Skip Navigation

Les besoins en et soins infirmiers la bilingues toujours criants en Saskatchewan

Alors que la cérémonie de remise des diplômes de la première cohorte du programme bilingue de sciences infirmières de La Cité universitaire francophone de Regina a eu lieu le 7 avril dernier, le nombre de praticiens capables de prodiguer des soins en français dans la province semble toujours insuffisant.

Du côté du Collège Mathieu, la deuxième finissante du programme bilingue de soins infirmiers auxiliaires sera diplômée dans un mois. Elle viendra ainsi s’ajouter aux trois nouvelles infirmières formées à La Cité universitaire de Regina.

Infirmière et professeure adjointe au programme bilingue en sciences infirmières de l’Université de Regina, Léonie Mvumbi Mambu prend bien la mesure du manque à combler en matière de soins infirmiers en français dans la province.

Léonie Mvumbi Mambu
Léonie Mvumbi Mambu, professeure au département des sciences infirmières de l’Université de Regina
Crédit : Courtoisie

Des besoins généralisés

Cette dernière a eu la chance de sillonner ces dernières années les communautés francophones lors d’un projet de recherche avec l'Université de Regina  . « Il y a de très grands besoins en matière d’infirmiers francophones, surtout pour les personnes âgées qui ne s’expriment qu’en français », souligne-t-elle.

Le constat est partagé du côté du Collège Mathieu qui offre l’unique programme bilingue de soins infirmiers auxiliaires dans la province, conjointement avec Saskatchewan Polytechnic. « Nos professeurs nous mentionnent qu’il y a un immense besoin de ce côté », renchérit Mamadou Baldé, coordonnateur des programmes de santé au Collège Mathieu.

Ces besoins diffèrent d’une région à l’autre, explique Léonie Mvumbi Mambu : « Dans les communautés rurales, il n’y a presque pas de service, c’est là où les besoins sont les plus criants. Les membres des communautés ont des moyennes d’âge plus élevées et ont parfois de la difficulté à parler en anglais avec les professionnels anglophones. »

Former la relève

Le Collège Mathieu a décidé fin mars de déménager son programme de soins infirmiers auxiliaires bilingues de Gravelbourg à Regina. Selon Mamadou Baldé, l’établissement espère ainsi recruter plus de monde. « C’est un commentaire qui revient souvent de la part des élèves : Gravelbourg est loin de leur maison. En étant à Regina, on se rapproche de la clientèle. »

Toujours selon le coordonnateur, le Collège Mathieu voudrait former 14 professionnels par an, un objectif loin d’être rempli. « Le Collège travaille très fort pour assurer des ressources bilingues en santé dans un futur proche », assure le responsable qui prend pour exemple les efforts de sensibilisation déployés auprès des potentiels candidats.

Les programmes du Collège Mathieu et de La Cité universitaire se veulent complémentaires selon leurs deux responsables. « Le programme du Collège Mathieu est sur deux ans et nous espérons que les étudiants feront par la suite le pont pour venir compléter le baccalauréat à La Cité », commente Léonie Mvumbi Mambu.

Tout comme le Collège Mathieu, La Cité vise la formation de 7 étudiants par cohorte, soit 14 chaque année. « Notre première cohorte comportait 7 étudiants au début et nous avons eu 3 finissantes, remarque l’enseignante, nous allons donc augmenter le nombre d’admissions pour les cohortes à venir. De plus, nous prendrons maintenant tous les étudiants qui satisferont les critères de sélection. »

Le droit d’être soigné en français

Le fait de ne pas pouvoir être soigné dans sa langue première peut avoir des effets dévastateurs sur un patient, avertit Léonie Mvumbi Mambu. « Le manque de compréhension entre un patient et un professionnel de santé engendre de gros problèmes, des frustrations, et peut conduire à des erreurs de diagnostic. »

Selon le Réseau Santé en français de la Saskatchewan, les aînés fransaskois, qui constituent 60 % de la population francophone, se retrouvent souvent dans une situation où ils doivent utiliser le français.

En outre, en raison de la barrière de la langue, le quart des nouveaux arrivants francophones dans la province n'ont pas de médecin de famille et évitent de consulter, tant il leur est difficile d'expliquer leurs problèmes à un médecin anglophone.

En ce sens, Léonie Mvumbi Mambu affirme qu’une demande a été faite auprès de l’Autorité de la santé de la Saskatchewan pour que le choix de la langue apparaisse sur le formulaire d’admission du patient.

« La réponse a été qu’ils ne sont pas encore prêts à offrir ce service avec les conséquences que cela pourrait engendrer. Ils sont au courant des besoins mais n’ont pas les ressources », déplore l’infirmière.

La praticienne croit tout de même qu’il serait possible de s’adapter avec l’aide d’interprètes ou bien de collègues bilingues. Elle souhaiterait aussi que les professionnels de la santé bilingues arborent un badge qui les identifie.

En réponse aux questions de l’Eau vive, l’Autorité de la santé de la Saskatchewan déclare avoir reçu un financement de trois ans de la part de Santé Canada afin de promouvoir l’offre active de services de santé en français dans le cadre du Plan d’action pour les langues officielles 2018-2023.

En outre, depuis 2021, une formation en ligne sur l’offre active en français est offerte aux travailleurs de la santé et aux étudiants de la Saskatchewan. Actuellement, 41 personnes se seraient inscrites à cette formation.

« Il y a somme toute un pas vers la bonne direction », juge Léonie Mvumbi Mambu, qui n’était pas au courant de l’initiative de l’Autorité de la santé. « À la mise en place de l’option bilingue de La Cité universitaire francophone en 2017, le site du gouvernement de la Saskatchewan présentait à peine quelques informations en français et, avec la pandémie, il y a eu des efforts pour traduire davantage d’informations », remarque-t-elle.

