Une Fransaskoise vient en aide à une famille de son pays d'origine, le Cameroun
Les belles plages de la cité balnéaire de Kribi dans le sud du pays. Sur le plan géographique, le Cameroun est un pays magnifique.
Photo : Luc Bengono
La scène se déroule à Yaoundé, une fourmilière de 2 500 000 habitants. C’est la capitale du Cameroun, un pays magnifique situé au cœur de l’Afrique; à cheval entre une forêt tropicale luxuriante dans le sud et un désert immense dans le Nord. Il fait 26 degrés. En dépit de la poussière collante et omniprésente, il fait beau.
Dans une clinique médicale située au quartier Essos, une Fransaskoise, venue passer les vacances sur sa terre natale, fait des va-et-vient entre la caisse et le laboratoire. Son fils de trois ans doit voir un médecin. Rien de grave. C’est une consultation de routine.
Pour rencontrer un généraliste, il faut au préalable passer à la caisse. Sept dollars la consultation. Ensuite, le médecin prescrit une série d’examens. On repasse à la caisse. La facture est généralement salée. Très souvent la somme oscille entre 20 et 70 $, voire plus.
Enfin arrive l’ordonnance. Le coup de grâce. De 20 à 70 $, soit une facture totale qui tourne autour de 100 $, le tout aux frais du patient ou de sa famille. C’est un tiers du salaire de nombreux agents de la fonction publique. Il vaut mieux ne pas tomber malade au Cameroun.
Pour la jeune Fransaskoise, la situation n’est pas si dramatique. Elle a fait le voyage avec quelques centaines de dollars en poche. Ici, la valeur de la monnaie canadienne est démultipliée par quatre cents cinquante. Par contre, à la caisse, son regard se pose sur un jeune couple, visiblement très inquiets. Elle tend l’oreille...
Le mari avoue timidement à sa jeune épouse qu’il n’a plus assez d’argent pour payer les examens médicaux et les médicaments. Il a tout dépensé pour s’acquitter des frais de consultation. Ils ont deux enfants malades, une fille et un garçon, autour de 7 et 5 ans. Les deux parents sont démoralisés. « Il n’y a rien à faire, on va rentrer à la maison », dit le mari.
Notre jeune fransaskoise s’approche du jeune couple et leur dit : « Je vais payer ». Le jeune homme et sa conjointe la regardent incrédules. Sans leur donner le temps de réagir, elle se dirige vers la caisse et dit à l’infirmière : « Je veux payer les frais médicaux de cette famille ». Aussitôt dit, aussitôt fait.
Le couple n’en revient pas. Ils semblent muets, mais dans leur regard on peut lire une immense reconnaissance. La Fransaskoise leur remet les factures et avant de prendre congé d’eux leur dit : « Cet argent vient d’un bienfaiteur au Canada ».
Deux semaines plus tôt, en effet, à Regina, Bernard Laplante, apprenant que la jeune Fransaskoise allait passer ses vacances en Afrique, s’était rendu dans son bureau et lui avait remis la somme de 100 $. « Tu viendras en aide à des familles en difficulté là-bas », avait précisé le responsable du comité Justice et paix de la paroisse Saint-Jean-Baptiste.
Le reliquat de l’argent remis par Bernard a été donné à des enfants indigents.
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