Skip Navigation
Simb Simb

Le quartier francophone de Saskatoon entre histoire et nostalgie

Fait méconnu, la ville des ponts possède un quartier francophone historique riche en histoire à North Park. L’occasion pour Vitalité 55+ d’organiser, le 28 juin, une promenade guidée qui a plongé les participants dans les débuts de la fransaskoisie naissante.

Tout commence dans les années 1950 avec la création de l’école Saint-Paul Nord, de la paroisse des Saints-Martyrs-Canadiens, ainsi que de la radio communautaire francophone de Saskatoon (CFNS).

À l’époque, ces trois organismes se sont révélés très influents au sein de la communauté de North Park.

À la suite de leur implantation sont apparues des habitations dont les propriétaires, francophones, ont bénéficié de la vente de plusieurs parcelles dans le quartier, afin de vivre leur identité culturelle.

« Je crois que c’est l’implantation de l’église dans le quartier qui a provoqué ce bourgeonnement francophone dans cette zone de Saskatoon », confirme Éric Lefol, directeur général de Vitalité 55+.

Ce dernier a acheté sa première maison en 1993 dans le quartier, lequel a connu plus d’une transformation au fil des années, note-t-il.

Un peu d’histoire

Située actuellement entre la rue Windsor et la 10e avenue Nord, l’unique paroisse francophone de Saskatoon a été construite en 1959. Elle deviendra vite un véritable lieu de rassemblement pour la communauté fransaskoise.

À partir des années 1960, l’édifice abrite d’autres organismes francophones importants, tels que la Caisse populaire des francophones et le Club canadien.

Mais auparavant, il faut rappeler que les francophones se rendaient à l’église Saint-Paul de Saskatoon dès le début des années 1900.

C’est la croissance de la paroisse et l'amélioration des moyens de transport qui seront à l’origine en 1959 de la délocalisation de l’église du centre-ville de Saskatoon vers le quartier de North Park.

Les francophones catholiques achètent alors une propriété sur la rue Windsor et construisent la nouvelle église Saints-Martyrs-Canadiens qui inaugure le quartier.

L’école Saint-Paul Nord

L’insatisfaction des parents vis-à-vis de la qualité de l’enseignement que leurs enfants reçoivent dans les écoles anglophones donne lieu à de constantes batailles.

Ces luttes scolaires, menées par les parents fransaskois et des religieux, visent à obtenir une école où l’enseignement serait intégralement en français.

C’est ainsi qu’en 1954 l’école Saint-Paul Nord voit le jour sur l’avenue Alexandra, une annexe de l’école qui se trouvait au sous-sol de l’église Saint-Paul au centre-ville.

La demande en éducation francophone étant très forte, trois classes sont ouvertes progressivement avec un seul cours en français. La qualité de l’enseignement étant toujours limitée, la maison des Filles de la Providence accueille des cours du soir.

Toutefois, dans les années 1970, l’école offre des programmes scolaires bilingues, et en 1982 les parents fransaskois obtiennent le droit d’ouvrir une école canadienne-française avec un enseignement intégralement en français.

Cette bonne nouvelle fait aussi suite à un exploit : « Au début des années 1980, Roger Gauthier, Gérard Leblanc et Gustave Dubois avaient fait le voyage à vélo de Saskatoon à Ottawa pour sensibiliser le Parlement à Ottawa sur les besoins d’un enseignement francophone à Saskatoon », rappelle Éric Lefol.

La maison des Filles de la Providence

Située autrefois sur l’avenue Edward, la maison des Filles de la Providence a été un lieu d’enseignement de la catéchèse avec des cours du soir donnés en français aux enfants, trois fois par semaine, de 16 h 30 à 18 h 30, dans les années 1960-1970.

« Jusqu’à la fin des années 2010, la maison était encore la propriété des Sœurs de la Providence, et elle a changé de main juste avant la période COVID », précise Éric Lefol.

Les Filles de la Providence étaient six religieuses françaises arrivées en Saskatchewan à la demande de l’évêque de Prince Albert. Elles avaient pour mission à partir de 1903 d’offrir des soins hospitaliers et de l’enseignement.

Les religieuses sont arrivées à Saskatoon plus tard pour de l’enseignement, à la demande du curé de la paroisse des Saints-Martyrs et des parents fransaskois.

La maison des Fafard

Quant à elle, la maison des Fafard a été la première école de Saskatoon à offrir un enseignement catholique intégralement en français.

