Skip Navigation
Festival fransaskois 2024
Anonym
/ Categories: 2016, Juridique, Politique

Vide politique des droits linguistiques

Une véritable industrie judiciaire

Cour suprême du Canada
Il faut qu’on parle de causes. Le citoyen bénéficie depuis 1982 d’une Charte canadienne endossée par les provinces et territoires qui enchâsse l’égalité linguistique. Pendant trois décennies, on a exploré devant les tribunaux la portée des droits. Mais après l’investissement de plusieurs dizaines de millions $ dans trois programmes de contestation successifs pour appuyer quelque 500 démarches en matière linguistique, on s’attendrait à ce que la jurisprudence commence à suffire (1).

Au contraire. Un ancien juge de la Cour suprême a demandé devant le Comité des Communes sur la justice, le 21 avril, la bonification de l’enveloppe fédérale consacrée aux litiges. Michel Bastarache faisait écho au constat du commissaire aux langues officielles et de la Fédération des communautés francophones et acadienne : les causes se multiplient, elles coûtent plus cher et durent plus longtemps. 

Prenons la méga-cause des conseillers scolaires et des parents francophones de la Colombie-Britannique. Leurs frais s’élèvent à quelque 12 millions $ en six ans. La province aurait dépensé beaucoup plus : elle résiste vigoureusement parce qu’un échec lui coûterait des centaines de millions pour assurer l’égalité des infrastructures visant 15 écoles. On est dans la région du pays où les valeurs immobilières sont prohibitives.

Le jugement attendu en 2016 sera contesté, peu importe qui l’emporte. Même avec une victoire des francophones en Cour suprême, rien ne garantirait que la décision soit exécutée, en raison des coûts. 

L’embarras, c’est que pendant les débats dans les palais de justice, les ayants droit sur le terrain se font manger par les lions. L’assimilation continue et pas seulement en Colombie-Britannique. Au moment des récentes audiences du Comité parlementaire, le drame de parents fransaskois se poursuivait, loin des caméras.

Pendant des années, le Conseil scolaire fransaskois a mené de front trois causes juridiques. La première était une injonction annuelle contre la Saskatchewan. Celle de 2013 visait à éponger le déficit de 500 000 $ de l’année précédente et à renflouer le budget de l’année courante avec une injection de 1,25 million. La deuxième concernait des infrastructures et la troisième un renvoi constitutionnel pour obtenir un régime financier distinct. 

En 2014, la demande d’injonction n’a pas porté fruit, plongeant le Conseil dans une crise financière et provoquant un audit provincial. Du personnel, des programmes et des services ont été coupés, provoquant un recul en matière d’égalité.

Les parents avaient fait confiance à leurs élus. Ils ne sont pas descendus dans la rue pour livrer leurs griefs face au gouvernement provincial. Conséquemment, ces jours-ci, c’est devant les huis clos de leur propre gouvernement scolaire qu’ils manifestent. Le CSF vient de réembaucher le gestionnaire qui, selon eux, les avait entraînés dans le gouffre. 

Au Nouveau-Brunswick, en attendant le verdict d’un renvoi à la Cour d’appel, les Acadiens ont essuyé un déversement d’injures pour avoir insisté sur le droit à des autobus scolaires distincts. Nombre d’anglophones perçoivent les ayants droit comme des fanatiques qui veulent forcer un gouvernement en mode d’austérité à imposer un bilinguisme coûteux, inutile et pénalisant pour les unilingues. À l’extérieur du milieu associatif, combien des francophones partagent cette opinion ?

La Cour suprême elle-même semble avoir perdu patience face aux appels répétés de la minorité. En 2015, un froid est descendu sur les causes du Yukon, des TNO et de Caron (Alberta et Saskatchewan). Doit-on pour autant arrêter de cogner à sa porte ? 

Une majoration du financement des contestations est peut-être appropriée. Mais faut-il que ce soit aux dépens du financement que Me Bastarache demande d’éliminer, destiné à l’éducation du public et à la résolution de conflits(2) ? Quelle envergure de financement permettrait de rivaliser avec des provinces qui ne reculent devant rien pour se soustraire à leurs obligations ? Et de réengager la Cour qui croit avoir assez parlé ?

