Skip Navigation
Grève Postes Canada accès PDF Fonds l'Eau vive banniere
La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens
Marc Poirier – Francopresse
/ Categories: Éducation, Société, Juridique

La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême du Canada a donné raison à la communauté francophone de la Colombie-Britannique, qui réclame depuis dix ans devant les tribunaux que le système scolaire de langue française soit mis à égalité avec le système anglophone au niveau des installations et des services disponibles. 

Dans un jugement de sept juges contre deux, le plus haut tribunal du pays a renversé plusieurs éléments de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique dans cette affaire et statué des façons dont une quinzaine de communautés francophones de la province pourront obtenir le niveau d’éducation auquel elles ont droit dans leur langue.

«C’est un moment décisif, un tournant pour les francophones», affirme avec grande fierté Marie-Pierre Lavoie, présidente du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFBC). «Ça répond à nos espoirs. Ça nous dit qu’on avait raison. Ça ne peut que faire vibrer la communauté. Ça va assurer la pérennité de la communauté francophone en Colombie-Britannique!»

Dans un communiqué de presse émis conjointement par le CSFBC et la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique (FPFCB), la présidente de ce dernier organisme, Suzana Straus, se dit plus que satisfaite du jugement rendu.

«C’est une victoire pour les parents francophones qui, depuis la création du CSF, réclament des écoles équivalentes dans bon nombre de communautés de la province, afin d’offrir à nos jeunes une éducation de langue française véritablement équivalente à celle dispensée dans les écoles de langue anglaise, et ce, de la maternelle à la 12e année», se réjouit la présidente de la FPFCB.

La décision, écrite par le juge en chef Richard Wagner, reprend l’évaluation systématique des besoins de 17 communautés francophones de la province sur lesquels s’était penché le tribunal de première instance, en l’occurrence la Cour suprême de la Colombie-Britannique.

La Cour suprême fédérale a estimé que les méthodes d’évaluation en première instance étaient fautives et elle a ajouté huit communautés à la liste qui devront, selon le tribunal, avoir droit à une école équivalente.

Pour quelques plus petites communautés, la Cour estime qu’elles ont droit «à des installations de base».

L’ordonnance de la Cour suprême fédérale à l’endroit des écoles constitue un «jugement déclaratoire» ; il n’y a donc pas d’échéance précise ou de mécanisme afin que le gouvernement rende des comptes sur ses actions – ou son inaction. «Chaque réparation est un cas d’espèce, mais la réparation doit néanmoins être apportée dans un délai utile», précise cependant la décision.

La Cour suprême statue que le gouvernement provincial ne peut évoquer des raisons financières pour justifier, par l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés, une violation du droit à une éducation en français comparable à celle de la majorité, conféré dans l’article 23.

Il s’agissait-là d’une question clé argumentée par le gouvernement britannocolombien et que la Cour d’appel avait acceptée.

Autre élément important de la décision : l’aspect financier.

La Cour suprême du Canada a rétabli la décision du tribunal de première instance, qui avait été infirmée par la Cour d’appel de la Colombie-Britannique, afin que le gouvernement provincial verse au CSFBC six-millions de dollars en dommages-intérêts, sur une période de dix ans, pour l’indemniser du sous-financement chronique de son système de transport entre 2002 et 2012.

Réactions en Saskatchewan

Communiqué de l'Assemblée communautaire fransaskoise:

« La décision de la Cour suprême du Canada nous réjouit, » a déclaré le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) monsieur Denis Simard. « C’est rassurant de voir la manière que les juges ont confirmés la prédominance de l’Article 23 dans cette décision. Notre situation en Saskatchewan ressemble beaucoup à celle de la Colombie-Britannique. »

En plus de confirmer la notion que les écoles de la minorité doivent être réellement équivalentes aux écoles de la majorité, la Cour a précisé que les raisons budgétaires ne peuvent pas être un prétexte pour refuser la mise sur pied d’écoles destinées à la minorité de langue officielle. La Cour a également imposé une réparation financière pour les torts causés par l’inaction de la province dans cette affaire.

Il est très important de reconnaître la détermination et la patience des appelants qui ont maintenu le cap au long de cette lutte juridique. Nos remerciements se dirigent vers les membres du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, les membres de la Fédération des parents francophones de Colombie-Britannique, et tout particulièrement à madame Annette Azar-Diehl, monsieur Stéphane Perron et madame Marie-Nicole Dubois.

L’Assemblée des chefs du Manitoba a été parmi les intervenants dans cette cause, en appuyant fortement les parents francophones. Cette décision pourrait être prétexte à une collaboration éventuelle entre les communautés francophones et les bandes autochtones qui cherchent, eux aussi, à résoudre leurs défis au niveau de l’éducation.

