Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere Nouveau système d'abonnement
Éditions de la nouvelle plume : fin de chapitre pour Martine Noël-Maw

Éditions de la nouvelle plume : fin de chapitre pour Martine Noël-Maw

Après quatorze mois, Martine Noël-Maw a quitté la direction générale des Éditions de la nouvelle plume (ÉNP) le 31 mars. Dans un entretien avec L’Eau vive, l’écrivaine et éditrice revient sur l’avenir de la maison d’édition fransaskoise, la conjoncture économique de l’industrie du livre et les publications à venir.

Pourquoi avez-vous décidé de quitter la direction des ÉNP ?

Quand j’ai accepté le mandat, j’ai été très franche avec les membres du conseil d’administration : j’acceptais pour un an ou deux maximum.

Qu’est-ce qui vous a motivée à prendre ce poste en premier lieu ?

Je voyais le besoin d’une personne consacrée à temps plein à l’établissement de politiques et procédures. Pendant plusieurs années, on se lançait la balle entre plusieurs bénévoles. Ça a été l’un des aspects du travail que j’ai fait pendant cette année avec les membres du CA.

Quelles actions avez-vous entreprises lors de votre mandat ?

Nous avons créé une politique de traduction, une politique éditoriale, une politique de représentation des auteurs, une politique de processus du traitement des manuscrits. On a revu les statuts et règlements et on a révisé le plan stratégique qui nous conduit jusqu’à 2024.

On a aussi amélioré la transparence de la gouvernance. L’an passé, quand on allait sur le site on ne trouvait rien sur qui faisait partie des ÉNP, on avait seulement les bailleurs de fonds. Les membres du CA sont maintenant tous nommés.

On a aussi ajouté la liste des prix et reconnaissances que nos publications ont accumulés au fil des années.

Vous travaillez depuis plus de 20 ans de façon indépendante, en tant qu’écrivaine mais aussi éditrice. Mettre entre parenthèses vos activités personnelles a-t-il été difficile ?

J’ai aimé le travail aux ÉNP, mais j’ai dû mettre en veilleuse des projets d’écriture pour lesquels j’ai reçu des financements publics, alors j’ai la responsabilité de livrer la marchandise.

Pendant cette année, j’ai quand même écrit un livre, que je dois finir de peaufiner et qui doit paraître en juin dans la collection jeunesse Escapade des ÉNP. Tous mes week-ends, je les ai passés à écrire. Alors je commence à avoir la langue un peu longue, je suis un peu essoufflée.

J’ai aussi participé à la version anglaise de l’un de mes romans, Les fantômes de Spiritwood, avec Shadowpaw Press à Regina. C’est l’un des romans Escapade qui a connu un beau succès et qu’on a réimprimé à quelques reprises.

Quels livres sont à paraître cette année ?

Il y a encore trois livres à venir cette année, la troisième enquête du caporal Trudel de Margot Joli, un livre de David Baudemont et un livre écrit par moi-même.

Et pour 2023-2024 ?

Je ne veux pas nommer les auteurs car certains n’ont pas encore été avisés. Nous aurons quatre ouvrages qui seront publiés avec sept auteurs : il y a une pièce de théâtre, un album jeunesse, un roman et un recueil de nouvelles de quatre autrices.

Comment voyez-vous l’avenir des ÉNP ?

Je trouve qu’on est sur de bons rails, même s’il y a encore du travail à faire du côté du Conseil des arts du Canada.

Au mois d’avril 2022, on a eu la confirmation de financement pendant deux ans de SaskArts, ce qui est nouveau, car on avait jusque-là eu des financements ponctuels. Ils sont 100 % derrière les ÉNP, ils ont confiance.

Et, très récemment, on a reçu la réponse de Patrimoine canadien qui nous accorde des fonds sur une période de trois ans. C’est un autre signe de stabilité et de confiance de la part des bailleurs de fonds.

Il faut essayer de se la faire, sa place.

Quelle place existe-t-il pour la littérature fransaskoise selon vous ?

C’est la grande question. Il faut essayer de se la faire, sa place. C’est toujours une bataille à recommencer.

