Skip Navigation
Bon 36366
Ce sera comment, après?
Mychèle Fortin

Ce sera comment, après?

Tout est allé très vite. À peine quelques semaines entre le "il y a un méchant virus en Chine" et la "distanciation sociale", entre les rassemblements limités à 250 personnes et le confinement. Pour moi, pour mon chum, ça ne change pas grand-chose. Nous travaillons à distance, nous vivons dans la campagne profonde où on peut prendre de longues marches sans croiser un chat. Nous n'avons pas d'actions en bourse qui pourraient chuter, pas de proches malades qui pourraient nous inquiéter, pas d'enfants désœuvrés à occuper. 

Bref, notre confinement se déroule dans des conditions que beaucoup nous envieraient. Ce qui ne veut pas dire que nous ne sommes pas inquiets.   On se demande combien de temps ça va durer. Surtout, on se demande comment ce sera, après. Et si plusieurs espèrent un retour à la normale, il faut peut-être se demander ce qu'on entend par  "la normale".

Une catastrophe annoncée

En mars 1972, le Club de Rome (1) présentait au monde son rapport intitulé "The Limits to Growth" (Halte à la croissance)(2) aussi appelé rapport Meadows. Ce rapport, fruit d'une commande à des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), donnait soixante ans au système économique mondial pour s'effondrer.

En 2012, un second rapport confirmait les conclusions du premier quant aux limites de la croissance économique. "Si l'humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant par une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030", résumait le physicien Graham Turner, rédacteur coordonateur du rapport. "The world is on track for disaster…" rapportait le Smithsonian Magazine.

Dans le magazine Québec-Science d'octobre-novembre 2019, on peut lire que "tous les experts, ceux de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en tête, sont d'accord sur un point : l'arrivée de la prochaine pandémie n'est qu'une question de temps et ses conséquences seront majeures." (3)

Depuis les années 1980, le nombre de flambées épidémiques aurait triplé. Souvent en provenance directe des forêts tropicales d'Afrique et d'Asie, comme l’Ebola, elles n'ont pas beaucoup mobilisé l'attention. Mais cette fois, c'est différent. La COVID-19 ne reste pas confinée dans la province chinoise où elle est née. Ce virus est un globe-trotter et il nous menace tous.

Des géants fragiles

Nos sociétés sont beaucoup plus fragiles qu'on le pense. Les mesures de confinement prises dans de nombreux pays ont porté un coup sans précédent à l'activité économique, stoppé le rythme des politiques de croissance perpétuelle et de compétitivité internationale.

Mais si le coronavirus est une catastrophe pour les humains, la planète, elle, profite d'un répit. L'eau des canaux de Venise est limpide dit-on, et on y voit des poissons.  Certains estiment que la diminution de la pollution atmosphérique va sauver plus de vies que le virus va en faucher. Ça mérite réflexion, non?

Et si cette pandémie était une occasion d'opérer un virage? «Ce n'est pas l'espèce la plus forte qui survit, ni même la plus intelligente. C'est celle qui s'adapte le mieux au changement » écrivait Darwin. Saurons-nous nous adapter?

Pour François Gemenne, membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat (GIEC), la crise a un petit côté « répétition générale de ce qui nous attend face au dérèglement climatique ». Une répétition également pour notre capacité à faire face à une pandémie. De quoi aurions-nous l’air si le taux de mortalité du virus était de 30% au lieu de 3 à 4%? (4)

Tous ne voient pas cette  « répétition générale » d'un bon œil. Au Brésil, le président Bolsonaro annonçait récemment qu'il rejette le confinement qui pourrait "ruiner" le pays. Donald Trump a parlé de relâcher les mesures en place estimant que  « le remède pourrait être pire que le mal ». On se dit que la fin du mythe de la croissance perpétuelle, ce n'est pas pour demain.

