Skip Navigation

Richard Speath : une relation familiale avec des Afro-Canadiens

Gens d'ici

19976 of views

Arnold et Claire Lafayette (assis) et Richard Speath (debout)

Arnold et Claire Lafayette (assis) et Richard Speath (debout)

Photo : Frédéric Dupré
Pour ce mois de célébration de l'histoire des Noirs, j’ai rencontré un Fransaskois dont la vie a été profondément marquée par sa relation avec des Canadiens d’origine africaine. J’ai découvert en fait un Saskatchewanais qui pourrait bien incarner la devise de la province : de nombreux peuples, la force (From many peoples, strength).

Richard est l’arrière-petit-fils de pionniers canadien-français originaires de Dolbeau (Québec) venus s’établir au début du siècle à Elrose en Saskatchewan (près de Rosetown). Sa mère, Claire, qui parle toujours très bien français, est la fille de Arthur Bachand et Germaine Pruneau. Richard nait dans le village de Rosetown. Son père est Allemand. Lorsqu’il a à peine deux ans, sa mère, après le divorce, prend le train vers l’Est, seule avec ses deux enfants, pour trouver du travail. D’abord à Winnipeg pour ensuite s’installer à Montréal pendant douze ans. C’est à Montréal que Richard va renouer avec sa culture francophone. C’est aussi à Montréal que sa mère va rencontrer son second mari, Arnold Lafayette, et la nouvelle figure paternelle de Richard.

Arnold Lafayette est un afro-canadien dont la famille fait partie des premiers pionniers noirs à venir s’installer en Saskatchewan. Son grand-père, Lewis William LaFayette, traverse la frontière américaine pour fuir la discrimination raciale. Il vient s’établir en 1906 dans le village de Fiske près de Rosetow.

Arnold Lafayette va aussi, comme Claire et ses enfants, prendre le chemin de l’Est dans les années 60. Un jour, un ami lui dit qu’il connait une femme venant de la Saskatchewan. Arnold prend contact avec elle et réalise rapidement qu’elle est originaire de la même région que lui. Ils ne se sont pas fréquentés à l’école parce que Claire était catholique et lui protestant.

Claire et Arnold décident de revenir en Saskatchewan lorsque Richard a 16 ans. Il devra donc quitter, à l’adolescence, ses amis et sa vie trépidante à Montréal.

« À travers mon père, Arnold, et sa grande famille, je comprends mieux les défis qu’ils ont vécu comme Afro-Canadiens. J’ai aussi beaucoup appris sur la culture autochtone grâce à ma femme. Ils m’ont montré ce que tu peux faire quand tu es résilient. Ce sont des gens extraordinaires qui contribuent encore énormément à la communauté. »

Richard est un employé de Radio-Canada (Regina) depuis de nombreuses années. Il est aussi un grand amoureux du voyage et du plein air.