Skip Navigation
À ciel ouvert

À la découverte de Michel Lalonde

Michel Lalonde

Michel Lalonde

Photo : Daniel Paquet
Première partie : une courte biographie

L’intérêt de Michel Lalonde pour l’écriture de chansons remonte alors qu’il n’avait pas encore dix ans. La musique rock’n roll des années ’50 et ’60 l’ont particulièrement inspiré, pensant entre autres à Chuck Berry, Jonny Horton, Elvis Presley et les Beatles.

Il se mit à jouer de la guitare à son tour en 1964, après la prestation des Fab Four au Ed Sullivan Show. La musique en vint par la suite à occuper la plus grande partie sa vie.

Il participa à la formation du populaire groupe de musique traditionnelle Garolou en 1972, avec lequel il créa plusieurs chansons. Ce groupe remporta plusieurs prix et produisit sept disques en vingt-cinq ans.

Michel Lalonde a continué, et continue d’écrire des chansons. Il est membre fondateur du groupe saskatchewanais La Raquette à claquettes (deux albums) et a également enregistré deux albums solo.

Deuxième partie : un sous-texte à Michel Lalonde

Quelle est la chanson préférée de votre répertoire?
Je crois que c’est une chanson que j’ai tout d’abord imaginée comme une boutade. J’avais toujours eu l’idée d’écrire quelque chose inspirée du célèbre terme « Baby boomer ». Né de cette cohorte d’après-guerre, j’ai souvent trouvé cette appellation plutôt réductrice. C’est ce qui a d’abord été à l’origine de Boum, Baby, Boum. J’ai choisi de traiter du sujet en exploitant le fossé que je vois constamment devant moi, irréductible idéaliste de mon époque, et la caricature dépeinte par ceux qui voient plutôt mes congénères comme des parvenus hostiles au changement, et non simplement des rêveurs issus d’un autre âge qui refusent d’accepter le cynisme du monde actuel.

Pourriez-vous raconter une anecdote reliée à une de vos chansons, à Garolou?
J’ai composé une chanson qui s’appelle Le Cœur du pays. Le texte parle du « temps du patchouli, où tout était permis » Le refrain est bâti à partir des noms des groupes qui ont fait la pluie et le beau temps dans la foulée de l’éveil nationaliste et identitaire des années 1970 et conclut par un clin d’œil à Garolou et à l’époque :

 « Octobre, sans crise, ni automne
Harmonium  entre les hommes
Gerry qui chantait comme un coyote
Pour six millions de sans-culottes
Beau dommage que c’était  fou,
Mais personne n’avait peur du loup! »

Comment la chanson traditionnelle contribue-t-elle au milieu culturel contemporain?
Pour moi, la chanson traditionnelle nous permet de mieux nous connaître : notre humour, notre imagerie, notre musicalité. Les chansons qui ont bercé notre jeunesse sont souvent porteuses de thèmes ancrés dans une littérature et une mythologie essentielle à notre identité qui est la base de tout ce qu’on peut exprimer en tant qu’auteur-compositeur.

Quelle est selon vous la place de l’oralité dans l’identité canadienne-française?
L’oralité est à l’origine de notre façon de voir et de décrire ce que nous sommes. Si je m’identifie comme Canadien-français, cela est directement relié à ma langue, à ma parlure, aux expressions apprises dans ma jeunesse, bref à ma façon de comprendre le monde autour de moi, et en retour de le raconter.

Selon vous, quel est un des meilleurs textes de chanson française jamais écrits? Pourquoi?
Je demeure un inconditionnel de Jacques Brel, que je considère comme le maître de la chanson d’expression française du 20e siècle. Son chef-d’œuvre Voir un ami pleurer est une chanson sublime et c’est toujours un délice pour moi de réécouter cette chanson. Dès les premières paroles, je me sens bercé par l’émotion et l’universalité de cet élan qui flotte sur une mélodie aigre-douce, et je reste là, suspendu, accroché aux images saisissantes de ce texte à la fois tendre et dur.

