Les résolutions
Une nouvelle année c’est souvent l’occasion de prendre des résolutions qui nous donnent bonne conscience même si, trop souvent hélas, la plupart ne tiendront pas la route. On va arrêter de fumer, faire plus d’exercice, perdre du poids, terminer les multiples projets laissés en plan depuis Dieu sait quand. Bref, on va commencer l’année du bon pied.
Il en va de même pour nos organismes. On va travailler ensemble, on va collaborer, on va s’entraider, on va se fixer des objectifs communs. Et puis on oublie. On oublie que même si tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
Et pourtant, la solidarité est plus nécessaire que jamais. Le ministère du Patrimoine canadien a présenté en 2014 les bases de sa nouvelle logique d’investissement aux représentants des organismes de la francophonie. Les groupes d’intérêts tels que les femmes ou les aînés ne constituant plus une priorité aux yeux du gouvernement, les organismes oeuvrant auprès de ces clientèles ont vu leur financement amputé. Il n’y a pas eu de tollé ou de discussions publiques sur le sujet. Devant le retard inhabituel des confirmations de subventions, tous les organismes étaient inquiets quant à leur propre financement et personne n’osait élever la voix pour dénoncer les coupures du voisin.
J’aimerais souligner les propos d’Éric Forgues, directeur général de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (Moncton), lorsqu’on lui a demandé ce qu’il retenait de 2014 : « Les organismes francophones ont vécu un recul par rapport au partenariat avec le gouvernement. On a accepté des conditions de travail définies par Ottawa. Les organismes s’adaptent et deviennent des instruments qui répondent aux priorités fédérales. »
Si vous avez déjà assisté à un récital des chorales de Plaines de Gospel à Regina ou le Chœur des Plaines à Saskatoon, vous comprendrez la puissance des voix qui s’unissent. Prises individuellement, les personnes qui chantent dans ces chorales ne retiendraient pas nécessairement l’attention, mais ensemble, la magie opère.
De même, il deviendra de plus en plus essentiel d’unir nos voix non pas uniquement dans nos communauté ou notre province, mais au niveau national. Au cours de 2015 le pays devra choisir son gouvernement pour les quatre prochaines années. Ce sera l’occasion d’amener les divers partis à énoncer clairement leurs intentions quant au soutien qu’ils comptent offrir aux minorités francophones. Pour ce faire, il faudra s’assurer d’harmoniser nos efforts et de développer un discours commun. Autrement dit, il faudra travailler ensemble.
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