalisant 25 000 dollars pour les post-secondaires », a précisé Clément Dion, vice-président de la Fondation.
Des aides financières qui sont les bienvenues d’après le président de la FFS : « Nous voyons une grande différence chez les jeunes. Ils utilisent bien les bourses et on voit l’impact positif de cette bourse de 200 dollars pour les jeunes Fransaskois. »
La Fondation détient présentement 2,5 millions de dollars d’actifs et espère doubler ce montant afin d’aider la communauté. Clément Dion a aussi mentionné que la grande générosité des membres de la communauté a aidé à maintenir la Fondation en bonne santé financière.
Engouement pour les activités en ligne
Clément Dion, vice-président de la Fondation fransaskoise.
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Pour sa part, Kassandra Hipkins, présidente de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF), a indiqué que son organisme se portait bien malgré la pandémie : « On a eu beaucoup de succès pour les activités en ligne, ce qui est assez surprenant. Nous voulons continuer ces activités, c’est la manière la plus sécuritaire de se rassembler en ce moment. »
L’AJF indique malgré tout vouloir organiser le Parlement jeunesse en personne. « Je suis une personne positive, donc je suis certaine que tout va bien aller. On a un nouveau conseil d’administration et j’ai hâte de travailler avec eux », a ponctué la jeune femme.
La rencontre s’est conclue par une discussion sur le recrutement et la rétention du personnel dans la communauté dans un contexte de pénurie de ressources humaines.