Skip Navigation

Étudier en pandémie : les étudiants de La Cité se confient

Étudier en pandémie : les étudiants de La Cité se confient
15198 of views

Tags

Après les fêtes, La Cité universitaire francophone à Regina a repris les cours le 11 janvier 2021. Le début du semestre d’hiver est l’occasion de revenir sur une expérience étudiante inédite depuis le début de la pandémie, où distanciation rime avec isolement.

Sarah Arscott

Sarah Arscott est étudiante en 4e année au baccalauréat en éducation et en histoire.

Crédit: courtoisie

 Depuis la rentrée en automne 2020, les cours universitaires ne sont plus donnés qu’à distance, la plupart des cours étant offerts en vidéoconférence. Selon Sarah Arscott, étudiante en 4e année au baccalauréat en éducation et en histoire, certains professeurs ont eu du mal à s’adapter aux outils technologiques, et certains ont entièrement cessé de présenter leurs cours en direct. 

Pour Danielle Nelson, étudiante en 3e année au baccalauréat en éducation et en arts, il a fallu trouver des stratégies pour mieux structurer la journée. « La charge de travail m’a rapidement dépassée au semestre dernier. Maintenant, je fais une liste de vérification que je coche après avoir fini chaque tâche. » 

De la séparation à la solitude

Avec la distanciation, c’est le manque de relations sociales qui marque l’expérience étudiante en 2020-2021. Kassandra Hipkins, présidente de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF) et étudiante en 3e année au baccalauréat en éducation, témoigne : « Dans le bac, tout le monde est vraiment proche, nous sommes comme une grosse famille. Ne pas être avec les autres personnes a changé le vibe des cours. » 

Kassandra Hipkins

Kassandra Hipkins est Présidente de l’Association jeunesse fransaskoise (AJF) et étudiante en 3e année au baccalauréat en éducation.

Crédit: courtoisie

La possibilité de faire des blagues en classe pour détendre l’atmosphère manque à la jeune étudiante. Le format de cours sur la plateforme numérique Zoom est trop impersonnel pour s’adonner à ce genre de choses.

La solitude est un fardeau difficile à porter pour les étudiants par temps de confinement. « Beaucoup d’étudiants ont découvert qu’ils avaient de l’anxiété et qu’ils étaient tombés en dépression à cause de la quarantaine », souligne Kassandra Hipkins. 

Dans plusieurs universités du pays, des groupes d’étudiants dénoncent l’accentuation d’une « crise de la santé mentale » durant la pandémie. Depuis près d’une décennie, l’Université de Regina offre à cet égard un service de consultation pour les étudiants qui souffrent de problèmes de santé mentale. Un service très utilisé en temps de pandémie, même si toutes les consultations se font en vidéoconférence. 

Une solitude difficile à briser

L’Association des étudiants de Regina ainsi que plusieurs clubs universitaires ont organisé toute une série d’événements en ligne durant le semestre. Toutefois, nombreux sont les étudiants à ne pas prendre part à ces activités.

Hope Hartwell, étudiante en 4e année au baccalauréat en éducation, participait avant la crise sanitaire aux événements du club d’improvisation théâtrale de l’Université de Regina. Mais depuis le début de la pandémie, bien que le club continue d’organiser des sessions en ligne, la jeune femme n’a participé que quelquefois, trouvant l’exercice de l’ « impro » trop difficile à distance. 

Danielle Nelson a aussi trouvé les activités parascolaires en ligne moins amusantes. « Je suis une personne qui participe beaucoup aux événements en temps normal, indique-t-elle, mais en ligne, ça enlève ma partie préférée de toutes les activités. Alors, je n’ai pas le goût de participer. »

Malgré tout, certaines activités en ligne ont connu de beaux succès. D’après la présidente de l’AJF Kassandra Hipkins, le Parlement jeunesse fransaskois qui a eu lieu en novembre 2020 a tenu sa promesse bien que l’accès à l’Assemblée législative ait été impossible.

Danielle Nelson

Danielle Nelson est étudiante en 3e année au baccalauréat en éducation et en arts à la cité universitaire.

