Skip Navigation
Mychèle Fortin

Catalogne : et maintenant on fait quoi?

L'estelada, drapeau indépendantiste catalan.

L'estelada, drapeau indépendantiste catalan.

Le 1er octobre  dernier, les Catalans ont été appelés à se prononcer par voie de référendum sur l’avenir de la Catalogne. Le président catalan, Carles Puigdemont, arrivé au pouvoir en 2016 avec un programme promettant l’indépendance, a répété à plusieurs reprises qu’il était prêt à négocier avec Madrid un référendum légal. Il a aussi répété jusqu’à la veille du vote qu’il proclamerait l’indépendance si le OUI l’emportait.

On a vu la réaction de Madrid, et on connaît le résultat du scrutin : 90 % de « oui » et un taux de participation de 43 %. Le soir même, le gouvernement de Mariano Rajoy déclarait : « Il n’y a pas eu de référendum d’autodétermination en Catalogne aujourd’hui. »

Le gouvernement espagnol manque-t-il d’empathie, voire de bon sens? Certainement. La répression violente par les forces de l’ordre fait-elle penser aux belles années du franquisme? Absolument. Mais pas besoin d’être un spécialiste de la question pour reconnaître que, malgré le succès du référendum obtenu dans des conditions tout à fait indignes d’une démocratie, ce ne sera pas assez pour conférer la légitimité à une déclaration unilatérale d’indépendance.

Bien sûr les indépendantistes catalans ne voient pas la chose ainsi. Deux jours après le référendum, ils étaient plus de 700 000 dans les rues de Barcelone pour manifester contre la répression policière madrilène, en reprenant le cri que lançaient les Catalans  à la police militaire franquiste durant les années de la dictature (1939-1975) : « Fuera las fuerzas de ocupación !» (Dehors les forces d’occupation).

Une semaine après le référendum, des centaines de milliers de personnes (entre 350 000 et 900 000 selon les sources) se sont rassemblées à Barcelone pour protester contre l’indépendance de la Catalogne. Aux cris de « l’Espagne unie ne sera jamais vaincue» et de « Puigdemont en prison », la foule a demandé un « retour au bon sens », le slogan de ce rassemblement. Sur la tribune, Mario Vargas Llosa, l’écrivain péruvien nationalisé espagnol, et Josep Borrell, ancien président du parlement européen (2004-2007), ont accusé les indépendantistes de vouloir « réduire la Catalogne à un pays du Tiers-monde ».

Le silence de la communauté  internationale

Puigdemont a fait appel au soutien de la communauté internationale. Mais, hormis quelques indépendantistes québécois – comment oublier le pathétique « Vive la Catalogne, vive la Catalogne libre ! » (sic) de la cheffe du Bloc québécois, Martine Ouellet -, aucun pays de l’Union européenne ne s’apprête à tenir la main des indépendantistes catalans, tout simplement parce que chacun craint la mouvance indépendantiste en son sein: indépendantistes bretons, nationalistes corses, indépendantistes sardes, indépendantistes écossais, indépendantistes albanais en Grèce, bavarois en Allemagne, flamands en Belgique.

Et puis il y a que l’Union européenne se sent menacée. Aucun État n'a l'intention d'amener de l'eau au moulin de partis nationalistes qui veulent en sortir. Aucun État ne souhaite avoir son Brexit.  Si jamais le Parlement régional catalan déclarait sa souveraineté, l’Union européenne, comme le reste du monde, ne reconnaîtrait pas ce nouvel État. 

Des mécontents partout

Mardi le 10 octobre, Carles Puigdemont s’est exprimé devant le Parlement régional. Il a déclaré l’indépendance de la Catalogne, tout en suspendant sa mise en œuvre dans l’immédiat, un compromis qui, selon lui, permettait d’offrir à Madrid un nouvel espace de dialogue. Erreur du pitcher. Le discours a été mal reçu par tous.

Du côté de Madrid, le gouvernement espagnol a jugé «inadmissible» ce qu’il juge être la déclaration implicite d’indépendance de la Catalogne. Pire, Puidgemont a créé la division dans son propre camp. Nombreux sont ceux qui estiment que cette suspension de l’indépendance est une « trahison ».

Et maintenant, on fait quoi? On a dit que ce référendum était « le point d’orgue de la pire crise politique vécue par l’Espagne depuis son retour à la démocratie » en 1977. Mais, on peut penser que le pire est à venir. En tous les cas, pour l’instant, la situation est plus que confuse et il faudrait être devin pour en prévoir l’issue.

Print
30996

Mychèle FortinMychèle Fortin

Other posts by Mychèle Fortin
Contact author

Contact author

x
Trois minutes pour convaincre

Trois minutes pour convaincre

Le 13 mars, l'Association francophone pour le savoir (ACFAS) a convié en ligne le public à la finale fransaskoise du concours Ma thèse en 180 secondes. La relève universitaire d’expression française de la province a ainsi présenté ses projets de recherche en un format accessible, ludique et dynamique.

Thursday, March 23, 2023/Author: Lucas Pilleri/Number of views (5634)/Comments (0)/
Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

Une pionnière de l’enseignement des arts industriels récompensée

La Fransaskoise Julie Lemire s’est vu remettre, le 4 novembre 2022, le Saskatchewan Youth Apprenticeship (SYA) Champion Award, un prix qui souligne les réalisations d’enseignants du secteur des arts industriels de la province.

Friday, January 27, 2023/Author: Estelle Bonetto/Number of views (6477)/Comments (0)/
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

Wednesday, January 25, 2023/Author: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Number of views (6003)/Comments (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

Friday, November 25, 2022/Author: Lucas Pilleri/Number of views (6721)/Comments (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

Tuesday, October 18, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Number of views (7203)/Comments (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

Thursday, September 29, 2022/Author: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Number of views (6878)/Comments (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

Thursday, September 1, 2022/Author: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Number of views (6007)/Comments (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

Friday, August 12, 2022/Author: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Number of views (4918)/Comments (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Friday, July 29, 2022/Author: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Number of views (6215)/Comments (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

Saturday, July 2, 2022/Author: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Number of views (3987)/Comments (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

Friday, May 13, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Number of views (7001)/Comments (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

Wednesday, April 6, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (7513)/Comments (0)/
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

Tuesday, March 1, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Number of views (8417)/Comments (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

Thursday, February 10, 2022/Author: Ericka Muzzo – Francopresse /Number of views (7442)/Comments (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

Tuesday, February 8, 2022/Author: Marianne Dépelteau – Francopresse/Number of views (8132)/Comments (0)/
RSS
124678910Last

 - Thursday 14 November 2024