Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Alexandra Drame (EV)
/ Categories: 2015, Communautaire, Saskatoon

Rencontre avec M. Donald Atchison, maire de Saskatoon

20 nouvelles personnes s’installent à Saskatoon chaque jour.

Donald Atchison, maire de Saskatoon

Donald Atchison, maire de Saskatoon

Photo: Alexandra Drame (2015)
SASKATOON - Le slogan de la ville des ponts est “Saskatoon shines”. Mais Saskatoon brille-t-elle vraiment? L’Eau vive a rencontré Monsieur Donald Atchison, le maire de Saskatoon, afin de faire le point sur la situation de la capitale économique de la province.

Eau vive : Vous avez dévoilé la semaine dernière les futures orientations de la ville. Quelles en sont les grandes lignes?

Donald Atchison : Nous avons beaucoup de projets de partenariats. Quand il y a plusieurs partenaires qui travaillent ensemble, on peut faire beaucoup plus de choses. Par exemple, pour la portion sud de Circle Drive (NDLR l’autoroute qui fait le tour de la ville), le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial ont chacun investi 98,5 millions de dollars. Nous avons aussi récemment annoncé le remplacement du Traffic Bridge, pour lequel le gouvernement fédéral a investi 66 millions, et la province 50 millions.

Au niveau des partenariats public-privé avec le gouvernement provincial, 8 nouvelles écoles et 4 centres communautaires seront construits. Plus la ville se développe, plus nous devons trouver des partenaires pour soutenir cette croissance.

Nous avons aussi parlé de l’évolution de la ville au cours des dernières années. 50,000 nouveaux emplois ont été créés au cours de la décennie passée. 80,000 personnes ont emménagé à Saskatoon depuis 1994. 20 nouvelles personnes s’installent à Saskatoon chaque jour.

EV : Quelles sont les défis majeurs d’une ville avec un développement aussi rapide?

D.A : Les infrastructures actuelles de la ville sont prévues pour une population de 500,000 personnes, mais l’objectif serait d’atteindre le million d’habitants d’ici 50 ans. Les gens pensent que c’est un rêve, mais quand on regarde l’exemple de Calgary, la ville avait notre population actuelle il y a 50 ans. Et son rythme de croissance, même pendant sa première grande vague de développement, était beaucoup plus lent que le nôtre. Ils sont maintenant 1,2 millions d’habitants, grâce à une économie basée sur l’industrie du pétrole. À Saskatoon nous avons de la potasse, de l’uranium, de l’or, des diamants. Toutes les plus grosses compagnies de l’industrie sont présentes.

Avec 20 nouveaux arrivants chaque jour, la question des logements se pose. Nous devons construire des logements plus grands. Nous avons par exemple des familles venues d’Afrique ou du Moyen-Orient. Ces familles sont atypiques par rapport à la famille canadienne traditionnelle, avec 2 adultes et 1 ou 2 enfants. Dans certains cas, nous recevons des familles de 2 adultes, mais avec 6 ou 7 enfants. Des maisons de 3 chambres et une salle de bains ne suffisent pas pour ces familles.

EV : Qu’apportent tous ces nouveaux arrivants à la ville ?

D.A : Ils viennent avec beaucoup de connaissance, de fierté et l’espoir que leurs familles, leurs enfants et leurs petits-enfants vont bien réussir à Saskatoon. Nous avons toutes ces personnes qui viennent du monde entier et qui peuvent se demander comment ouvrir une ligne de téléphone, connecter le câble, où mettre leurs enfants à l’école, où obtenir leur permis de conduire... Des services d’accueil aux nouveaux arrivants comme Global Gathering, Open Door Society ou l’Assemblée communautaire fransaskoise pour les francophones aident ces personnes. Les immigrants aussi s’entraident. Ceux qui sont arrivés en premier et qui n’avaient personne pour les aider renseignent à leur tour les nouveaux arrivants. Plus ces personnes réussissent, plus la ville en profite. Si les gens ne s’intègrent pas, cela n’est bon pour personne.

EV : La démolition du Farnham Building à Broadway le mois dernier a choqué beaucoup de gens. Vous parlez beaucoup du futur, mais la préservation du patrimoine a-t-elle aussi une place dans votre vision de la ville?

D.A : Quand on parle d’architecture, les gens parlent du Farnham Building tout le temps, quel que soit le sujet. À travers le Canada, des démolitions de ce genre arrivent partout. Si vous voulez que ces bâtiments soient préservés, qui va payer pour les garder et les restaurer ?

Il y a de vrais bâtiments historiques comme la United Church sur la 3e avenue. Les gens devraient se battre pour la préserver aujourd’hui, plutôt que de manifester 11 heures avant la démolition en disant “Vous devez faire quelque chose !”. Nous avons une liste de bâtiments historiques sur lesquels nous allons concentrer nos efforts.

EV : Avec le développement de la population, et consécutivement celui de la population francophone, prévoyez-vous d’offrir plus de services et d’affichages bilingues?

D.A : Les francophones contribuent à la croissance de la ville. Notre objectif est d’avoir un système où les gens pourront recevoir un service dans leur langue, quel que soit leur pays d’origine. Au sein de la police municipale, par exemple, nos agents sont munis de cartes avec tous les drapeaux des différents pays pour que les personnes puissent montrer leur pays d’origine et qu’un interprète puisse être contacté.

EV : Mais les francophones ne sont pas tous étrangers, certains sont canadiens! Ils ont droit à ces services bilingues.