C’est le couple Lucien et Claire Fafard qui décide à l’époque de prêter le sous-sol de leur maison pour abriter l’école.

Ouverte le 7 mars 1966, située au 1621 avenue Edward, la maison fermera six mois plus tard pour des raisons de sécurité.

Lucille Sertin, coordinatrice culturelle de Vitalité 55+, fournit quelques détails au sujet de cette fermeture précoce : « Il y a une image où on voit une échelle par laquelle les élèves descendaient pour se rendre au sous-sol, et c’était l’unique moyen d’accès. »

« Après le passage d’un contrôle de la Commission des incendies de Saskatoon, poursuit-elle, la petite école fermera ses portes. »

Les parents se voient donc obligés d’inscrire leurs enfants dans des écoles avec des programmes majoritairement anglophones.

« La maison vient juste de changer de propriétaire, il y a de cela deux années, ponctue Éric Lefol. Les Fafard l’ont vendue. »

La radio communautaire

Située autrefois à l’intersection de l’avenue Alexandra et de la rue Balmoral, la radio animait le quotidien des familles canadiennes-françaises de 1952 à 1973 dans le quartier North Park.

La radio produisait et diffusait des émissions et des chansons en français, avant d’être rachetée par Radio-Canada en 1973. Aujourd’hui, bien que le bâtiment tienne toujours debout, il abrite une église.

La radio aura été un canal d’expression de l’identité francophone. C’est après plusieurs tentatives à travers la province que la communauté francophone est parvenue à ouvrir deux radios communautaires, à Gravelbourg et à Saskatoon.

L’émission de Marie-Antoinette Papen, destinée aux femmes, a été l’une des plus prisées des auditeurs fransaskois. La radio a attiré de nombreux jeunes journalistes et animateurs québécois qui, une fois à Saskatoon, s’impliquaient dans la culture locale.

En 1973, Radio-Canada rachète les radios communautaires de Saskatoon et de Gravelbourg, et les émissions ne sont plus du goût des Fransaskois, car les programmes québécois ne répondent pas à leur demande.

La communauté décide des années plus tard de reprendre l’antenne de Gravelbourg qui continue à émettre jusqu’à présent sous le nom de CFRG-FM La voix des Prairies.

Print
5486

Simb SimbSimb Simb

Other posts by Simb Simb
Contact author

Contact author

x
De l’huile sur un feu presque éteint?

De l’huile sur un feu presque éteint?

Un cadre du CÉF devient président de l'APF

L’élection d’un employé cadre du Conseil des écoles fransaskoise à la présidence de l’Association des parents fransaskois (APF) (CÉF) en fait sourciller plus d’un dans la communauté. 

Thursday, October 27, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (36659)/Comments (0)/
Education Week 2016: Celebrating Today, Preparing for Tomorrow

Education Week 2016: Celebrating Today, Preparing for Tomorrow

The Government of Saskatchewan has proclaimed October 16-22, 2016 as Education Week in Saskatchewan.
Monday, October 17, 2016/Author: Gouvernement de la Saskatchewan/Number of views (21745)/Comments (0)/
Bière et ailes de poulet avec Les Petits Pois de Bellevue

Bière et ailes de poulet avec Les Petits Pois de Bellevue

L'activité de levée de fonds du centre éducatif attire plus de 80 personnes

Le 7 octobre 2016 plus de 80 personnes se sont rendues au Centre communautaire BDS à Bellevue pour participer à la première soirée bière et ailes de poulet du Centre éducatif Les Petits Pois.

Thursday, October 13, 2016/Author: Centre francophone BDS/Number of views (33049)/Comments (0)/
Petite enfance: les communautés francophones ont besoin de plus de soutien

Petite enfance: les communautés francophones ont besoin de plus de soutien

Le commissaire aux langues officielles publie un rapport sur la petite enfance

Dans son rapport "La petite enfance: vecteur de vitalité des communautés francophones en situation minoritaire", dévoilé le 3 octobre 2016, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, demande au gouvernement fédéral d’ouvrir les coffres pour les services touchant la petite enfance en milieu minoritaire.
Wednesday, October 12, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (32705)/Comments (0)/
L’École Beau Soleil de Gravelbourg: 25 ans d’existence

L’École Beau Soleil de Gravelbourg: 25 ans d’existence

Lors du passage de la tournée « Mon enfant, mon engagement » de l’Association des parents fransaskois, je regardais les gens dans la salle pour constater que nous n’étions que deux à avoir connu la saga de la mise sur pied de l’École Beau Soleil à Gravelbourg.

