Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere Grève Postes Canada accès PDF
La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités
André Magny (Francopresse)
/ Categories: Éducation, Postsecondaire

La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

FRANCOPRESSE – Les universités francophones du pays misent sur l’inscription d’étudiants internationaux pour stimuler la vie en français et renflouer leurs coffres. Les mesures sanitaires imposées par les gouvernements fédéral et provinciaux affecteront directement les inscriptions pour la rentrée 2020. 

Deuxième texte d’une série de deux.

L’accueil d’étudiants internationaux est vital pour les établissements universitaires de langue française. Ces derniers payent des frais de scolarité plus élevés, un revenu important auquel les universités risquent de ne pas avoir accès «si on n’est pas en mesure de les accueillir», précise Sophie Bouffard, rectrice de l’Université de Saint-Boniface (USB) au Manitoba, où les étudiants internationaux représentent environ 20 % d’une cohorte de premier cycle.

Aurélie Lacassagne, présidente de l’Acfas-Sudbury, souligne que l’Université Laurentienne a beaucoup recruté à l’international. «Ça va faire un vide dans nos classes» si cette clientèle est absente. Et une perte pour la francophonie.

Cette bataille pour le maintien du fait français, Fabrice Colin la connait bien. Le mathématicien et président de l’Association des professeures et professeurs de l’Université Laurentienne (APPUL) soutient que depuis au moins 10 ans, il y a eu «une érosion des programmes francophones» à l’Université Laurentienne.

Son collègue, Thierry Bissonnette, professeur de littérature et membre du Regroupement des professeures et professeurs francophones de l’Université Laurentienne, qui se veut un lieu d’échanges autonomes, sans affiliation syndicale, croit que la pandémie risque de tout mettre sur la glace, y compris l’avancement de la francophonie.

À lire aussi : Pandémie et financement des universités, un enjeu stressant

«Les étudiants étrangers, c’est une vache à lait pour les universités», avance-t-il. En leur absence, les établissements risquent le statuquo, et pour le professeur Bissonnette, cela signifie «la décroissance pour les francophones. Il se peut qu’on manque d’effectifs.»

Les effectifs servent de barème à plusieurs administrations universitaires pour offrir des cours. Il arrive que le faible taux d’inscription mène à l’annulation ou au report du cours à un autre semestre.

Les programmes universitaires sont faits pour évoluer. Pour les modifier et les mettre à jour afin de proposer une offre valable aux francophones, il faut évidemment du personnel. «Parfois, en milieu minoritaire, c’est seulement un prof par discipline», précise Patrick Noël.

Une réponse du fédéral

Une chose semble être claire pour plusieurs intervenants : les sommes fédérales accordées aux universités francophones en milieu minoritaire pour le bilinguisme devraient être revues à la hausse. «Ça n’a pas augmenté depuis plusieurs années», précise la rectrice de l’USB.

La porte-parole de Patrimoine canadien, Martine Courage, concède que «c’était effectivement le cas.» Mais elle ajoute du même souffle que l’année dernière, le gouvernement du Canada a annoncé «une augmentation de 60 millions de dollars, sur quatre ans, pour l’éducation dans la langue de la minorité qui inclut le postsecondaire.»

Mme Courage tient à mentionner que ces 60 millions s’ajoutent aux 500 millions $ prévus dans le Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023 «pour renforcer nos communautés en situation minoritaire» via des établissements comme l’Université Saint-Boniface et le Campus Saint-Jean.

Dans la foulée de la pandémie, des sommes additionnelles aux 60 millions pourraient-elles être versées à des petites universités francophones? Pour Martine Courage, le gouvernement canadien contribue déjà pour «plus de 250 millions de dollars par année à l’éducation par l’entremise de ses ententes bilatérales avec les provinces et les territoires. Toutefois, ce sont les gouvernements provinciaux et territoriaux qui prennent les décisions concernant la répartition du financement qui leur est alloué.»

L’enseignement en ligne, une voie d’avenir?

«Les cours à distance, ça ne fonctionne pas trop mal, mais ça ne remplace pas les étudiants dans une classe. Disons qu’ils représentent un complément intéressant», avance Fabrice Colin.

Pour Allister Surette, recteur et vice-chancelier de l’Université Sainte-Anne, la pire solution serait de donner exclusivement des cours en ligne. «Notre force, en situation minoritaire, c’est l’approche personnalisée, c’est notre branding.»

Le recteur néoécossais préconise une approche commune dans les revendications face aux impacts économiques du coronavirus. «On fait des représentations auprès de l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC), qui va expliquer notre situation au gouvernement canadien.»

À l’Université de Saint-Boniface, les décisions ne sont pas encore arrêtées quant à la transition entre présentiel et distance. Pour la rectrice Sophie Bouffard, «l’enseignement à distance n’est pas plus économique. Mais il est sur la table. C’est probable que ce sera à géométrie variable.»

La présidente-directrice générale de l’ACUFC, Lynn Brouillette, est tout à fait consciente que l’enseignement à distance «requiert des investissements immédiats. Avant l’automne 2020, les établissements devront modifier leurs infrastructures physiques, dont la capacité du parc informatique, et ajuster le mode de prestation des cours ou le curriculum pour clairement identifier les cours en ligne.»

Bon joueur, Allister Surette, recteur de l’Université Sainte-Anne, tente un dernier appel au gouvernement de Justin Trudeau. «On salue le soutien du gouvernement fédéral pour ses aides, comme à la petite enfance ou pour l’octroi de bourses à des étudiants anglophones qui veulent apprendre le français. Mais en tant qu’université, on voudrait qu’il comprenne les défis auxquels on a affaire en ce temps de pandémie.»