D.A : Ils ont droit à des services en anglais et, quand c’est possible, à des services en français. Mais nous ne sommes pas une province bilingue, comme le Manitoba par exemple.

EV : Ne serait-ce pas un bel effort que d’essayer de proposer plus de services en français, même si ce n’est pas obligatoire dans les textes?

D.A : Il y a d’autres cultures qui peuvent revendiquer ces mêmes droits et dont les langues devraient alors être représentées au même titre. Beaucoup de travail est fait avec les Premières Nations par exemple. Rome ne s’est pas construite en un jour, mais on voit de  plus en plus de choses en français en ville. À l’Hôtel de ville, nous jouons l’hymne national dans les deux langues! Je l’ai appris quand j’étais joueur professionnel de hockey. Je le chantais en même temps que Roger Doucet !

C’est juste un exemple pour vous montrer qu’il y a de l’ouverture sur toutes les questions de traduction qui vont se poser avec l’accroissement de notre population. Mais une fois de plus, tout est question de budget. Si on regarde 10 ans en arrière, beaucoup de chemin a été parcouru. Nous avons fait des progrès.

EV : Selon vous, quels sont les symboles les plus représentatifs de la francophonie canadienne à Saskatoon ?

D.A : Tout d’abord, je suis toujours agréablement surpris par l’importance de la communauté africaine francophone qui s’installe à Saskatoon ! Je pense que la Troupe du Jour est un fleuron de la communauté francophone. Nous sommes heureux d’avoir pu les aider à se développer et à obtenir du financement pour leur centre de production. Le Pavillon francophone est présent au festival Folkfest tous les deux ans, et je suis toujours un peu déçu les années où vous n’êtes pas présents!

Mes petits enfants apprennent le français, ils ont commencé à la maternelle. Mon fils, Don Junior est complètement bilingue. Il parle le français “parisien”! Il travaille dans une compagnie aérienne et il donne les instructions dans les deux langues. Il a déjà reçu plusieurs lettres de clients le remerciant et indiquant à quel point c’était important pour eux.

J’admire la facilité des personnes qui parlent plusieurs langues. Ma mère ne parlait que l’allemand quand elle est arrivée. La deuxième génération paye toujours le prix fort : certains parents ont de la difficulté à apprendre l’anglais, et ils ne veulent pas que leur enfant soit dans la même situation. Mais la génération suivante réapprend la langue et bénéficie de cet avantage. C’est une chance de pouvoir parler plusieurs langues.


« Tout d’abord, je suis toujours agréablement surpris par l’importance de la communauté africaine francophone qui s’installe à Saskatoon ! Je pense que la Troupe du Jour est un fleuron de la communauté francophone. Nous sommes heureux d’avoir pu les aider à se développer et à obtenir du financement pour leur centre de production. »

M. Donald Atchison, maire de Saskatoon

Print
18781

Alexandra Drame (EV)Alexandra Drame (EV)

Other posts by Alexandra Drame (EV)
Contact author

Contact author

x
Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Entretien avec Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Le CÉF travaille à établir un modèle unique d’école communautaire citoyenne en Saskatchewan. Il vise à favoriser à la fois la réussite des élèves et l’épanouissement des communautés.

Tuesday, November 19, 2019/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (23120)/Comments (0)/
École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

Une semaine après que les Franco-Colombiens aient demandé de meilleures écoles devant la Cour Suprême…

Saturday, November 2, 2019/Author: Réjean Paulin/Number of views (22618)/Comments (0)/
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

Thursday, October 31, 2019/Author: Lucas Pilleri/Number of views (27479)/Comments (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

Monday, September 23, 2019/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (30020)/Comments (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

Monday, September 23, 2019/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (23738)/Comments (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

Sunday, September 15, 2019/Author: Jean-Philippe Deneault/Number of views (26036)/Comments (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

Thursday, August 29, 2019/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (26597)/Comments (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

Sunday, July 21, 2019/Author: Jean-Philippe Deneault/Number of views (27689)/Comments (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

Friday, July 19, 2019/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (24690)/Comments (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

Tuesday, July 16, 2019/Author: Linda Morales/Number of views (25347)/Comments (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

Saturday, July 13, 2019/Author: Lucas Pilleri/Number of views (27574)/Comments (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

Saturday, June 22, 2019/Author: Linda A. Morales/Number of views (26165)/Comments (0)/
Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

SASKATOON - Pour la première fois, cinq étudiantes de l’Université de la Saskatchewan ont reçu ce 5 juin à Saskatoon une certification de common law en français de l’Université d’Ottawa. 

Friday, June 21, 2019/Author: Lucas Pilleri/Number of views (30221)/Comments (0)/
62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

62,6 millions de dollars pour lutter contre la pénurie d’enseignants

VANCOUVER - Le lundi 13 mai 2019, la ministre des Langues officielles Mélanie Joly a annoncé une stratégie nationale de recrutement et de rétention des enseignants francophones.

Tuesday, June 4, 2019/Author: Lucas Pilleri/Number of views (32834)/Comments (0)/
Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Lettre du président de la SCFPA: Déménagement à l’Académie Rivier

Malgré le fait que l’édifice des Sœurs de la Présentation de Marie ait été construit dans les années 1960, sauf la piscine (années 1980), il s’agit d’une occasion de créer, au-delà du concept de centre scolaire communautaire, un pôle d’attraction et de développement unique en Saskatchewan et dans l’Ouest canadien.

Thursday, April 25, 2019/Author: Michel Dubé/Number of views (27451)/Comments (0)/
RSS
First45679111213Last

 - Friday 10 May 2024