Skip Navigation
Bon 36366
Alexandra Drame (EV)
/ Categories: 2015, Communautaire, Saskatoon

Rencontre avec M. Donald Atchison, maire de Saskatoon

20 nouvelles personnes s’installent à Saskatoon chaque jour.

Donald Atchison, maire de Saskatoon

Donald Atchison, maire de Saskatoon

Photo: Alexandra Drame (2015)
SASKATOON - Le slogan de la ville des ponts est “Saskatoon shines”. Mais Saskatoon brille-t-elle vraiment? L’Eau vive a rencontré Monsieur Donald Atchison, le maire de Saskatoon, afin de faire le point sur la situation de la capitale économique de la province.

Eau vive : Vous avez dévoilé la semaine dernière les futures orientations de la ville. Quelles en sont les grandes lignes?

Donald Atchison : Nous avons beaucoup de projets de partenariats. Quand il y a plusieurs partenaires qui travaillent ensemble, on peut faire beaucoup plus de choses. Par exemple, pour la portion sud de Circle Drive (NDLR l’autoroute qui fait le tour de la ville), le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial ont chacun investi 98,5 millions de dollars. Nous avons aussi récemment annoncé le remplacement du Traffic Bridge, pour lequel le gouvernement fédéral a investi 66 millions, et la province 50 millions.

Au niveau des partenariats public-privé avec le gouvernement provincial, 8 nouvelles écoles et 4 centres communautaires seront construits. Plus la ville se développe, plus nous devons trouver des partenaires pour soutenir cette croissance.

Nous avons aussi parlé de l’évolution de la ville au cours des dernières années. 50,000 nouveaux emplois ont été créés au cours de la décennie passée. 80,000 personnes ont emménagé à Saskatoon depuis 1994. 20 nouvelles personnes s’installent à Saskatoon chaque jour.

EV : Quelles sont les défis majeurs d’une ville avec un développement aussi rapide?

D.A : Les infrastructures actuelles de la ville sont prévues pour une population de 500,000 personnes, mais l’objectif serait d’atteindre le million d’habitants d’ici 50 ans. Les gens pensent que c’est un rêve, mais quand on regarde l’exemple de Calgary, la ville avait notre population actuelle il y a 50 ans. Et son rythme de croissance, même pendant sa première grande vague de développement, était beaucoup plus lent que le nôtre. Ils sont maintenant 1,2 millions d’habitants, grâce à une économie basée sur l’industrie du pétrole. À Saskatoon nous avons de la potasse, de l’uranium, de l’or, des diamants. Toutes les plus grosses compagnies de l’industrie sont présentes.

Avec 20 nouveaux arrivants chaque jour, la question des logements se pose. Nous devons construire des logements plus grands. Nous avons par exemple des familles venues d’Afrique ou du Moyen-Orient. Ces familles sont atypiques par rapport à la famille canadienne traditionnelle, avec 2 adultes et 1 ou 2 enfants. Dans certains cas, nous recevons des familles de 2 adultes, mais avec 6 ou 7 enfants. Des maisons de 3 chambres et une salle de bains ne suffisent pas pour ces familles.

EV : Qu’apportent tous ces nouveaux arrivants à la ville ?

D.A : Ils viennent avec beaucoup de connaissance, de fierté et l’espoir que leurs familles, leurs enfants et leurs petits-enfants vont bien réussir à Saskatoon. Nous avons toutes ces personnes qui viennent du monde entier et qui peuvent se demander comment ouvrir une ligne de téléphone, connecter le câble, où mettre leurs enfants à l’école, où obtenir leur permis de conduire... Des services d’accueil aux nouveaux arrivants comme Global Gathering, Open Door Society ou l’Assemblée communautaire fransaskoise pour les francophones aident ces personnes. Les immigrants aussi s’entraident. Ceux qui sont arrivés en premier et qui n’avaient personne pour les aider renseignent à leur tour les nouveaux arrivants. Plus ces personnes réussissent, plus la ville en profite. Si les gens ne s’intègrent pas, cela n’est bon pour personne.

EV : La démolition du Farnham Building à Broadway le mois dernier a choqué beaucoup de gens. Vous parlez beaucoup du futur, mais la préservation du patrimoine a-t-elle aussi une place dans votre vision de la ville?

D.A : Quand on parle d’architecture, les gens parlent du Farnham Building tout le temps, quel que soit le sujet. À travers le Canada, des démolitions de ce genre arrivent partout. Si vous voulez que ces bâtiments soient préservés, qui va payer pour les garder et les restaurer ?

Il y a de vrais bâtiments historiques comme la United Church sur la 3e avenue. Les gens devraient se battre pour la préserver aujourd’hui, plutôt que de manifester 11 heures avant la démolition en disant “Vous devez faire quelque chose !”. Nous avons une liste de bâtiments historiques sur lesquels nous allons concentrer nos efforts.