« Depuis plus d’un an, le gouvernement de la Saskatchewan et le Conseil des écoles fransaskoises ont une entente de principe sur les infrastructures scolaires francophones, » a rappelé M Simard, « cette décision élimine les doutes que pouvait entretenir la province au sujet de ses responsabilités envers leur minorité de langue officielle. »

Communiqué du Conseil des écoles fransaskoises

La décision de la Cour suprême vient confirmer qu’en matière de financement de l’offre éducative en français, mieux vaut prévenir que guérir

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) se réjouit de la décision de la Cour suprême du Canada rendue ce matin dans la cause qui opposait le Conseil scolaire francophone de Colombie-Britannique au gouvernement de la Colombie-Britannique. Les juges ont statué que le Gouvernement ne peut invoquer des motifs pécuniaires pour justifier une violation de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés.

En conséquence, la Colombie-Britannique devra débourser six millions de dollars au Conseil scolaire francophone de Colombie-Britannique en dommages et intérêts à l’égard d’un financement inadéquat du transport scolaire. Cette province devra également payer 1,1 million de dollars pour un sous-financement chronique des établissements scolaires primaires et secondaires francophones localisés en milieu rural.

Le président du Conseil scolaire fransaskois, Alpha Barry, accueille très favorablement cette décision historique :

« C’est un grand jour pour la minorité de langue officielle partout au pays. La décision de la Cour reconnait le droit des francophones à l’équivalence réelle en matière de services éducatifs. Elle aura surement un impact positif sur l’évolution de notre système scolaire ici en Saskatchewan. »

La décision de la Cour oblige les gouvernements à demeurer respectueux des obligations constitutionnelles. Elle envoie un message clair aux instances gouvernementales, à savoir qu’en matière de financement des services éducatifs pour l’éducation en langue française en contexte minoritaire, mieux vaut prévenir que guérir.

Dans son jugement, la Cour explique qu’il faut examiner de façon holistique la qualité de l’expérience éducative offerte à la minorité de langue officielle. L’article 23 oblige les gouvernements à dépenser l’argent nécessaire pour les services et les installations afin de respecter le principe d’équivalence réelle. Les juges de la majorité indiquent que chercher à réaliser des économies ne peut justifier une violation de l’article 23. Il ne faut plus que les parents choisissent d’inscrire leurs enfants dans une école de la majorité parce qu’elle est plus belle, plus grande, qu’elle offre un plus grand choix d’options et d’activités, ou parce qu’elle est située plus près du domicile des parents.

Le directeur général du CÉF, Ronald Ajavon, précise que les retards occasionnés par l’inaction des gouvernements causent des torts irréparables aux enfants qui continuent de subir les effets dévastateurs de l’assimilation :

« Il faut dorénavant que nos gouvernements adoptent une posture préventive. Ce qui implique qu’ils doivent se doter de structures et procédures ministérielles qui reconnaissent implicitement le droit des francophones de faire instruire leurs enfants dans des écoles offrant une expérience éducative réellement équivalente à celle offerte dans écoles avoisinantes de la majorité et qui répond aux besoins des élèves ».

Les juges majoritaires (7 juges contre 2) ont affirmé que tous les enfants méritent les mêmes possibilités de réussite. En conséquence, tant les élèves de la minorité que ceux de la majorité devraient bénéficier de la même qualité de service et de la même expérience éducative à l’école. Fréquenter une petite école ne devrait pas signifier que les enfants ont une moins bonne éducation.

Le CÉF félicite le Conseil scolaire francophone de Colombie-Britannique et les parents qui ont travaillé d’arrache-pied pour que leurs arguments soient entendus. Grâce à leur détermination, on tourne une nouvelle page aujourd’hui pour tous les parents francophones en milieu minoritaire. La décision de la Cour confirme que le gouvernement provincial a une obligation réelle de veiller à ce que les élèves fransaskois aient accès à des établissements scolaires et à des services adéquats, au même titre que les élèves de la majorité.

Previous Article André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie
Next Article Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!
Print
29660

Marc Poirier – Francopresse Francopresse

Other posts by Marc Poirier – Francopresse
Contact author

Contact author

x
Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

La Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) représentant environ 150 000 élèves de langue française répartis dans plus de 640 écoles partout au pays tenait son congrès annuel sur le thème du démarchage, à Niagara Falls, du 16 au 18 octobre.

Wednesday, October 22, 2014/Author: L'Eau vive/Number of views (30788)/Comments (0)/
Émile Fortier: Comme une grande famille!

Émile Fortier: Comme une grande famille!

Un fransaskois au Campus St-Jean d'Edmonton

EDMONTON - Avec ses 750 étudiants, le Campus Saint-Jean est considéré comme un petit établissement au sein de l’Université de l’Alberta qui accueille chaque année près de 30 000 étudiants.