Le plus grand danger qui nous guette, ce n'est pas la COVID-19. C’est notre obstination à ne pas s’adapter aux nouvelles réalités. D'ailleurs, une fois le confinement terminé, ne pourrions-nous pas conserver certaines habitudes bénéfiques comme les vidéoconférences et le télétravail dans la mesure du possible? Limiter les déplacements?  Nous, on fait les courses une fois par semaine, au lieu de trois ou quatre fois. Et je vous jure, on ne s'en porte pas plus mal.


  1. Le Club de Rome est un groupe de réflexion international fondé en 1968 et composé d'économistes, de scientifiques, de hauts fonctionnaires et d'industriels de différents pays. Il s'est donné pour but de réfléchir sur les problèmes complexes auxquels toutes les sociétés doivent faire face, qu'elles soient industrialisées ou en développement. 
  2. Renommé Les Limites à la croissance (dans un monde fini) dans sa réédition de 2012
  3. Prêts pour la prochaine pandémie?, Québec-Science, oct-nov 2019
  4. Estimation de l’Organisation mondiale de la santé
Print
26606

Mychèle FortinMychèle Fortin

Other posts by Mychèle Fortin
Contact author

Contact author

x
L’importance de la lecture avec les enfants

L’importance de la lecture avec les enfants

Selon les résultats des recherches de C.A. Nelson, du Centre du développement de l’enfant de l’Université Harvard, le développement langagier d’un enfant se manifeste longtemps avant le premier balbutiement des mots « mmman » ou « pa, pa, papa ». Les études du développement cérébral révèlent que les neurones et les synapses pour le langage apparaissent trois mois avant la naissance. La croissance de cette zone du cerveau atteint son sommet vers l’âge de 4 ans.

Wednesday, February 4, 2015/Author: Rita Denius (CM)/Number of views (27971)/Comments (0)/
Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

SASKATOON - C’est une délégation de jeunes élèves de l’École canadienne-française de Saskatoon, qui a donné le coup d’envoi de l’Assemblée annuelle des électeurs du Conseil scolaire fransaskois.
Wednesday, February 4, 2015/Author: Michèle Fortin (EV)/Number of views (27920)/Comments (0)/
Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

SASKATOON - Le vendredi 30 janvier, le Conseil scolaire fransaksois (CSF) a rencontré ses électeurs pour la première fois depuis le dépôt d’un rapport sévère de la vérificatrice provinciale et la fermeture annoncée de l’école Sans-frontières de Lloydminster.

Wednesday, February 4, 2015/Author: Mychèle Fortin (EV)/Number of views (33227)/Comments (0)/
La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La Cour suprême du Canada a pris en délibéré, le 21 janvier 2015, la cause qui oppose depuis plusieurs années la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) au gouvernement du Yukon. Le litige repose sur les droits de gestion scolaire en contexte minoritaire.

Thursday, January 29, 2015/Author: Anonym/Number of views (31084)/Comments (0)/
Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise:  Comment se porte le français dans nos écoles?

Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise: Comment se porte le français dans nos écoles?

Rencontre avec un parent inquiet, mais optimiste

La Saskatchewan a bien changé depuis l’obtention de la gestion scolaire il y a 20 ans. Depuis deux décennies, l’épanouissement du Conseil des écoles fransakoises (CÉF) est évident. La gestion scolaire est-elle garante de la qualité de l'éducation française? Nous en avons discuté avec un parent de Regina qui a accepté de répondre à nos questions mais qui a préféré garder l'anonymat.

Thursday, January 29, 2015/Author: Mychèle Fortin (EV)/Number of views (86876)/Comments (0)/
Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

La Commission scolaire francophone du Yukon devant la Cour suprême

J’ai appris avec stupéfaction la position du gouvernement du Québec devant la Cour suprême en ce qui concerne la gestion des écoles par les minorités francophones du reste du pays. En effet, par l’entremise de sa ministre de la justice, Stéphanie Vallée, Québec a signifié son refus d’appuyer des communautés francophones hors Québec. 