Le fédéral pourrait user de son autorité pour rappeler les provinces à l’ordre. Mais le vide politique commence à Ottawa, avant de disculper les provinces et de pousser les conseils scolaires vers l’industrie judiciaire. Un cirque. 

Les communautés peuvent-elles, de leur côté, tempérer le réflexe juridique et emprunter davantage le chemin moins fréquenté de la culture de liens durables avec l’autorité ? Elles ont, comme l’évoque le politicologue Martin Normand dans une récente étude sur la mobilisation au Nouveau-Brunswick, en Ontario et au Pays de Galles, la capacité de s’affirmer dans l’espace public.

Selon le professeur de l’Université de Montréal, moins on est satisfait, plus on se mobilise, comme chez les Gallois. Ces militants du Royaume-Uni ont détruit une tour de transmission, occupé des bureaux de politiciens et des stations de télé. Ce qui fonctionne, c’est de déranger la population dans son quotidien et de se retrouver devant une rangée de caméras des médias nationaux.

Les Acadiens du Nouveau-Brunswick se sont mobilisés pour empêcher des intolérants d’épandre leur fiel dans la section commentaire du site web de CBC. Devant le silence regrettable du gouvernement, la charge politique a été menée par l’avocat Michel Doucet. Armé de l’appui d’une centaine de personnalités, le professeur a obtenu une rencontre avec les dirigeants de la société d’État. Le diffuseur les a entendus et aurait modifié ses pratiques.

La contestation demeure un levier vital, mais la judiciarisation a ses limites. L’arène publique s’ouvre à qui veut occuper le vide politique. 


1. À lui seul, le Programme de contestation judiciaire du Canada a accordé entre 1994 et 2006 un appui à 317 demandes avant d’être aboli par les conservateurs.

2. Ce sont des volets de financement accordé à l’actuel Programme d’appui aux droits linguistiques, fondé en 2009.
Print
27695

Contact author

x
Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones

La Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) représentant environ 150 000 élèves de langue française répartis dans plus de 640 écoles partout au pays tenait son congrès annuel sur le thème du démarchage, à Niagara Falls, du 16 au 18 octobre.

Wednesday, October 22, 2014/Author: L'Eau vive/Number of views (29445)/Comments (0)/
Émile Fortier: Comme une grande famille!

Émile Fortier: Comme une grande famille!

Un fransaskois au Campus St-Jean d'Edmonton

EDMONTON - Avec ses 750 étudiants, le Campus Saint-Jean est considéré comme un petit établissement au sein de l’Université de l’Alberta qui accueille chaque année près de 30 000 étudiants.

Wednesday, October 22, 2014/Author: Étienne Alary/Number of views (29827)/Comments (0)/
Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Capacité d’apprentissage: Six lieux, 3 groupes et un couffin

Des chercheurs ont suivi pendant quatre ans des jeunes enfants en milieu minoritaire pour mesurer l’impact d’un programme enrichi créé en Saskatchewan. Le résultat est « significatif » et pertinent.

Wednesday, October 22, 2014/Author: Anonym/Number of views (25615)/Comments (0)/

Des facteurs socioéconomiques et culturels influent sur la performance au chapitre de l'éducation et des compétences

Il faut mieux comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autochtones.

Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada sur l'éducation et les compétences dans les territoires produit dans le cadre de l'analyse Les performances du Canada, les résultats des territoires au chapitre de l'éducation et des compétences sont inférieurs à ceux des provinces en raison d'écarts notables entre les niveaux de scolarité des populations autochtones et non autochtones.

Thursday, October 16, 2014/Author: Conference Board of Canada/Number of views (21603)/Comments (0)/
Omnium de volleyball

Omnium de volleyball

Un projet de l'AJF et du CÉF

C’est sous le signe de la fraternité que s’est déroulé l’Omnium fransaskois de volleyball au centre Henk Ruys à Saskatoon les 8 et 9 octobre derniers.  Quelque 483 élèves des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) des quatre coins de la province se sont amusés en y participant.  