EV : Avec le développement de la population, et consécutivement celui de la population francophone, prévoyez-vous d’offrir plus de services et d’affichages bilingues?

D.A : Les francophones contribuent à la croissance de la ville. Notre objectif est d’avoir un système où les gens pourront recevoir un service dans leur langue, quel que soit leur pays d’origine. Au sein de la police municipale, par exemple, nos agents sont munis de cartes avec tous les drapeaux des différents pays pour que les personnes puissent montrer leur pays d’origine et qu’un interprète puisse être contacté.

EV : Mais les francophones ne sont pas tous étrangers, certains sont canadiens! Ils ont droit à ces services bilingues.

D.A : Ils ont droit à des services en anglais et, quand c’est possible, à des services en français. Mais nous ne sommes pas une province bilingue, comme le Manitoba par exemple.

EV : Ne serait-ce pas un bel effort que d’essayer de proposer plus de services en français, même si ce n’est pas obligatoire dans les textes?

D.A : Il y a d’autres cultures qui peuvent revendiquer ces mêmes droits et dont les langues devraient alors être représentées au même titre. Beaucoup de travail est fait avec les Premières Nations par exemple. Rome ne s’est pas construite en un jour, mais on voit de  plus en plus de choses en français en ville. À l’Hôtel de ville, nous jouons l’hymne national dans les deux langues! Je l’ai appris quand j’étais joueur professionnel de hockey. Je le chantais en même temps que Roger Doucet !

C’est juste un exemple pour vous montrer qu’il y a de l’ouverture sur toutes les questions de traduction qui vont se poser avec l’accroissement de notre population. Mais une fois de plus, tout est question de budget. Si on regarde 10 ans en arrière, beaucoup de chemin a été parcouru. Nous avons fait des progrès.

EV : Selon vous, quels sont les symboles les plus représentatifs de la francophonie canadienne à Saskatoon ?

D.A : Tout d’abord, je suis toujours agréablement surpris par l’importance de la communauté africaine francophone qui s’installe à Saskatoon ! Je pense que la Troupe du Jour est un fleuron de la communauté francophone. Nous sommes heureux d’avoir pu les aider à se développer et à obtenir du financement pour leur centre de production. Le Pavillon francophone est présent au festival Folkfest tous les deux ans, et je suis toujours un peu déçu les années où vous n’êtes pas présents!

Mes petits enfants apprennent le français, ils ont commencé à la maternelle. Mon fils, Don Junior est complètement bilingue. Il parle le français “parisien”! Il travaille dans une compagnie aérienne et il donne les instructions dans les deux langues. Il a déjà reçu plusieurs lettres de clients le remerciant et indiquant à quel point c’était important pour eux.

J’admire la facilité des personnes qui parlent plusieurs langues. Ma mère ne parlait que l’allemand quand elle est arrivée. La deuxième génération paye toujours le prix fort : certains parents ont de la difficulté à apprendre l’anglais, et ils ne veulent pas que leur enfant soit dans la même situation. Mais la génération suivante réapprend la langue et bénéficie de cet avantage. C’est une chance de pouvoir parler plusieurs langues.


« Tout d’abord, je suis toujours agréablement surpris par l’importance de la communauté africaine francophone qui s’installe à Saskatoon ! Je pense que la Troupe du Jour est un fleuron de la communauté francophone. Nous sommes heureux d’avoir pu les aider à se développer et à obtenir du financement pour leur centre de production. »

M. Donald Atchison, maire de Saskatoon

Print
19001

Alexandra Drame (EV)Alexandra Drame (EV)

Other posts by Alexandra Drame (EV)
Contact author

Contact author

x

Une table ronde sur la petite enfance

Un service essentiel mais comment le financer?

Les programmes de la prématernelle sont aussi essentiels à la réussite des élèves qu’à la vitalité des communautés francophones en contexte minoritaire. Le défi, c’est comment en assurer leur financement à court, à moyen et à long terme. Ce sont les constats et les questionnements qui sont ressortis lors d’une table ronde sur la petite enfance, organisée par le Conseil scolaire fransaskois (CSF).

Thursday, May 8, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (28946)/Comments (0)/
Cercle communauté-université

Cercle communauté-université

Conjuguer action et réflexion

Jeudi 1er mai de 9 h à 16 h s’est tenu un cercle université-communauté sur le thème du développement communautaire fransaskois à l’Institut français (IF) de l’Université de Regina.

Thursday, May 8, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (30376)/Comments (0)/
Nouvelle directrice à l’Institut français

Nouvelle directrice à l’Institut français

À l’heure du postsecondaire francophone

Sophie Bouffard sera la nouvelle directrice de l’Institut français (IF) à partir du 1er juillet prochain. L’Institut était dirigé depuis septembre 2012 par madame Sheila Petty, suite au non renouvellement du contrat de l’ancien directeur, Peter Dorrington.

