Rapport de la vérificatrice sur la gestion scolaire : Un besoin de rigueur
On attendait de pied ferme le rapport de la vérificatrice provinciale sur la gestion du Conseil scolaire fransaskois (CSF) et l’administration du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Jetons un coup d’œil sur certains éléments clé de ce document qui démontrent que les déboires financiers n’étaient pas dus qu’à un manque de financement.
S’il y a un fil conducteur à travers les observations de la vérificatrice, c’est le manque de rigueur dans la documentation des procédures et dans les méthodes de gestion. Des lacunes dans les communications entre l’administration et les élus ont également été soulignées. À plusieurs reprises la vérificatrice a noté que les élus du CSF n’étaient pas suffisamment alimentés en données par les administrateurs pour prendre des décisions éclairées. De plus, les états financiers n’étaient généralement remis aux élus qu’au début des réunions, ce qui ne laissait pas de temps pour bien les analyser.
La vérificatrice a souligné un manque de gestion du risque assez dommageable. Elle soulève l’exemple de l’école Sans Frontière à Lloydminster (sans la nommer) où le CÉF a accepté des élèves albertains sans qu’il y ait d’entente écrite avec l’Alberta. Le CÉF s’est contenté d’envoyer une facture de 1,8 millions$ à l’Alberta au mois d’août 2013. Même si l’Alberta n’a payé que 400 000$, le CÉF a continué d’offrir les mêmes services aux élèves albertains l’année suivante.
C’est surtout au chapitre de l’attribution des contrats qu’on sent qu’il régnait un certain laxisme dans la gestion du CÉF. Des contrats étaient attribués ou des dépenses engagées par des employés qui n’avaient pas l’autorité requise. Certains services ont été payés en l’absence totale de contrat. Par exemple, environ 680 000$ a été payé pour des services de transport en 2013-14 sans qu’il y ait d’entente écrite, la seule documentation étant la soumission du contractuel en réponse à l’appel d’offres du CÉF.
La vérificatrice a donné un exemple détaillé démontrant le manque d’analyse dans le processus de prise de décision. Un programme de français avait été mis sur pied puis abandonné, après qu’un local ait été loué et un employé embauché. Il est à noter que seulement 2 parents avaient signifié leur intérêt pour ce programme.
Nos dirigeants scolaires n’avaient pas d’autre choix que d’accueillir favorablement ce rapport, même s’il est sévère. Il faut applaudir la réaction du CÉF qui a rapidement communiqué une liste des mesures en place ou envisagées pour donner suite au 10 recommandations (voir page 7). Espérons que ces mesures ne resteront pas lettre morte car la vérificatrice a également souligné que le CÉF avait initié des mesures de contrôle par le passé, sans les mettre en application.
Les correctifs suggérés dans ce rapport contribueront à une gestion plus efficace et, espérons-le, à un juste équilibre entre idéalisme et pragmatisme. Car, au-delà des lacunes administratives, si le CÉF a péché dans sa gestion, c’était souvent par désir d’offrir à la communauté fransaskoise des services qu’elle considère essentiels, même si leur financement n’était pas toujours au rendez-vous.
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