Qu’aimeriez-vous dire aux artistes émergents?
J’admire beaucoup le culot et l’audace des jeunes créateurs. Par contre, je pense que le fait qu’ils aient accès à tellement d’incroyables outils technologiques fait que ces artistes émergents sautent souvent une étape importante en se lançant directement dans la création. Il y a quelque chose d’irremplaçable dans le geste de faire ses classes. Combien de raccourcis et de concepts on peut découvrir en prenant le temps d’explorer ce qui a été fait avant?

Mais soit. Je leur souhaite bonne chance. L’industrie musicale vit des bouleversements importants, et il n’est pas évident de savoir comment les créateurs de demain vivront de leur art.

Le questionnaire Fenêtre ouverte :

Quel est votre livre en français préféré et pourquoi?
C’est un livre qui remonte à mes années au secondaire.  Je m’étais plongé dans l’univers d’Antoine de Saint-Exupéry en découvrant Terre des hommes.  Je crois que j’ai été marqué par l’esprit de cet auteur qui pouvait, avec un tel doigté, conjuguer science, histoire et poésie… ça me fascine toujours.  Sinon, j’avoue que pour ce qui est de la lecture, je suis un consommateur vorace de revues et de périodiques. Là je n’ai pas de limites ou presque.

Y a-t-il un thème dont vous vous ne lassez jamais dans vos lectures? Si oui, lequel?
Je suis un passionné d’histoire. Il y a là sûrement un lien avec mon intérêt pour la chanson traditionnelle, mais je crois que c’est plus profond que ça. Je crois fermement que l’expérience humaine et notre patrimoine culturel sont nos plus grandes richesses.

Quelles sont vos conditions d’écriture idéales?
Pour moi, c’est simple : la solitude, la lumière, le silence et une fenêtre.

Selon vous, quel est le symbole des Prairies le plus évocateur?
Le symbole des prairies le plus évocateur est sans contredit l’immensité du ciel.

Quel est un de vos films préférés? Pourquoi?
J’aurais le goût de vous répondre : le dernier que j’ai vu, Three Billboards outside Ebbing Missouri.  C’est surtout grâce au jeu de deux de mes acteurs préférés : Frances McDormand et Woodie Harrelson. Mais je crois, qu’un film que j’ai particulièrement apprécié, c’est Marathon Man. Le jeu de Dustin Hoffman est remarquable et l’intrigue savoureuse… un classique.

Quel est votre dessert préféré et pourquoi?
Maniaque du chocolat, je ne peux résister au gâteau forêt-noire… c’est un peu comme ça pour tout ce qui est chocolat.

Veuillez décrire au moins un de vos endroits préférés dans les Prairies, au Canada et ailleurs dans la francophonie ? (3 endroits, le cas échéant)
On m’a déjà décrit comme un caméléon. J’ai une grande capacité de m’adapter à mon environnement et de voir de la beauté partout. Je vis dans les prairies depuis un quart de siècle, mais les années où j’ai vécu près de la mer à l’Île-du-Prince-Édouard m’ont beaucoup marqué. J’y ai découvert un endroit unique où la douceur des paysages, les fragrances océanes et la chaleur des gens se réunissent pour créer un véritable paradis.

Même si c’est loin de la mer, j’ai aussi une grande affection pour les prairies, et ayant souvent fait le trajet vers les plaines depuis l’Est du pays en voiture, je dois avouer toujours ressentir une chaleur intérieure, lorsque j’émerge finalement des conifères et des rochers du Nord-Ontario à la frontière du Manitoba, pour déboucher sur la plaine qui s’étend à perte de vue devant moi. Je me sens chez-moi.

Ailleurs dans la francophonie, Paris demeure pour moi un endroit des plus fascinants : une ville qui a toujours su m’inspirer de par sa beauté et sa luminosité d’esprit.

Print
26324

À ciel ouvertWebmestre

Other posts by À ciel ouvert
Contact author

Contact author

x
L’université francophone ontarienne pour 2025?

L’université francophone ontarienne pour 2025?

Gouverne ontarienne, mission canadienne

Le Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français, du 3 au 5 octobre à Toronto, promet de franchir une étape clé dans la création d’une université franco-ontarienne. Un projet qui dépasserait les frontières provinciales.