Wednesday, October 22, 2014/Author: Étienne Alary/Number of views (31956)/Comments (0)/
Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Des chercheurs ont suivi pendant quatre ans des jeunes enfants en milieu minoritaire pour mesurer l’impact d’un programme enrichi créé en Saskatchewan. Le résultat est « significatif » et pertinent.

Wednesday, October 22, 2014/Author: Anonym/Number of views (26968)/Comments (0)/

Des facteurs socioéconomiques et culturels influent sur la performance au chapitre de l'éducation et des compétences

Il faut mieux comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autochtones.

Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada sur l'éducation et les compétences dans les territoires produit dans le cadre de l'analyse Les performances du Canada, les résultats des territoires au chapitre de l'éducation et des compétences sont inférieurs à ceux des provinces en raison d'écarts notables entre les niveaux de scolarité des populations autochtones et non autochtones.

Thursday, October 16, 2014/Author: Conference Board of Canada/Number of views (22930)/Comments (0)/
Omnium de volleyball

Omnium de volleyball

Un projet de l'AJF et du CÉF

C’est sous le signe de la fraternité que s’est déroulé l’Omnium fransaskois de volleyball au centre Henk Ruys à Saskatoon les 8 et 9 octobre derniers.  Quelque 483 élèves des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) des quatre coins de la province se sont amusés en y participant.  

Thursday, October 16, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (36089)/Comments (0)/
Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Une mine de ressources à une distance de clic

Créé en 1986, le Lien est un centre de ressources culturelles et pédagogiques en français. Il dessert les francophones et francophiles de la Saskatchewan et de l’Ouest canadien. Seul centre francophone de prestation de services, le Lien met gratuitement à la disposition de ses usagers 42 000 titres soit 70 000 ressources sous forme de livres, de films (DVD, VHS), de CDs et propose l’accès à du matériel audiovisuel.

Wednesday, October 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27735)/Comments (0)/
Nicole Lemire:  De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Nicole Lemire: De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Chaque année, des milliers d’étudiants en 12e année sont confrontés à la même question : qu’est-ce qu’ils feront après l’obtention de leur diplôme : amorcer des études collégiales ou universitaires, aller directement sur le marché du travail ou prendre une pause d’études?

 

Thursday, October 9, 2014/Author: Étienne Alary/Number of views (29392)/Comments (0)/

Nicole Dupuis, enseignante en école d’immersion à Estevan

Ceux qui choisissent le métier d’enseignant doivent être prêts à aimer leurs élèves, être capables de collaborer avec leurs collègues et prêts à appuyer les parents.

Thursday, October 9, 2014/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (33330)/Comments (0)/
Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Lors de l’assemblée annuelle tenue à Halifax, le 27 septembre dernier, les membres de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) ont réélu M. Yves St-Maurice à la présidence de l’association pour un quatrième mandat consécutif. 

Thursday, October 9, 2014/Author: L'Eau vive/Number of views (31585)/Comments (0)/
Français pour l’avenir:  Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

Français pour l’avenir: Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

10e édition du Concours national de rédaction

Le français pour l’avenir lance la 10e édition du Concours national de rédaction pour les élèves de la 10e à la 12e année.

12/19/2014 11:00 PM - 11:30 PM/Author: L'Eau vive/Number of views (13722)/Comments (0)/
Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Services de mentorats et tutorats

Depuis le début de l’année universitaire, l’Institut français, sous la supervision de Ariadna Sachdeva, Conseillère et coordonnatrice des programmes crédités et des services aux étudiants, a mis en place un programme de mentorat.

Thursday, October 9, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27651)/Comments (0)/
Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Les écoles fransaskoises connaissent la deuxième plus forte hausse au pays

La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point. 

Friday, October 3, 2014/Author: Lucien Chaput (Francopresse)/Number of views (24675)/Comments (0)/
Programmation du Collège Mathieu 2014-15

Programmation du Collège Mathieu 2014-15

L'institution fransaskoise s’affirme comme l’un des acteurs majeurs du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Petit à petit, à force de travail et au fil du temps, le Collège Mathieu, sous la direction générale de Francis Kasongo, s’affirme de plus en plus comme l’un des acteurs majeurs, avec l’Institut français, du dossier du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Thursday, October 2, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27987)/Comments (0)/
Les choses bougent à l’Institut français

Les choses bougent à l’Institut français

 Deux mois et demi après sa prise de fonction à la direction de l’Institut français, Sophie Bouffard peut déjà se prévaloir d’un bilan honorable.

Thursday, October 2, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (29819)/Comments (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Le sujet de cette première formation d'une série de quatre, animée par le conseiller en développement économique Ildephonse Bigirimana, était l’acquisition d’une franchise. 

Thursday, October 2, 2014/Author: Marie-Pier Boilard/Number of views (41625)/Comments (0)/
RSS
First2324252628303132Last

 - Thursday 19 December 2024