On dirait que pour certains représentants gouvernementaux, la francophonie se termine à Sudbury et que dans l’Ouest canadien c’est le néant francophone. Il y a encore des représentations à faire, des présences. Ce sont des petits pas pour se faire voir et se faire entendre.

Comment se porte l’industrie du livre en 2023 ?

L’industrie du livre avait connu une forte croissance pendant la pandémie, surtout pour les livres numériques, mais cette année on remarque une baisse de 2-3 % des ventes. C’est redescendu à la normale.

Mais depuis quelques années, les maisons du Regroupement des éditeurs franco-canadiens (REFC) sont disponibles à l’impression à la demande avec Ingram aux États-Unis et, curieusement, on fait des ventes !

Ingram Lightning Source a signé une entente avec Hachette France, le plus gros distributeur francophone au monde, et le REFC travaille à enrichir le catalogue et rendre nos livres disponibles dans tous les pays francophones.

Les ÉNP sont désormais à la recherche d’une direction éditoriale, et non générale. Pourquoi ?

C’est une des recommandations que j’ai faite depuis le début. Ce sont deux métiers différents avec deux charges de travail à temps plein.

Dans la plupart des maisons d’édition, on trouve une direction éditoriale ou littéraire, qui s’occupe de la sélection des manuscrits et de la production des livres, et une direction générale plus administrative qui demande des devis, trouve des fournisseurs, fait les paiements…

J’ai eu la chance d’avoir pu m’appuyer sur Laurier Gareau qui m’a beaucoup aidée sur ce volet-là. Si j’avais été délestée de plus de tâches administratives, j’aurais pu faire plus de choses sur le plan éditorial.

Ça a été une année très intense !

Vous avez siégé au CA des ÉNP de 2007 à 2022. Comptez-vous y retourner ?

Pas pour le moment. Je vais prendre quelques mois de recul consacrés à l’écriture. Ça a été une année très intense ! Il y a toujours de la place pour plus de monde et de sang neuf au CA.

Mais je ne vais pas disparaître, je vais continuer à collaborer. Je travaille avec la maison depuis 2007, je ne vais pas me retirer du jour au lendemain. Pour la première fois, l’AGA du REFC va avoir lieu à Regina au mois de juin et je tiens à être présente.

Pour candidater au poste de direction éditoriale des Éditions de la nouvelle plume (ÉNP), contacter Laurier Gareau à nplume@sasktel.net ou au 306-352-7435.

 

Print
5020

Lucas Pilleri – IJL-Réseau.PresseLucas Pilleri

Other posts by Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse
Contact author

Contact author

x
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

Tuesday, March 1, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Number of views (9322)/Comments (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

Thursday, February 10, 2022/Author: Ericka Muzzo – Francopresse /Number of views (8413)/Comments (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

Tuesday, February 8, 2022/Author: Marianne Dépelteau – Francopresse/Number of views (9190)/Comments (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

Tuesday, January 25, 2022/Author: Francopresse/Number of views (8049)/Comments (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

Friday, January 14, 2022/Author: Lucas Pilleri/Number of views (9556)/Comments (0)/
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

Monday, January 3, 2022/Author: Francopresse/Number of views (8880)/Comments (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

Friday, December 17, 2021/Author: Inès Lombardo – Francopresse /Number of views (11187)/Comments (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

Thursday, December 16, 2021/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (8093)/Comments (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

Sunday, November 28, 2021/Author: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Number of views (14171)/Comments (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

Sunday, November 21, 2021/Author: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Number of views (14195)/Comments (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

Saturday, November 13, 2021/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (14526)/Comments (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

Monday, November 1, 2021/Author: Estelle Bonetto/Number of views (14640)/Comments (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

Monday, October 25, 2021/Author: Leslie Garrido-Diaz/Number of views (9009)/Comments (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

Friday, October 8, 2021/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (10152)/Comments (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

Thursday, October 7, 2021/Author: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Number of views (10848)/Comments (0)/
RSS
123578910Last

 - Monday 23 December 2024