Previous Article Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean
Next Article L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes
Print
21983

André Magny (Francopresse)Francopresse

Other posts by André Magny (Francopresse)
Contact author

Contact author

x
Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

La Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) représentant environ 150 000 élèves de langue française répartis dans plus de 640 écoles partout au pays tenait son congrès annuel sur le thème du démarchage, à Niagara Falls, du 16 au 18 octobre.

Wednesday, October 22, 2014/Author: L'Eau vive/Number of views (30788)/Comments (0)/
Émile Fortier: Comme une grande famille!

Émile Fortier: Comme une grande famille!

Un fransaskois au Campus St-Jean d'Edmonton

EDMONTON - Avec ses 750 étudiants, le Campus Saint-Jean est considéré comme un petit établissement au sein de l’Université de l’Alberta qui accueille chaque année près de 30 000 étudiants.

Wednesday, October 22, 2014/Author: Étienne Alary/Number of views (31940)/Comments (0)/
Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Des chercheurs ont suivi pendant quatre ans des jeunes enfants en milieu minoritaire pour mesurer l’impact d’un programme enrichi créé en Saskatchewan. Le résultat est « significatif » et pertinent.

Wednesday, October 22, 2014/Author: Anonym/Number of views (26949)/Comments (0)/

Des facteurs socioéconomiques et culturels influent sur la performance au chapitre de l'éducation et des compétences

Il faut mieux comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autochtones.

Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada sur l'éducation et les compétences dans les territoires produit dans le cadre de l'analyse Les performances du Canada, les résultats des territoires au chapitre de l'éducation et des compétences sont inférieurs à ceux des provinces en raison d'écarts notables entre les niveaux de scolarité des populations autochtones et non autochtones.

Thursday, October 16, 2014/Author: Conference Board of Canada/Number of views (22913)/Comments (0)/
Omnium de volleyball

Omnium de volleyball

Un projet de l'AJF et du CÉF

C’est sous le signe de la fraternité que s’est déroulé l’Omnium fransaskois de volleyball au centre Henk Ruys à Saskatoon les 8 et 9 octobre derniers.  Quelque 483 élèves des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) des quatre coins de la province se sont amusés en y participant.  

Thursday, October 16, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (36072)/Comments (0)/
Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Une mine de ressources à une distance de clic

Créé en 1986, le Lien est un centre de ressources culturelles et pédagogiques en français. Il dessert les francophones et francophiles de la Saskatchewan et de l’Ouest canadien. Seul centre francophone de prestation de services, le Lien met gratuitement à la disposition de ses usagers 42 000 titres soit 70 000 ressources sous forme de livres, de films (DVD, VHS), de CDs et propose l’accès à du matériel audiovisuel.

Wednesday, October 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27719)/Comments (0)/
Nicole Lemire:  De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Nicole Lemire: De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Chaque année, des milliers d’étudiants en 12e année sont confrontés à la même question : qu’est-ce qu’ils feront après l’obtention de leur diplôme : amorcer des études collégiales ou universitaires, aller directement sur le marché du travail ou prendre une pause d’études?

 

Thursday, October 9, 2014/Author: Étienne Alary/Number of views (29376)/Comments (0)/

Nicole Dupuis, enseignante en école d’immersion à Estevan

Ceux qui choisissent le métier d’enseignant doivent être prêts à aimer leurs élèves, être capables de collaborer avec leurs collègues et prêts à appuyer les parents.

Thursday, October 9, 2014/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (33324)/Comments (0)/
Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Lors de l’assemblée annuelle tenue à Halifax, le 27 septembre dernier, les membres de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) ont réélu M. Yves St-Maurice à la présidence de l’association pour un quatrième mandat consécutif. 

Thursday, October 9, 2014/Author: L'Eau vive/Number of views (31584)/Comments (0)/
Français pour l’avenir:  Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

Français pour l’avenir: Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

10e édition du Concours national de rédaction

Le français pour l’avenir lance la 10e édition du Concours national de rédaction pour les élèves de la 10e à la 12e année.

12/19/2014 11:00 PM - 11:30 PM/Author: L'Eau vive/Number of views (13722)/Comments (0)/
Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Services de mentorats et tutorats

Depuis le début de l’année universitaire, l’Institut français, sous la supervision de Ariadna Sachdeva, Conseillère et coordonnatrice des programmes crédités et des services aux étudiants, a mis en place un programme de mentorat.

Thursday, October 9, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27635)/Comments (0)/
Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Les écoles fransaskoises connaissent la deuxième plus forte hausse au pays

La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point. 

Friday, October 3, 2014/Author: Lucien Chaput (Francopresse)/Number of views (24657)/Comments (0)/
Programmation du Collège Mathieu 2014-15

Programmation du Collège Mathieu 2014-15

L'institution fransaskoise s’affirme comme l’un des acteurs majeurs du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Petit à petit, à force de travail et au fil du temps, le Collège Mathieu, sous la direction générale de Francis Kasongo, s’affirme de plus en plus comme l’un des acteurs majeurs, avec l’Institut français, du dossier du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Thursday, October 2, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27971)/Comments (0)/
Les choses bougent à l’Institut français

Les choses bougent à l’Institut français

 Deux mois et demi après sa prise de fonction à la direction de l’Institut français, Sophie Bouffard peut déjà se prévaloir d’un bilan honorable.

Thursday, October 2, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (29818)/Comments (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Le sujet de cette première formation d'une série de quatre, animée par le conseiller en développement économique Ildephonse Bigirimana, était l’acquisition d’une franchise. 

Thursday, October 2, 2014/Author: Marie-Pier Boilard/Number of views (41608)/Comments (0)/
RSS
First2324252628303132Last

 - Wednesday 18 December 2024