Une soixantaine de personnes se sont connectées à travers le pays pour assister à la conférence sur les influences culturelles dans le
domaine de la santé.
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Pourquoi faut-il mieux comprendre les influences culturelles en matière de communications dans le domaine de la santé ? Le Consortium national de formation en santé (CNSF) a proposé de répondre à la question avec une conférence virtuelle organisée le 11 février.
Pour le conférencier Juan Manuel Toro Lara, gestionnaire aux Services des étudiants internationaux du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick, il est plus que jamais nécessaire d’acquérir des compétences interculturelles dans la santé.
L’animateur a pris l’exemple d’une infirmière formée au Maroc venant d’arriver au Nouveau-Brunswick et qui rencontrerait une personne âgée parlant l’acadien. « Ça fait 24 heures que j’ai le va-vite », lui dirait-elle. « Croyez-vous que notre infirmière marocaine va comprendre ce que cela veut dire ? », interroge le conférencier. Sans préparation à la sensibilité interculturelle, la praticienne ne saurait réagir et corriger la situation.
Parler le même langage
De bonnes stratégies existent pour faciliter les communications interculturelles.
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La communication interculturelle fonctionne de la même façon qu’une communication classique : il y a un émetteur, un récepteur, un message et un canal de transmission. Toutefois, des codes qui sont différents risquent de transformer le message. Ces codes, ce sont les filtres, l’environnement et la perception de chaque individu.
Ancien réfugié colombien arrivé au Canada il y a 20 ans, Juan Manuel Toro Lara connaît personnellement l’importance de la sensibilité interculturelle : « Quand on rencontre une personne pour la première fois, on va la juger en fonction de ses comportements, de ce qu’on voit, entend. Si nous n’avons pas les bons outils, nous allons la juger en fonction de son propre cadre de référence et de là peuvent surgir les préjugés », explique-t-il.
Or, ces comportements visibles ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Sous la surface se trouvent les fondements de l’individu : ses normes et ses valeurs. Le conférencier a ainsi introduit le concept d’empathie culturelle : être capable de sortir de son cadre de référence pour aller à la rencontre de l’autre et apprendre à le connaître en profondeur.
« Quand vous êtes exposé à un nouvel arrivant, il est toujours très intéressant de prendre quelques minutes de plus de votre temps pour s’intéresser à son histoire, à sa trajectoire », conseille-t-il ainsi.
Des concepts utiles
L’intervenant a aussi présenté le modèle de Geert Hofstede qui propose cinq dimensions permettant de caractériser les différentes cultures nationales : la distance hiérarchique dans la société, un axe individualisme-collectivisme, la tolérance au risque, le rapport au temps, ou encore un spectre masculinité-féminité.
« Certains pays sont beaucoup plus hiérarchisés que le Canada et cette distance hiérarchique engendre des comportements qui, s’ils ne sont pas bien interprétés au travail, pourraient aboutir à des situations problématiques au niveau des relations. Le développement des compétences interculturelles est donc essentiel pour améliorer l’employabilité de nos diplômés internationaux », avance le conférencier.
L’enjeu de l’intégration
Les comportements visibles des individus ne sont que la partie émergée de l’iceberg.
Le gestionnaire s’attache d’autant plus à faire comprendre l’importance des influences culturelles que la diversité culturelle va s’accroissant. Il en veut pour exemple le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick où la population internationale étudiante est passée de 200 à plus de 600 étudiants entre 2013 et 2020, principalement issus de l’Afrique de l’Ouest.
« Chaque personne qui arrive de l’extérieur apporte des retombées économiques immédiates et importantes pour les régions francophones. D’où l’importance aussi de travailler ensemble pour le développement de ces compétences interculturelles », avance-t-il.
Enfin, Juan Manuel Toro Lara a tenu à souligner : « On ne doit pas tomber dans la présomption d’assimilarité et dire ‘si tu es ici, c’est à toi de t’habituer’. » Le conférencier estime que les professionnels de la santé ont une grande part de responsabilité pour adapter leurs services et leurs langages, et ainsi faciliter l’adaptation culturelle et la transition des nouveaux arrivants à la culture canadienne