Thursday, May 1, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (25434)/Comments (0)/
Le RCCFC, un allié pour l’éducation en français

Le RCCFC, un allié pour l’éducation en français

L'Ouest et le Nord collaborent

Le Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada (RCCFC) a tenu l’une de ses quatre réunions annuelles mercredi 24 avril au Carrefour Horizons à Regina.

Thursday, May 1, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (25122)/Comments (0)/
Foire locale du patrimoine au Pavillon secondaire Monseigneur de Laval

Foire locale du patrimoine au Pavillon secondaire Monseigneur de Laval

La foire locale du Patrimoine, réunissant 66 projets d’équipes de 2e, 4e, 6e et 8e années, s’est tenue lundi 14 avril dernier au Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV), à Regina. 

Friday, April 25, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (29765)/Comments (0)/
Pédagogie à l’école de langue française

Pédagogie à l’école de langue française

Former sur l’identité en 168 capsules et 400 minutes

Les élèves parlent anglais. Que faire? Une vidéo propulse l’enseignant dans la réalité de l’école et propose en 120 secondes des approches éprouvées. La pédagogie en milieu minoritaire est enfin définie et la formation sera offerte sur le Web dès septembre.

Wednesday, April 23, 2014/Author: Anonym/Number of views (28006)/Comments (0)/
Le Ministre Rob Norris visite Collège Mathieu

Le Ministre Rob Norris visite Collège Mathieu

Le ministre de l’Enseignement supérieur de la Saskatchewan, Rob Norris, a visité le Collège Mathieu à Gravelbourg le 10 avril 2014. 

Monday, April 21, 2014/Author: Collège Mathieu/Number of views (30120)/Comments (0)/
Remise de bourses au 5 à 7 de l’Institut français

Remise de bourses au 5 à 7 de l’Institut français

C’est au cours du dernier 5 à 7 de l’année de l’Institut français qu’a eu lieu la remise de bourses d’études annuelle.

Thursday, April 17, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (23982)/Comments (0)/
Un nouveau groupe de parents, de nouvelles exigences auprès du CSF

Un nouveau groupe de parents, de nouvelles exigences auprès du CSF

Il y a maintenant un nouveau groupe de parents qui fait pressions sur le Conseil scolaire fransaskois.

Thursday, April 17, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (22127)/Comments (0)/
Un poisson d’avril épicé

Un poisson d’avril épicé

Le 1er avril, certains élèves de 7e année de l’école Mgr Laval ont cuisiné un poisson d’avril des plus pimentés à leur directeur. 

Thursday, April 10, 2014/Author: Luc Bengono/Number of views (28450)/Comments (0)/

Célébration de la semaine des adultes apprenants

Depuis 2000, l’UNESCO a initié la célébration de la semaine des adultes apprenants qui vise la promotion de la culture de l’apprentissage tout au long de la vie; une occasion donnée aux adultes d’exprimer leurs points de vue, expliquer leurs défis et de faire part de leurs réussites. 

Thursday, April 3, 2014/Author: Collège Mathieu/Number of views (31538)/Comments (0)/
Zoé Kendel de Prince Albert se mérite un prix national en écriture

Zoé Kendel de Prince Albert se mérite un prix national en écriture

Zoé Kendel, élève de la 11e année à l’école Valois, s’est méritée la première place dans la catégorie sénior d’écriture du concours « J’écris et je crée! – guerre de 1812 » de Historica Canada.

Wednesday, April 2, 2014/Author: Jennie Baudais/Number of views (32335)/Comments (0)/
Ouverture officielle du PSQV et du Carrefour Horizons

Ouverture officielle du PSQV et du Carrefour Horizons

C’est le jeudi 20 mars dernier qu’a eu lieu l’ouverture officielle de l’édifice qui abrite le pavillon secondaire de l'École Mgr de Laval.Même si le Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de l’école Mgr de Laval est en pleine action depuis le début de l’année scolaire et que le Carrefour Horizons abrite une dizaine d’organismes fransaskois depuis près d’un an, c’est le jeudi 20 mars dernier qu’a eu lieu l’ouverture officielle de l’édifice. 

Thursday, March 27, 2014/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (35472)/Comments (0)/
Journée de la francophonie

Journée de la francophonie

Je me souviens...

Portrait croisé de deux pionniers, à qui l’éducation en français tient à cœur depuis longtemp: Roger Gauthier et Wilfrid DenisTous les élèves du secondaire se sont retrouvés dans l’amphithéâtre du Pavillon Gustave Dubois pour écouter deux personnes qui connaissent le chemin parcouru depuis la petite École canadienne-française, qui comptait quelques élèves il y a une trentaine d’années, jusqu’aux pavillons élémentaire et secondaire, qui accueillent désormais plusieurs centaines d’élèves.

Thursday, March 27, 2014/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (23782)/Comments (0)/
4/1/2014 6:30 PM/Author: Anonym/Number of views (16026)/Comments (0)/
RSS
First2627282930313234

 - Sunday 2 June 2024