« Il y a encore des efforts à faire, ajoute l’infirmière. J’aimerais que le gouvernement puisse s’approprier le programme bilingue, accorder des sièges et soutenir le budget. » Et d’ajouter : « En attendant, promouvoir l’offre active et exprimer ses besoins dans le réseau de la santé sont de bons moyens pour soutenir les efforts communautaires et gouvernementaux. »

Print
4598

Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.PresseMarie-Lou Bernatchez

Other posts by Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse
Contact author

Contact author

x
Les élèves de Debden découvrent la Ville de Québec

Les élèves de Debden découvrent la Ville de Québec

DEBDEN - En septembre 2014, nous avons commencé à planifier notre voyage éducatif à Québec. Avec l'aide de nos parents, notre communauté, notre division scolaire et nos enseignantes, nous avons commencé les levées de fonds. 
Wednesday, April 27, 2016/Author: Anonym/Number of views (31908)/Comments (0)/
Ma culture, où est-elle sur le campus?

Ma culture, où est-elle sur le campus?

Conférence à la Cité universitaire francophone

REGINA - Conférence portant  sur l'identité, l'intégration et le bien-être de la jeunesse fransaskoise et métisse dans un environnement universitaire.
Thursday, April 21, 2016/Author: Anonym/Number of views (29863)/Comments (0)/
Un ancien président du CSF se prononce

Un ancien président du CSF se prononce

Rencontre avec Yvan Lebel

« Est-ce qu’on pense à nos jeunes dans tout ça ? » C’est le cri du cœur d’Yvan Lebel qui a déjà occupé la présidence du Conseil scolaire fransaskois pendant 4 ans.
Thursday, April 21, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (25426)/Comments (0)/
Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos: histoire d'une chronique

Rencontre avec Kenneth Bos, à l'origine de "S'exprimer autrement", chronique qui paraît dans l'Eau vive depuis le 24 mars.
Thursday, April 21, 2016/Author: Mychèle Fortin/Number of views (36617)/Comments (0)/
Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Défis et projets d'une garderie en milieu rural

BELLEVUE - Après une occupation temporaire au sein du restaurant le Rendez-Vous, l’équipe et les enfants du centre éducatif Les Petits Pois ont intégré leurs locaux flambant neufs au sein de l’école.
Thursday, April 21, 2016/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (24652)/Comments (0)/
Communications scolaires

Communications scolaires

Ça a bardé ces dernières semaines dans les couloirs d’écoles. L’annonce du retour de l’ancien directeur de l’Éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a fortement polarisé les parents.
Thursday, April 7, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (27539)/Comments (0)/
Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Les 5 choses essentielles à apprendre avant l’âge de 20 ans

Dans notre vie moderne, développée et diverse, il y a des choses que tous les jeunes devraient apprendre en grandissant pour potentiellement sauver des vies ou éviter des événements tragiques.
Thursday, April 7, 2016/Author: Pat Connolley/Number of views (32855)/Comments (0)/
Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Projet intergénérationnel à Gravelbourg

Des aînés et des jeunes élèves de Gravelbourg ont discuté carrières.
Thursday, April 7, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (30946)/Comments (0)/
Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Concours Flash ton école: prix Coup de coeur des RVF à l'École Valois

Rencontre avec la monitrice de langue Éliane Garcia

PRINCE ALBERT - L'école Valois a remporté la deuxième place du concours Flash ton école en se méritant le prix Coup de coeur du jury.
Tuesday, April 5, 2016/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (34249)/Comments (0)/
L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

L’article 23 inclut-il le préscolaire ?

Un vide juridique relentit les gouvernements provinciaux

Le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick attend un examen du régime de garderies avant de décider s’il demandera l’avis de la Cour d’appel. En Ontario, où la petite enfance est également intégrée au ministère de l’Éducation, on attend une loi habilitante pour la prise en charge de services éducatifs préscolaires.

Friday, March 25, 2016/Author: Anonym/Number of views (32878)/Comments (0)/
Débats houleux entre CSF et parents

Débats houleux entre CSF et parents

La réembauche de Bernard Roy au cœur de l’Assemblée des électeurs du CSF

REGINA - L’assemblée générale des électeurs du Conseil scolaire fransaskois qui s'est tenue  vendredi le 11 mars était hautement attendue.  Et les plumes ont volé.

Thursday, March 24, 2016/Author: Jean-Pierre Picard et Frédéric Dupré/Number of views (26917)/Comments (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

GRAVELBOURG - Le tissu social de la Saskatchewan est constitué de plus d’une soixantaine de nationalités différentes.
Thursday, March 24, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (25735)/Comments (0)/
L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

L’Université d’Ottawa tend la main aux Fransaskois

Un programme de common law offert en français en Saskatchewan

L’Université d’Ottawa et l'Université de la Saskatchewan sont partenaires pour offrir des études de common law en français
Thursday, March 24, 2016/Author: Mila Roy (Gazette de l'Université d'Ottawa)/Number of views (29772)/Comments (0)/
Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Foire du Patrimoine à Mgr de Laval

Les élèves de la 4ème à la 7ème année de l'École Monseigneur de Laval ont tenu leur Foire du patrimoine.
Thursday, March 24, 2016/Author: Alexandre Chartier (SHS)/Number of views (30380)/Comments (0)/

L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

On retrouve plus d’une soixantaine de nationalités différentes en Saskatchewan.

Thursday, March 24, 2016/Author: Michel Vézina (Collaboration avec ÉBS et ÉMG)/Number of views (26697)/Comments (0)/
RSS
First1213141517192021Last

 - Monday 10 June 2024