 

 

Monday, October 3, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (31293)/Comments (0)/
Les tribunaux pour morceler le Protocole des langues officielles dans l’enseignement?

Les tribunaux pour morceler le Protocole des langues officielles dans l’enseignement?

Trois organismes ont réclamé mi-septembre la modernisation des ententes nationales en éducation qui lient le fédéral et les provinces. Ils demandent la création d’un protocole additionnel tripartite pour la gestion des fonds fédéraux destinés à l’enseignement en français, langue maternelle. 

Saturday, October 1, 2016/Author: Anonym/Number of views (34920)/Comments (0)/
Santé mentale à l’école

Santé mentale à l’école

Accepter de partager ses états d’âme est difficile quand on souffre

Le phénomène est répandu : des enfants en retrait ou agressifs qui dérangent. On ne sait pas comment les aider, on les écarte, on les stigmatise et les relations se détériorent. La santé mentale n’est pas perçue comme un problème de santé ordinaire.


Tuesday, September 27, 2016/Author: Anonym/Number of views (32163)/Comments (0)/
Quand sommeil rime avec problème

Quand sommeil rime avec problème

20h : voici le moment tant redouté du coucher. « Est-ce que Capucine va encore crier de longues minutes avant de s’endormir ? », « Combien de fois Lucas va-t-il se réveiller cette nuit ?  « Je suis épuisée au travail, physiquement et nerveusement. »

Thursday, September 15, 2016/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (44233)/Comments (0)/
Nouvelle année scolaire et nouveau plan stratégique pour le CÉF

Nouvelle année scolaire et nouveau plan stratégique pour le CÉF

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) veut arrimer le nouveau plan stratégique 2016-2021 du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) avec les écoles fransaskoises et la communauté.
Wednesday, September 7, 2016/Author: Pascal Lévesque/Number of views (31488)/Comments (0)/
Regard sur le modèle scolaire finlandais

Regard sur le modèle scolaire finlandais

La Finlande, jadis premier de classe, dégringole en éducation

Cet article vous propose ce que l’on peut importer de ce système scolaire du pays de Nokia, dans le nord de l’Europe, qui a aboli l’école privée en 1970.

Tuesday, September 6, 2016/Author: Marie-Jacquard Handy, orthopédagogue/Number of views (28968)/Comments (0)/
Français, littérature et décrochage universitaire

Français, littérature et décrochage universitaire

Entretien avec l’auteur Paul Savoie

L'auteur Paul Savoie a accepté de partager sa vision de la dimension francophone dans le monde de l’enseignement et de l’édition.

Monday, September 5, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (28576)/Comments (0)/
Démission d’André Denis du CSF: « Je voulais du renouvellement»

Démission d’André Denis du CSF: « Je voulais du renouvellement»

André Denis, ancien président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), affirme avoir démissionné de son poste de conseiller, le 10 juillet dernier, après neuf ans et demi d’implication, à cause de la réembauche de Bernard Roy comme directeur de l’éducation du Conseil des écoles fransaskoise (CÉF).
Friday, September 2, 2016/Author: Pascal Lévesque/Number of views (32525)/Comments (0)/
André Messier nommé directeur général adjoint à l’éducation

André Messier nommé directeur général adjoint à l’éducation

Une nomination au CÉF qui soulève des vagues

La nomination d’André Messier à la direction générale adjointe à l’éducation du Conseil des écoles fransaskoises a suscité quelques questionnements compte tenu des antécédents houleux de monsieur Messier alors qu’il était directeur de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs à Granby.

Sunday, August 21, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (32642)/Comments (0)/

Sacré Charlemagne!

Pour nous inviter aux vacances, il y a eu la chanson « C’est le temps des vacances ».  Mais pour nous ramener à la réalité de la fin de celles-ci et de la rentrée scolaire, il y a eu une chanson très populaire en son temps par la chanteuse française France Gall. Évidemment, il s’agit de « Sacré Charlemagne ».

Thursday, August 18, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (26136)/Comments (0)/
Rentrée scolaire stress et excitation pour enfants et parents

Rentrée scolaire stress et excitation pour enfants et parents

Le mois de septembre résonne comme le mois de toutes les découvertes. La plus grande découverte, et néanmoins la plus stressante pour un grand nombre de familles, reste l’entrée à l’école.

Thursday, August 18, 2016/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (39500)/Comments (0)/
RSS
First1112131416181920Last

 - Thursday 14 November 2024