Roukya Abdi Aden, gestionnaire de concertation nationale au Réseau de développement et d’employabilité (RDÉE) Canada
Madame Aden cite une tendance rapportée par l’ONU : « Quand des touristes visitent un pays, s’ils ont une entreprise, ils reviennent faire des affaires ».
Photo: RDÉE Canada
Il est possible de visiter les recoins de certains pays à dos d’âne. Mais le tourisme de proximité n’est pas adapté aux dimensions du Canada. Visiter les communautés francophones reste néanmoins un marché en plein essor.
Le Réseau de développement économique et d’employabilité Canada (RDÉE) a participé pour la première fois en 2014 à Rendez-Vous Canada, la foire annuelle de la Commission canadienne du tourisme. Ses membres sont revenus avec une liste de choses à faire, explique la gestionnaire de la concertation nationale, Roukya Abdi Aden. « On a présenté un guide pour les opérateurs de tournées. Lors des discussions, ils nous ont demandé une classification nationale des services en français et une liste de tous les produits touristiques disponibles. »
Fin mai 2015, le RDÉE Canada s’est présenté à la 9e édition à Niagara Falls après avoir fait ses devoirs. « La classification est très simple, précise la gestionnaire. Il y a trois niveaux de services en français : en tout temps, sur demande et documentation seulement ».
Une démarche pour la participation des entreprises a été diffusée auprès des RDÉE dans les provinces et territoires. « Les organisations qui participent à la classification, dit-elle, ça leur donne un avantage sur celles qui n'y participent pas. »
La trousse de sensibilisation au tourisme francophone, Investir sur tous les terrains : affaires et… aventure, détaille l’offre touristique en milieu minoritaire. Elle a été exposée aux représentants des grands hôtels. Roukya Abdi Aden parle de valeur ajoutée.
« Il faut utiliser les outils de façon concurrente et parler de l’avantage économique qu’ils offrent. » Les ressources sont disponibles sur le web, dont le ‘Guide à l’intention des voyagistes'. (1)
Même si le tourisme fléchit en général au Canada, les bonnes nouvelles ne manquent pas. Le nombre de visiteurs de la France augmente, prenant la 2e place derrière les États-Unis dans le marché extérieur. De plus, le gouvernement canadien a décidé d’investir davantage dans la promotion touristique chez nos voisins.
« Beaucoup de touristes francophones sont d’origine américaine, note Roukya Abdi Aden, et ils viennent visiter nos communautés. Cette initiative pourrait être une source de revenu pour les francophones. »
Un aperçu des offres touristiques francophones
AB : cinq sites Unesco, ski, 125 000 touristes francophones sur 33 millions @ année
CB : océan, îles, vigne, verger et montagne, services en français chez 350 organismes
ÎPÉ : pont, plage, pêche et coucher de soleil, artisanat local et musique acadienne
MB : Vieux St-Boniface, Esplanade Riel, Musée des droits, plaine, plage et musée
NB : la plus bilingue avec accents et musique, Sagouine, sites et villages historiques
NÉ : plus de 400 ans d’histoire, piste de Cabot, site de Déportation et 170 phares
NU : nature arctique, exotisme culturel et tourisme d’aventure hors du commun
ON : chutes, grands lacs, Ottawa, 140 M de visiteurs et 42 % du revenu touristique au pays
SK : site de Batoche, ville de Gravelbourg, désert et mer morte au cœur des plaines
TNL : 500 ans de francophonie, montagne et iceberg, proche de St-Pierre & Miquelon
TNO : 1,1 M de km2 de nature sauvage, 250 nuits d’aurores boréales, chasse et pêche
YK : paradis de photo : rivières et montagnes, flore et faune, randonnées en français
(1) Voir : http://www.rdee.ca/index.php/fr/dossiers/tourisme