Voir plus loin que le bout de son nez avant de le perdre
Le ministre de l’Environnement de la France, l’environnementaliste de renom, Nicolas Hulot, a remis sa démission le 28 août dernier en direct à la radio. Geste hors du protocole, que certains commentateurs ont qualifié de « coup médiatique » d’un idéaliste romantique face au réalisme de la politique.
Ce n’est pas un choc entre les idéaux romantiques et le pragmatisme que commande la réalité politique, c’est de savoir regarder plus loin que le bout de son nez et prendre responsabilité face au réchauffement climatique et à ses catastrophes inhérentes qui affectent déjà des milliards de gens sur la planète.
On ne peut pas gérer le réchauffement climatique dans le « train-train quotidien » des petits pas et des avancées modestes, car cela revient à replacer les meubles à bord du Titanic. Ce sont les politiciens du « train-train quotidien », des petits pas et de la croissance économique qui s’illusionnent. Il faut des réformes radicales et urgentes : développer les énergies renouvelables, recourir au transport collectif, développer l’automobile hybride ou électrique, planter des milliards d’arbres, contrôler les naissances, réduire de manière draconienne les transports aériens, passer progressivement au « véganisme », envisager la décroissance économique, adopter un mode de vie de plus en plus axé sur la simplicité volontaire.
Les politiciens à la solde des dirigeants des grandes entreprises prennent plaisir à se soumettre à leurs diktats, parce qu’ils ont l’impression d’être dans un cercle réservé aux gens qui ont l’impression d’être dans le secret des dieux de la finance, parce qu’ils aiment frayer avec le gratin des 1 %, ce qui rehausse leur impression d’être des gens de pouvoir. Ces politiciens se comportent néanmoins dans l’indifférence du bien commun ou pensent que le bien commun est synonyme de soumission à l’égard du « Grand Capital » : baisse d’impôt, grosses subventions, redevances minimes, pas de taxes sur le capital, pas de taxes sur les transactions financières, pas de règlements contre les actions à hauts risques, laisser-faire en matière d’évasion fiscale, etc. C’est cette collusion, cette corruption, cette volonté de laisser-faire à l’égard du capitalisme sauvage qui explique l’inertie fondamentale des États face au réchauffement climatique et non le « réalisme politique ». Nicolas Hulot n’est pas une « tête brûlée », c’est la planète qui brûle et ce sont les politiciens à courte vue qui sont déconnectés.
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