Crédit: courtoisie

Les programmes chamboulés

La pandémie a aussi forcé le baccalauréat en éducation de La Cité à s’ajuster. Le programme compte une année d’étude obligatoire à l’Université Laval de Québec et, au début de la pandémie en mars 2020, les étudiants qui s’y trouvaient ont dû rentrer en urgence à Regina pour finir leurs cours en ligne. Pour l’année scolaire 2020-2021, les étudiants sont restés à Regina et suivent  les cours de l’Université Laval à distance. 

En outre, pour obtenir un diplôme en éducation, chaque étudiant doit effectuer un stage dans une école lors de la quatrième année d’étude. Des stages devenus compliqués à obtenir avec l’avènement de l’enseignement en ligne. Aussi, La Cité a décidé de permettre à ces étudiants de reporter leur stage à l’année prochaine. Hope Hartwell et Danielle Nelson ont toutes les deux choisi de le faire l’automne prochain pour mieux se concentrer sur d’autres cours en attendant.

Malgré toutes ces difficultés, les étudiants veulent rester optimistes et croient que le prochain semestre se passera mieux. « Au premier semestre, c’était nouveau, ponctue Kassandra Hipkins, mais je pense que tout le monde a trouvé son rythme maintenant. »

 

Related articles

Pandémie : qu’avons-nous appris ?

Après 75 semaines de pandémie, quelles leçons pouvons-nous tirer de cette expérience collective...

Read more

Prendre soin de sa santé mentale durant une pandémie

Avec l’assouplissement des règles de confinement arrivent les divergences de...

Read more

Grippe espagnole et COVID-19, quand l’histoire se répète

Fermeture des lieux publics, rassemblements interdits, quarantaine, port du masque… Ces...

Read more

Quand la pandémie pèse lourd sur notre moral

L’Eau vive s’est entretenue avec Hélène Davis, travailleuse sociale, conseillère et...

Read more

Le monde d’après... Mon vox pop

Au début du mois de mai, j’ai demandé à mes amis et à mes proches de compléter la phrase...

Read more

Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Déjà un peu plus d’un mois que les jeunes Fransaskois sont passés de la salle de classe à...

Read more

Confinement: Témoignage de quatre familles d'un océan à l'autre

En plein confinement, comment les parents vivent-ils au quotidien les défis du télétravail et de...

Read more

La Saskatchewan annonce le premier plan de réouverture du Canada

La Saskatchewan est devenue ce 23 avril la première province canadienne à dévoiler un plan de...

Read more

Comment le coronavirus changera-t-il l’aventure et le plein air ?

Réflexions sur l'avenir des voyages après la pandémie.

Read more

Services du CÉF pour l’enfance en difficulté pendant la pandémie

Les Services aux élèves comptent parmi leurs effectifs des orthopédagogues, des orthophonistes...

Read more

Carton vert pour une aînée de Ponteix

PONTEIX - Vert si tout va bien, rouge quand on a besoin d’aide. À Ponteix, la couleur...

Read more

Face à la pandémie, l’heure est à l’entraide

Alors que le confinement s’intensifie, l’isolement qui en résulte peut...

Read more

Résot'âges: L’isolement du confinement n’est pas une fatalité

Pour briser l’isolement, la consultante Francine Proulx-Kenzle a proposé, le 2 avril 2020,...

Read more

École à distance : Les élèves du CÉF ont hâte de se brancher

Les élèves du Conseil des écoles fransaskoises pourront suivre leurs cours en ligne dès le 6...

Read more

La compassion, le moment présent et la résilience

Avec la COVID-19, tout a basculé et est bousculé. Nous sommes en deuil de notre routine et de...

Read more

Ce sera comment, après?

À peine quelques semaines entre le "il y a un méchant virus en Chine" et la...

Read more

COVID 19: Les familles s’adaptent au confinement

Depuis le 20 mars 2020, les écoles de la Saskatchewan ont fermé leurs portes au profit de cours...

Read more

La fransaskoisie adopte le télétravail

Entre les projets qui s’annulent et ceux qui doivent continuer, les rapports de fin...

Read more

COVID-19 : Comment ne rien céder à l’anxiété

LE FRANCO (Alberta) - La pandémie de coronavirus qui frappe le monde nous plonge dans un...

Read more

Vaccin pour le COVID-19 : Deux francophones font partie des recherches à Saskatoon

SASKATOON - Le VIDO-InterVac, situé à Saskatoon, a récemment reçu un financement de 23,3...

Read more