Le mois de mars arrive, et avec lui, son lot de journées et semaines spéciales à célébrer. Pour les francophones un peu partout à travers le monde, mars est le mois de la francophonie. Mais à un niveau plus international, mars est le mois durant lequel on fête la journée de la femme, le 8. Cette célébration, reconnue par l’Organisation des Nations Unies (ONU), se trouve sur le calendrier entourée de journées internationales moins officielles : le 4 on fête la journée internationale du tennis, et le 11 la journée mondiale de la plomberie. Donc si vous êtes une femme plombier qui joue au tennis, c’est vraiment votre semaine ! En plus des journées internationales, il y a les célébrations nationales, régionales, locales : chaque jour devient une fête, plus ou moins commerciale d’ailleurs. Il n’y a pas de journée officielle de l’homme, cela veut-il dire que les 364 autres jours de l’année le sont? Une question se pose alors : la journée de la femme est-elle encore légitime en 2014?
Origines de cette journée
Cette date, historique, trouve son origine dans des manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe, aux États-Unis mais aussi dans les pays du bloc communiste. Les femmes y réclament l’égalité des droits, de meilleures conditions de travail, et revendiquent, à une époque où leur droit au vote n’est toujours pas acquis, les mêmes possibilités que les hommes.
Des célébrations avaient lieu dans plusieurs pays, mais partout à des dates différentes. En 1977, la journée est donc officialisée par les Nations unies, invitant chaque pays de la planète à célébrer une journée pour les droits des femmes le 8 mars.
Cette journée se veut une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion de dresser un bilan des progrès réalisés, d’appeler à des changements et de célébrer les actes de courage et de détermination accomplis par les femmes ordinaires qui ont joué un rôle extraordinaire dans l’histoire de leur pays et de leur communauté. Traditionnellement les associations de femmes militantes préparent des manifestations pour faire aboutir leurs revendications, améliorer la condition féminine, fêter les victoires et les avancées.
Un siècle de revendications
Mais les luttes de 2014 ne sont pas les luttes de 1914 et pour certains détracteurs, cette journée n’a plus la même utilité qu’à l’époque : ce jour-là, on s’attache à pointer du doigt les inégalités homme-femme. Mais faut-il attendre le 8 mars chaque année pour évoquer la condition de la femme?
D’autres proposent de renommer cette journée « Journée de l’Égalité des sexes » afin d’aller plus loin et ne pas exclure les hommes des réflexions sur les discriminations et les inégalités.
Dans un article du journal français le Figaro intitulé « Journée de la femme: grande cause ou gadget? » Mme Guirous, fondatrice d’un club féministe parlait en ces termes « Cette journée est sexiste et condescendante. Aujourd’hui, en France, elle relève du folklore. C’est presque devenu la journée des pleurnichardes. De plus, elle est instrumentalisée. Cela fait partie du “package” des hommes politiques d’aller dans une association pour faire un discours fleuve sur le droit des femmes. Le 9 mars, il n’en reste rien, on passe à autre chose. Quand on se bat tous les jours pour l’égalité homme-femme, c’est insupportable »
De l’autre côté, les partisans de cette journée, même s’ils notent que dans certains pays cette journée est peut-être dépassée, continuent à penser que supprimer la Journée de la femme ne ferait pas progresser la cause. Cette journée est aussi avant tout un symbole, celui de la lutte pour le droit des femmes. Il faut donc transmettre la mémoire de ce combat et continuer la lutte pour les femmes à l’étranger qui en ont besoin.
Alors mesdames, cette journée est la vôtre : que vous la célébriez en manifestant dans la rue, en vous achetant un bouquet de roses, en passant une soirée entre copines ou en la considérant comme une journée habituelle, bonne journée à toutes!
Thématique de la Journée de la Femme 2014 au Canada
Le Ministère de la Condition féminine a choisi pour thème de cette année : Force des femmes. Force du Canada. De la création d’entreprises à la création d’emplois, les Canadiennes vont de l’avant. Ce thème met en lumière l’importance de l’entrepreneuriat féminin pour notre économie; en effet, celui-ci est un moteur de croissance, de création d’emplois et d’innovation.
Le saviez vous?
Selon Industrie Canada, 47% de l’ensemble des petites et moyennes entreprises (PME) du Canada appartenaient en tout ou en partie à des femmes en 2010
51% des PME autochtones appartiennent partiellement ou entièrement à des femmes
En 2011, Recherche économique RBC estimait à 148 milliards de dollars l’apport économique des entreprises détenues en majorité par des femmes. De plus, selon BMO Groupe financier, les entreprises à propriété féminine emploient actuellement plus de 1,5 million de personnes au Canada.
Selon l'Enquête sur la population active de Statistique Canada, le pays comptait 950 000 travailleuses autonomes en 2012, ce qui représente 35,6% de l'ensemble des travailleurs autonomes
Source : Ministère de la Condition Féminine Canada