Thursday, January 29, 2015/Author: Jean-François Larose/Number of views (30662)/Comments (0)/
Turbulences dans les conseils scolaires francophones

Turbulences dans les conseils scolaires francophones

La CSFTNO se tourne vers la Cour suprême

La Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO) et l'Association des parents ayant droit de Yellowknife (APADY) viennent de subir un cuisant revers devant la Cour d’appel des TNO.

Tuesday, January 20, 2015/Author: Denis Lord (L’Aquilon) et Paul Mengoumou (Francopresse)/Number of views (31236)/Comments (0)/
Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

À l'initiative d'ABC Alpha pour la vie Canada, la Journée de l'alphabétisation familiale a été introduite en 1999 et elle est célébrée le 27 janvier de chaque année. En plus de célébrer le plaisir de lire et d'apprendre en famille, cette journée est l'occasion d'intégrer l'apprentissage à sa routine familiale.

1/27/2015/Author: Collège Mathieu/Number of views (13750)/Comments (0)/
Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Bilan d'un stage de de l'ACELF de six semaines par deux étudiants de l'Université de Sherbrooke à l'école fransaskoise Mgr de Laval à Regina.
Thursday, January 15, 2015/Author: (ACELF)/Number of views (21568)/Comments (0)/
Lancement du Grand Quiz

Lancement du Grand Quiz

La Grande Dictée fait peau neuve!

REGINA - C’est le 7 janvier 2015 que le Collège Mathieu et Radio-Canada ont tenu une conférence de presse dans le but de présenter leur nouveau concept tant attendu, Le Grand Quiz.
Thursday, January 15, 2015/Author: Marie-Pier Boilard (EV)/Number of views (37174)/Comments (0)/

Rapport de la vérificatrice sur la gestion scolaire : Un besoin de rigueur

On attendait de pied ferme le rapport de la vérificatrice provinciale sur la gestion du Conseil scolaire fransaskois (CSF) et l’administration du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Jetons un coup d’œil sur certains éléments clé de ce document qui démontrent que les déboires financiers n’étaient pas dus qu’à un manque de financement. 

Thursday, December 11, 2014/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (27914)/Comments (0)/
Symposium des parents 2014

Symposium des parents 2014

REGINA - Plus de 100 personnes se sont retrouvées au Symposium des parents ce samedi 29 novembre à Regina. Sous le thème Trouver son équilibre!, l’Association des parents fransaskois (APF) présentait son évènement annuel.

Thursday, December 4, 2014/Author: Stéphanie Alain/Number of views (26903)/Comments (0)/

Une ouverture qui pourrait devenir une brèche

Je vois la dominance de l’anglais à une rencontre aussi importante que celle de Lloydminster comme un signal d’alarme. Qu’on se rappelle l’exemple de la Coopérative d’habitation Villa Bonheur à Saskatoon. Par souci de rentabilité, elle avait accepté d’accueillir des anglophones. Aujourd’hui, les rencontres de son conseil d’administration se déroulent en anglais uniquement.

Wednesday, December 3, 2014/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (24630)/Comments (0)/
Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

 Il y a plus d’un an, le Conseil scolaire fransaskois a entamé un long processus de redressement, nécessitant la mise en place de pratiques de gestion financière et de gouvernance améliorées. Selon le CSF, ces pratiques vont dans le sens des recommandations exprimées dans le rapport qui a été rendu public aujourd’hui.

Wednesday, December 3, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (30032)/Comments (0)/
Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

L'attrait des anglophones pour l'école fransaskoise est-il uniquement culturel et linguistique?

Grâce à la nouvelle stratégie numérique de la Société Radio-Canada, le grand public a pu assister par Webdiffusion à la rencontre qu’a organisée le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) avec les parents dont les enfants fréquentent l’école fransaskoise Sans-Frontières de Lloydminster. La direction du CÉF et le président du Conseil scolaire fransaskois ont voulu faire le point avec la vingtaine de participants sur la situation du financement de cette école dont la fermeture est sur l’écran radar avec son déficit annuel de 650 000$. 

Thursday, November 27, 2014/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (25507)/Comments (0)/
RSS
First2021222325272829Last

 - Tuesday 4 June 2024