Skip Navigation
Presse Canadienne

Les Métis et les Indiens non inscrits sont des «Indiens»

La Cour suprême a tranché

Jeunes Métis
La Cour suprême du Canada a unanimement décidé que les Métis et les Indiens non inscrits sont considérés comme des « Indiens » au sens de la Constitution.
« Les Indiens non inscrits et les Métis sont des "Indiens" visés au paragraphe 91(24) (de la Constitution), et c'est vers le gouvernement fédéral qu'ils peuvent se tourner », est-il écrit dans le jugement, rendu jeudi.
« C'est la fin d'un rejet, a déclaré Claude Aubin, l'un des membres fondateurs de Nation Métis Québec. Enfin, on reconnaît cette identité métisse comme une belle nation. »
Le plus haut tribunal du pays devait déterminer si le gouvernement fédéral a envers les Indiens non inscrits et les Métis les mêmes responsabilités qu'envers les Indiens inscrits et les Inuits.
Mais il n'y avait pas de raison de le faire, a estimé la cour.
« Il est déjà bien établi en droit canadien qu'il existe une relation de nature fiduciaire entre les peuples autochtones du Canada et le gouvernement fédéral, et que ce dernier a le devoir de les consulter et de négocier avec eux lorsque leurs droits sont en jeu », a écrit la juge Rosie Abella, qui a rendu le jugement pour la Cour suprême.
« Le réaffirmer dans des jugements déclaratoires n'aurait aucune utilité pratique ».
La décision unanime des neuf juges aura un impact sur la relation entre le gouvernement fédéral et les quelque 600 000 Métis et Indiens non inscrits à travers le pays.
« Les modifications constitutionnelles, les excuses pour les torts du passé, la reconnaissance grandissante du fait que les peuples autochtones et non autochtones sont des partenaires dans la Confédération (...) indiquent toutes qu'une réconciliation avec l'ensemble des peuples autochtones du Canada est l'objectif du Parlement », a écrit la juge Abella.
À ce sujet, elle a cité le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones ainsi que le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Des cris de joie ont éclaté dans le foyer bondé de la Cour suprême lorsque la décision a été annoncée, jeudi matin.
« Le gouvernement considérait que les Métis étaient des Indiens dès 1818 et la notion a été maintenue après la Confédération », a noté Mme Abella dans une décision qui a offert une étude détaillée des relations avec les peuples autochtones au cours des décennies.
« Les gouvernements fédéral et provinciaux ont tour à tour nié avoir le pouvoir de légiférer à l'égard des Indiens non inscrits et des Métis, les laissant dans un « désert juridique , a-t-elle indiqué. Ce qui avait des désavantages significatifs et manifestes, comme les priver de programmes, de services et d'autres bénéfices gouvernementaux », précise la juge.
Le Congrès des peuples autochtones s'est joint à plusieurs personnes, dont le chef métis Harry Daniels, pour s'adresser à la cour en 1999, affirmant qu'il y avait discrimination parce que les Métis et Indiens non inscrits n'étaient pas considérés comme des « Indiens » en vertu de la Constitution.
Un chef métis a déclaré jeudi que le jugement aura des implications pour les futures négociations avec le gouvernement au sujet des lucratives ressources naturelles.
Ron Quintal, président de la communauté métisse de Fort McKay en Alberta, a souligné que sa communauté est « complètement entourée » d'exploitations de sables bitumineux.
« Il a été difficile pour nous d'obtenir un quelconque type de négociation ou de consultation avec les entreprises pétrolières
, a-t-il dit. Cela va nous permettre d'avoir une voix réelle, car l'industrie et le gouvernement n'auront d'autre choix que de travailler avec notre peuple. »
Claude Aubin est du même avis.
Sans prétendre à de grandes revendications territoriales, il croit que le jugement donnera aux Métis des assises pour négocier des occupations territoriales.
« Nos gens ont des besoins, comme les Premières Nations, mais il ne faudrait pas non plus que cela tombe seulement sous cette perspective-là, dit-il. Il y a quelque chose de plus grand, de plus beau, qui est de redéfinir cette nation métisse. »

Pour lui, ce combat était d'abord et avant tout une question de reconnaissance identitaire. Les jeunes Métis n'auront plus à choisir entre leurs deux héritages, dit-il, ni devoir se faire reconnaître comme membres d'une Première Nation, car la nation métisse n'était pas reconnue jusqu'à maintenant.  « Ils pourront vivre leur identité pleinement, sans rejeter l'une ou l'autre. »

