Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Sandra Hassan Farah

Quand l’or noir se déverse dans la Saskatchewan Nord

Alimentation en eau de Prince Albert

Alimentation en eau de Prince Albert

Un tuyau de 30 km a été installé pour alimenter la ville de Prince Albert à partir de la rivière Saskatchewan Sud. Photo: Sandra Hassan Farah (2016)
PRINCE ALBERT - Le jeudi 21 juillet 2016, la pétrolière Husky Energy annonce une fuite dans un de ses oléoducs : 250 000 litres de pétrole lourd et de dissolvant se déversent dans la rivière Saskatchewan Nord. Ceci pourrait être le prologue d’un film catastrophe, mais malheureusement c’est bien la réalité. Une réalité qui a un impact considérable sur la vie des humains mais aussi sur la faune et la flore locales.

Dès l’annonce de la fuite, Prince Albert et North Battleford, les 2 villes les plus touchées par la pollution de la rivière, ferment leur station d’épuration afin de limiter la contamination de l’eau.

La pétrolière Husky Energy installe pour sa part des barrages flottants afin de contenir au mieux les hydrocarbures. On procède à de grands travaux de nettoyage afin de récupérer un maximum de matériaux lourds. C’est ainsi qu’à terme, 100 000 L de pétrole ont pu être récupérés.

Mais cela reste insuffisant : les hydrocarbures se propagent dans la rivière pour atteindre les rives de Prince Albert le 24 juillet. La ville annonce qu’elle va utiliser ses réserves d’eau ainsi que le stockage des eaux pluviales dans l’attente d’une solution plus durable. Ces réserves permettront de tenir quelques jours tout au plus si les habitants se montrent raisonnables dans leur consommation quotidienne.

Au même moment, des travaux d’installation d’un pipeline d’une longueur de 30 km démarrent. Ce pipeline prend sa source dans la rivière Saskatchewan Sud traversant la réserve Muskoday. D’autres tuyaux d’alimentation en eau ont été installés entre Little Red River, situé à 5 km de Prince Albert, et la ville, afin de maintenir l’usage de l’eau pour les particuliers et les professionnels.

Il n'en a pas été de même pour les habitants vivant en dehors de la ville mais dépendant quand même de Prince Albert. En effet, 1200 personnes ont découvert le 24 juillet que leur habitation n’était plus alimentée en eau, sans en avoir été averties par la municipalité.

Natalie Gareau, mère de 4 enfants et résidente de Buckland, une commune proche de Prince Albert, a découvert que « l’eau était coupée, sans avoir reçu au préalable un message des autorités municipales nous avertissant de l’application de cette mesure ». Elle a dû, comme bon nombre d’habitants, aller à la citerne municipale afin de se ravitailler.

Cette mesure « extrême » n’a probablement pas été facile à prendre. Mais elle avait pour but de préserver l’eau des habitations dans la ville de Prince Albert aussi longtemps que possible dans l’attente d’une solution durable.

Tous les habitants vivant en dehors de la ville n’ont pas été concernés par cette mesure, comme Ellen McNeil, résidente en milieu rural. « Je ne me suis pas rendue compte de la coupure d’eau. C’est une amie qui m’a prévenue. J’ai la chance d’avoir une citerne sous le sol qui se remplit automatiquement grâce à la nappe phréatique. Cela ne m’a pas affectée du tout. »

Elle avoue avoir eu un plus de difficulté pour abreuver ses chevaux. « Je me suis rendue à la citerne municipale mais pour la première fois, cette place était très occupée. Beaucoup de personnes faisaient la queue pour remplir leurs bidons. »

Janelle Paul, résidente de St-Louis, confirme cette augmentation des va-et-vient pour le remplissage des citernes : « Je ne suis pas concernée par la restriction d’eau, ni par la coupure car notre village s’alimente dans la Saskatchewan Sud. Cependant, nous avons constaté l'augmentation du trafic de camions citerne venant s’approvisionner en eau dans nos bassins de rétention. Environ une cinquantaine de camions traversaient le village chaque jour. »

Bien que les habitants de la ville n’aient pas été affectés par la coupure d’eau, il leur a fallu appliquer des mesures restrictives durant un mois (la fin des restrictions a été annoncée le 24 août). Les lave-autos ont été fermés, les activités dans les aires de jeux utilisant l’eau ont été temporairement suspendues et les jardins privés ne pouvaient plus être arrosés.

Durant cette période, les magasins vendant des bidons d’eau et des bouteilles d’eau minérale ont été littéralement vidés de leur stock.

Tant Ellen que Natalie reconnaissent que la municipalité, face à une telle situation d’urgence,  « a agi rapidement en cherchant une solution temporaire avec la construction des pipelines, mais aussi avec l’ouverture des citernes pour les habitations rurales. »

Selon Ellen, « il n’est pas possible de se préparer à une telle catastrophe car toute la ville dépend de l’eau de la rivière. Dans d’autres villes au Canada, il y a d’autres solutions pour les alimenter en eau telle que l’exploitation des eaux souterraines. À Prince Albert, il est désolant de voir la rivière si polluée. C’est dans ces moment-là que l’on se rend compte de l’importance de la rivière pour l’agriculture, les hommes et les animaux».

Et c’est sur cette conclusion réaliste que nous devons à présent penser à préserver notre patrimoine naturel sans lequel il nous serait impossible de vivre.

Print
24239

Sandra Hassan Farah Sandra Hassan Farah

Other posts by Sandra Hassan Farah
Contact author

Contact author

x
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

Wednesday, January 25, 2023/Author: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Number of views (4780)/Comments (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

Friday, November 25, 2022/Author: Lucas Pilleri/Number of views (4757)/Comments (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

Tuesday, October 18, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Number of views (4942)/Comments (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

Thursday, September 29, 2022/Author: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Number of views (4496)/Comments (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

Thursday, September 1, 2022/Author: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Number of views (3844)/Comments (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

Friday, August 12, 2022/Author: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Number of views (3303)/Comments (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

Friday, July 29, 2022/Author: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Number of views (3868)/Comments (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

Saturday, July 2, 2022/Author: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Number of views (2679)/Comments (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

Friday, May 13, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Number of views (4668)/Comments (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

Wednesday, April 6, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (4926)/Comments (0)/
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

Tuesday, March 1, 2022/Author: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Number of views (6556)/Comments (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

Thursday, February 10, 2022/Author: Ericka Muzzo – Francopresse /Number of views (5442)/Comments (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

Tuesday, February 8, 2022/Author: Marianne Dépelteau – Francopresse/Number of views (6078)/Comments (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

Tuesday, January 25, 2022/Author: Francopresse/Number of views (5886)/Comments (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

Friday, January 14, 2022/Author: Lucas Pilleri/Number of views (6336)/Comments (0)/
RSS
135678910Last

 - Friday 3 May 2024