Sunday, September 28, 2014/Author: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Number of views (22910)/Comments (0)/

Rencontre avec Miles Muri, directeur des écoles Sans-Frontière et Père Mercure

M. Miles Muri travaille pour le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Il a été directeur de l’École secondaire Collège Mathieu à Gravelbourg puis directeur du Centre d’éducation virtuelle et d’innovation (CÉVI) pendant un an avant de devenir directeur des écoles Père Mercure et Sans-Frontières.

Thursday, September 18, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (24235)/Comments (0)/
Pour une solution à long terme

Pour une solution à long terme

Le CSF et le jugement de la Cour du banc de la reine

Le 19 août dernier, le juge Brian A. Barrington-Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan de payer la somme de 500 000 $ au Conseil scolaire fransaskois (CSF) qui réclamait 5,2 M $.

Thursday, September 18, 2014/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (25269)/Comments (0)/
Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Depuis cinq ans, le Conseil des écoles fransaskoises profite du programme national Ordinateurs pour les écoles (OPE). Créé en 1993 par Industrie Canada et les TelecomPioneers, ce programme a permis, à date, de donner plus de 1 100 000 ordinateurs et imprimantes provenant des administrations publiques et du secteur privé. 
Thursday, September 18, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (29431)/Comments (0)/
Immersion dans l’immersion

Immersion dans l’immersion

Entrevue avec Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon

C’est le temps de la rentrée et on a beaucoup parlé des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), mais il y a aussi les autres : les écoles d’immersion. Pour faire un point sur ce secteur, nous avons rencontré M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon.

Thursday, September 18, 2014/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (28971)/Comments (0)/

Notre école

Depuis une semaine, les écoles ont repris leurs activités. Pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, c’est maintenant une chose normale que d’aller dans une école fransaskoise. Mais il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas la réalité.

Thursday, September 11, 2014/Author: Michel Vézina/Number of views (27840)/Comments (0)/
Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Entrevue avec Donald Michaud,  le directeur de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

Thursday, September 11, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (28588)/Comments (0)/
L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

Rencontre avec Dolorèse Nolette

Rencontre avec Dolorèse Nolette, directrice générale de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

Thursday, September 11, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27119)/Comments (0)/

Une nouvelle année pour le CÉF : Attendre de voir

Un consensus semble atteint par tous les interlocuteurs du CÉF qui prennent maintenant un certain recul après avoir exprimé leurs critiques et veulent laisser les personnes en charge le soin de travailler à l’amélioration de son fonctionnement.

Thursday, September 11, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27696)/Comments (0)/
Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

On se souvient d’un commentaire de Francis Potié, directeur général de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), à propos des coupures de Patrimoine canadien lors d’une table ronde à l’Institut français. « Tout ne va pas si mal. » Il me semble qu’il pourrait aussi bien s’appliquer à la « crise » qu’est en train de traverser le CÉF.

Thursday, September 11, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (30691)/Comments (0)/

Une rentrée comme les autres

C’était l’effervescence au Pavillon secondaire des quatre vents (PSQV) de l’école Laval à Regina en cette matinée de rentrée, mardi 2 septembre.

Thursday, September 11, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (25520)/Comments (0)/

Pourquoi choisir l’école de la minorité?

La rentrée scolaire 2014 ne fera sans doute pas exception. Encore une fois, trop d’enfants de parents ayants droit ne seront pas inscrits à une école francophone. Une tendance qui met en péril l’avenir des communautés francophones en situation minoritaire.

Thursday, September 11, 2014/Author: Lucien Chaput (Francopresse)/Number of views (22916)/Comments (0)/
Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) annonce la nomination de Rosalie Lizée à titre de directrice de l'école Beau Soleil et de l'école secondaire Collège Mathieu (ÉSCM) à Gravelbourg.
Thursday, September 4, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (26825)/Comments (0)/
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

Thursday, August 28, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (25863)/Comments (0)/
Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

Thursday, August 28, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (28044)/Comments (0)/
RSS
First2324252628303132Last

 - Friday 7 June 2024