Le premier ministre Justin Trudeau a qualifié la décision de « jugement historique » avec de vastes conséquences et a dit que son gouvernement travaillerait en partenariat avec les peuples autochtones. « Nous respectons, bien sûr, ce jugement de la Cour suprême et nous collaborerons avec le leadership autochtone pour déterminer la voie à suivre, a-t-il déclaré en anglais lors d'un point de presse à London, en Ontario. Je peux toutefois vous garantir une chose, nous emprunterons cette voie ensemble.»

Il est précisé dans le jugement qu'il n'existe aucun consensus sur la question de savoir qui est considéré comme un Métis ou un Indien non inscrit, en ajoutant « qu'un tel consensus n'est d'ailleurs pas nécessaire ».

Le nom « Métis » peut notamment être utilisé comme terme générique pour désigner quiconque possède des origines mixtes européennes et autochtones. Les contours de la définition du terme « Indien non inscrit » sont également imprécis, dit la cour.

Puisque les « Indiens inscrits » sont ceux que le gouvernement fédéral reconnaît comme étant inscrits en vertu de la Loi sur les Indiens, les « Indiens non inscrits » peut désigner les Autochtones qui n'ont plus ce statut accordé par la loi ou encore les membres de collectivités d'ascendance mixte que le gouvernement fédéral n'a jamais reconnus comme « Indiens ».

Print
17459

Presse CanadiennePresse Canadienne

Other posts by Presse Canadienne
Contact author

Contact author

x
L’importance de la lecture avec les enfants

L’importance de la lecture avec les enfants

Selon les résultats des recherches de C.A. Nelson, du Centre du développement de l’enfant de l’Université Harvard, le développement langagier d’un enfant se manifeste longtemps avant le premier balbutiement des mots « mmman » ou « pa, pa, papa ». Les études du développement cérébral révèlent que les neurones et les synapses pour le langage apparaissent trois mois avant la naissance. La croissance de cette zone du cerveau atteint son sommet vers l’âge de 4 ans.

Wednesday, February 4, 2015/Author: Rita Denius (CM)/Number of views (27992)/Comments (0)/
Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

SASKATOON - C’est une délégation de jeunes élèves de l’École canadienne-française de Saskatoon, qui a donné le coup d’envoi de l’Assemblée annuelle des électeurs du Conseil scolaire fransaskois.
Wednesday, February 4, 2015/Author: Michèle Fortin (EV)/Number of views (27933)/Comments (0)/
Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

SASKATOON - Le vendredi 30 janvier, le Conseil scolaire fransaksois (CSF) a rencontré ses électeurs pour la première fois depuis le dépôt d’un rapport sévère de la vérificatrice provinciale et la fermeture annoncée de l’école Sans-frontières de Lloydminster.

Wednesday, February 4, 2015/Author: Mychèle Fortin (EV)/Number of views (33250)/Comments (0)/
La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La Cour suprême du Canada a pris en délibéré, le 21 janvier 2015, la cause qui oppose depuis plusieurs années la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) au gouvernement du Yukon. Le litige repose sur les droits de gestion scolaire en contexte minoritaire.

Thursday, January 29, 2015/Author: Anonym/Number of views (31120)/Comments (0)/
Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise:  Comment se porte le français dans nos écoles?

Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise: Comment se porte le français dans nos écoles?

Rencontre avec un parent inquiet, mais optimiste

La Saskatchewan a bien changé depuis l’obtention de la gestion scolaire il y a 20 ans. Depuis deux décennies, l’épanouissement du Conseil des écoles fransakoises (CÉF) est évident. La gestion scolaire est-elle garante de la qualité de l'éducation française? Nous en avons discuté avec un parent de Regina qui a accepté de répondre à nos questions mais qui a préféré garder l'anonymat.

Thursday, January 29, 2015/Author: Mychèle Fortin (EV)/Number of views (87770)/Comments (0)/
Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

La Commission scolaire francophone du Yukon devant la Cour suprême

J’ai appris avec stupéfaction la position du gouvernement du Québec devant la Cour suprême en ce qui concerne la gestion des écoles par les minorités francophones du reste du pays. En effet, par l’entremise de sa ministre de la justice, Stéphanie Vallée, Québec a signifié son refus d’appuyer des communautés francophones hors Québec. 

