L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois
Un programme de common law offert en français en Saskatchewan
Dans le but de promouvoir le bilinguisme et de renforcer les communautés francophones, l’Université d’Ottawa a créé un partenariat novateur avec des écoles de droit pour proposer des études de common law en français. Ainsi, l’Université de la Saskatchewan sera la première à offrir aux étudiants la possibilité de s’inscrire au certificat de common law en français (CCLF), dès l’automne 2016.
Ce partenariat représente un effort collaboratif entre de nombreux acteurs, parmi lesquels la professeure Caroline Magnan, directrice du CCLF. La Gazette (de l'Université d'Ottawa) s’est entretenue avec elle à ce sujet.
Q : En quoi consiste le partenariat entre les deux universités?
R : Le partenariat permettra aux étudiants inscrits en droit à l’Université de la Saskatchewan de suivre une partie de leurs cours en français, de faire un échange à Ottawa et de participer à un concours de plaidoirie simulée avec des équipes issues de partout au Canada. Grâce à l’appui de l’Association communautaire fransaskoise et de l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan, les étudiants seront jumelés à des mentors chevronnés de la profession juridique et pourront effectuer un stage avec crédits auprès de cabinets juridiques, d’organismes et de juristes du gouvernement qui offrent leurs services en français en Saskatchewan.
Q : Quel type de formation les étudiants inscrits au certificat vont-ils recevoir?
R : Le CCLF donnera aux étudiantes et étudiants inscrits l’occasion d’acquérir la terminologie de la common law en français de façon contextuelle dans le cadre de certains cours, d’approfondir leur connaissance des droits linguistiques et d’améliorer leurs habiletés en rédaction juridique française. Le programme de certificat procurera aux participants les outils nécessaires pour offrir des services juridiques dans les deux langues officielles, ainsi qu’une distinction professionnelle pour toute leur carrière.
Q : Pourquoi établir un partenariat avec des écoles de droit?
R : En mars 2009, le ministère de la Justice du Canada a publié une analyse qui concluait que la formation actuellement offerte aux avocats devait être améliorée et que « les facultés de droit au pays devraient considérer l’offre de cours traitant spécifiquement de la pratique du droit dans les deux langues officielles ». L’étude ajoutait qu’une collaboration entre les facultés de droit paraîtrait d’ailleurs tout à fait appropriée dans les circonstances. Le CCLF répond directement à cette recommandation.
Le CCLF vise aussi à répondre au profil linguistique des jeunes Canadiennes et Canadiens inscrits dans les facultés de droit anglophones (dont un nombre grandissant parlent le français) et à éviter que les diplômés en droit parlant le français soient réticents à offrir leurs services dans cette langue en raison d’un manque de formation en terminologie juridique propre à la common law en français.
Q : Quel est votre rôle?
R : Je suis la directrice du CCLF depuis septembre 2015. Depuis ce temps, j’ai participé, en collaboration avec l’équipe dynamique du Programme de common law en français, à la création de la structure et du contenu du CCLF. Je développe les partenariats avec les facultés de droit anglophones de l’Ouest canadien et de nombreux intervenants communautaires dans plusieurs provinces.
Q : Quelle est la mission du CCLF?
R : Améliorer l’accès à la justice dans les deux langues officielles du Canada et faire rayonner la common law en français en augmentant le nombre de juristes capables d’offrir des services juridiques en français partout au Canada.
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