Thursday, October 16, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (34872)/Comments (0)/
Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Le Lien: Un centre de ressources francophones provincial

Une mine de ressources à une distance de clic

Créé en 1986, le Lien est un centre de ressources culturelles et pédagogiques en français. Il dessert les francophones et francophiles de la Saskatchewan et de l’Ouest canadien. Seul centre francophone de prestation de services, le Lien met gratuitement à la disposition de ses usagers 42 000 titres soit 70 000 ressources sous forme de livres, de films (DVD, VHS), de CDs et propose l’accès à du matériel audiovisuel.

Wednesday, October 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (26598)/Comments (0)/
Nicole Lemire:  De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Nicole Lemire: De Nipawin à Edmonton, en passant par Prince Albert

Chaque année, des milliers d’étudiants en 12e année sont confrontés à la même question : qu’est-ce qu’ils feront après l’obtention de leur diplôme : amorcer des études collégiales ou universitaires, aller directement sur le marché du travail ou prendre une pause d’études?

 

Thursday, October 9, 2014/Author: Étienne Alary/Number of views (27664)/Comments (0)/

Nicole Dupuis, enseignante en école d’immersion à Estevan

Ceux qui choisissent le métier d’enseignant doivent être prêts à aimer leurs élèves, être capables de collaborer avec leurs collègues et prêts à appuyer les parents.

Thursday, October 9, 2014/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (31522)/Comments (0)/
Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Yves St-Maurice réélu à la présidence de l’ACELF

Lors de l’assemblée annuelle tenue à Halifax, le 27 septembre dernier, les membres de l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF) ont réélu M. Yves St-Maurice à la présidence de l’association pour un quatrième mandat consécutif. 

Thursday, October 9, 2014/Author: L'Eau vive/Number of views (30411)/Comments (0)/
Français pour l’avenir:  Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

Français pour l’avenir: Plus de 200 000 $ de bourses à gagner!

10e édition du Concours national de rédaction

Le français pour l’avenir lance la 10e édition du Concours national de rédaction pour les élèves de la 10e à la 12e année.

12/19/2014 11:00 PM - 11:30 PM/Author: L'Eau vive/Number of views (13038)/Comments (0)/
Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Institut français: Des initiatives pour favoriser la réussite des étudiants

Services de mentorats et tutorats

Depuis le début de l’année universitaire, l’Institut français, sous la supervision de Ariadna Sachdeva, Conseillère et coordonnatrice des programmes crédités et des services aux étudiants, a mis en place un programme de mentorat.

Thursday, October 9, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (26104)/Comments (0)/
Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Hausse des inscriptions dans les écoles francophones de l'Ontario et de l'Ouest

Les écoles fransaskoises connaissent la deuxième plus forte hausse au pays

La tendance nationale des inscriptions dans les écoles francophones est positive. Mais pas dans toutes les provinces, où se profilent d’importants défis pour l’avenir. Le 24e Congrès de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) fera le point. 

Friday, October 3, 2014/Author: Lucien Chaput (Francopresse)/Number of views (23518)/Comments (0)/
Programmation du Collège Mathieu 2014-15

Programmation du Collège Mathieu 2014-15

L'institution fransaskoise s’affirme comme l’un des acteurs majeurs du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Petit à petit, à force de travail et au fil du temps, le Collège Mathieu, sous la direction générale de Francis Kasongo, s’affirme de plus en plus comme l’un des acteurs majeurs, avec l’Institut français, du dossier du post-secondaire francophone en Saskatchewan.

Thursday, October 2, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (26628)/Comments (0)/
Les choses bougent à l’Institut français

Les choses bougent à l’Institut français

 Deux mois et demi après sa prise de fonction à la direction de l’Institut français, Sophie Bouffard peut déjà se prévaloir d’un bilan honorable.

Thursday, October 2, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27718)/Comments (0)/
Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Le sujet de cette première formation d'une série de quatre, animée par le conseiller en développement économique Ildephonse Bigirimana, était l’acquisition d’une franchise. 

Thursday, October 2, 2014/Author: Marie-Pier Boilard/Number of views (39113)/Comments (0)/
RSS
First2223242527293031Last

 - Sunday 30 June 2024