Thursday, January 29, 2015/Author: Jean-François Larose/Number of views (30706)/Comments (0)/
Turbulences dans les conseils scolaires francophones

Turbulences dans les conseils scolaires francophones

La CSFTNO se tourne vers la Cour suprême

La Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO) et l'Association des parents ayant droit de Yellowknife (APADY) viennent de subir un cuisant revers devant la Cour d’appel des TNO.

Tuesday, January 20, 2015/Author: Denis Lord (L’Aquilon) et Paul Mengoumou (Francopresse)/Number of views (31258)/Comments (0)/
Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

À l'initiative d'ABC Alpha pour la vie Canada, la Journée de l'alphabétisation familiale a été introduite en 1999 et elle est célébrée le 27 janvier de chaque année. En plus de célébrer le plaisir de lire et d'apprendre en famille, cette journée est l'occasion d'intégrer l'apprentissage à sa routine familiale.

1/27/2015/Author: Collège Mathieu/Number of views (13756)/Comments (0)/
Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Bilan d'un stage de de l'ACELF de six semaines par deux étudiants de l'Université de Sherbrooke à l'école fransaskoise Mgr de Laval à Regina.
Thursday, January 15, 2015/Author: (ACELF)/Number of views (21592)/Comments (0)/
Lancement du Grand Quiz

Lancement du Grand Quiz

La Grande Dictée fait peau neuve!

REGINA - C’est le 7 janvier 2015 que le Collège Mathieu et Radio-Canada ont tenu une conférence de presse dans le but de présenter leur nouveau concept tant attendu, Le Grand Quiz.
Thursday, January 15, 2015/Author: Marie-Pier Boilard (EV)/Number of views (37203)/Comments (0)/

Rapport de la vérificatrice sur la gestion scolaire : Un besoin de rigueur

On attendait de pied ferme le rapport de la vérificatrice provinciale sur la gestion du Conseil scolaire fransaskois (CSF) et l’administration du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Jetons un coup d’œil sur certains éléments clé de ce document qui démontrent que les déboires financiers n’étaient pas dus qu’à un manque de financement. 

Thursday, December 11, 2014/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (27923)/Comments (0)/
Symposium des parents 2014

Symposium des parents 2014

REGINA - Plus de 100 personnes se sont retrouvées au Symposium des parents ce samedi 29 novembre à Regina. Sous le thème Trouver son équilibre!, l’Association des parents fransaskois (APF) présentait son évènement annuel.

Thursday, December 4, 2014/Author: Stéphanie Alain/Number of views (26949)/Comments (0)/

Une ouverture qui pourrait devenir une brèche

Je vois la dominance de l’anglais à une rencontre aussi importante que celle de Lloydminster comme un signal d’alarme. Qu’on se rappelle l’exemple de la Coopérative d’habitation Villa Bonheur à Saskatoon. Par souci de rentabilité, elle avait accepté d’accueillir des anglophones. Aujourd’hui, les rencontres de son conseil d’administration se déroulent en anglais uniquement.

Wednesday, December 3, 2014/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (24674)/Comments (0)/
Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

 Il y a plus d’un an, le Conseil scolaire fransaskois a entamé un long processus de redressement, nécessitant la mise en place de pratiques de gestion financière et de gouvernance améliorées. Selon le CSF, ces pratiques vont dans le sens des recommandations exprimées dans le rapport qui a été rendu public aujourd’hui.

Wednesday, December 3, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (30038)/Comments (0)/
Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

L'attrait des anglophones pour l'école fransaskoise est-il uniquement culturel et linguistique?

Grâce à la nouvelle stratégie numérique de la Société Radio-Canada, le grand public a pu assister par Webdiffusion à la rencontre qu’a organisée le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) avec les parents dont les enfants fréquentent l’école fransaskoise Sans-Frontières de Lloydminster. La direction du CÉF et le président du Conseil scolaire fransaskois ont voulu faire le point avec la vingtaine de participants sur la situation du financement de cette école dont la fermeture est sur l’écran radar avec son déficit annuel de 650 000$. 

Thursday, November 27, 2014/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (25531)/Comments (0)/
RSS
First2021222325272829Last

 - Friday 7 June 2024