Skip Navigation
Alexandra Drame (EV)

Immersion dans l’immersion

Entrevue avec Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon

M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour les écoles d’immersion de Saskatoon .

M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour les écoles d’immersion de Saskatoon .

Photo: Alexandra Drame
C’est le temps de la rentrée et on a beaucoup parlé des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), mais il y a aussi les autres : les écoles d’immersion. Pour faire un point sur ce secteur, nous avons rencontré M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon. 

Eau Vive : Mr Bazin, en quoi consiste votre métier?

Paul Bazin : Le conseiller pédagogique fait un peu de tout! Il travaille avec la communauté des écoles, les administrations, les professeurs, les étudiants, les parents, pour donner l’accès à l’information.

La communauté scolaire de Saskatoon s’étend aussi sur les villes des environs car il n’y a pas d’écoles d’immersion à Warman, Martensville ou Dundurn.

EV : Comment se porte l’immersion?

PB : Actuellement à Saskatoon, il y a 7 écoles élémentaires et 4 écoles secondaires. L’année scolaire passée, en 2013-2014, nous avons accueilli 200 nouveaux étudiants, soit près de 1900 étudiants. Et nous prévoyons encore une croissance pour le futur. Les politiques fédérales, les politiques au Québec et les conflits langagiers à travers le pays ont eu un impact positif sur les inscriptions en immersion.

 EV : Qu’est-ce qui est fait pour promouvoir le français en Saskatchewan?

PB : Tout d’abord, pour attirer les étudiants, nous nous assurons que la programmation est bien connue. Beaucoup d’efforts sont mis dans les publications de promotions écrites. Il y a beaucoup de bouche à oreille entre parents. Des parents membres de la communauté d‘école réfèrent d’autres parents. Généralement, quand un parent m’appelle, son choix est déjà fait, il est déjà décidé.

 EV : Et la communauté fransaskoise, les élèves et professeurs y sont-ils intégrés?

PB : Oui, il y a un désir de les intégrer. La Troupe du Jour (LTDJ) et l’Association jeunesse fransaskoise (AJF), entre autres, font beaucoup d’efforts pour travailler avec nos élèves, pour montrer aux élèves qu’ils font partie de la communauté fransaskoise/francophone. Canadian Parents For French (CPF) contribuent aussi. Les jeunes participent à des concours d’art oratoire, assistent au festival de théâtre francophone. Ils peuvent vivre leur langue française d’une manière authentique.

Pour les professeurs, c’est différent d’être professeur de langue seconde dans une communauté minoritaire. Certains assistent aux 5 à 7. Ils veulent se connaître, et font des soirées et rencontres entre professeurs d’immersion. Chaque expérience est personnelle.

La représentation de la francophonie à Saskatoon est plus diverse que quand j’étais plus jeune. Avant c’était surtout des fransaskois et des francophiles venus de l’est. Cette communauté a beaucoup changé dans les 10 dernières années. Voir les gens parler, s’amuser, et vivre en français en Saskatchewan, c’est super! Ce n’est plus une petite communauté, c’est une grande communauté composée de personnes de diverses origines qui s’intègrent. Les élèves qui apprennent dans nos écoles représentent cette nouvelle communauté.

Quand j’étais bibliothécaire à l’école Lakeview, nous avions fait une activité pour reconnaître la culture des étudiants de l’école : ils venaient de 30 pays différents! C’est un bon reflet de la communauté à Saskatoon en général.

EV : La crise au Conseil des écoles fransaskoises a-t-elle eu un impact sur les inscriptions dans les écoles d’immersion?

PB : C’est une question sur laquelle je ne peux pas me prononcer. Mais en règle générale, je trouve les conflits de toutes sortes regrettables. Celui-ci également. 

EV : Lorsque la crise au CÉF a été traitée par les médias anglophones, certaines personnes ont réagi en argumentant que les écoles fransaskoises n’avaient pas leur place puisqu’il existe les écoles d’immersion. Quelle est la différence entre les deux?

PB : La différence fondamentale entre les deux systèmes est que l’un est ouvert aux ayant droits d’origine francophone, et l’autre est ouvert à tous. Le programme a pour but de donner la chance à chacun d’apprendre la langue et la culture pour participer dans la communauté locale et mondiale en utilisant diverses langues. Mais au final, je pense que tous les systèmes cherchent à ce que les élèves deviennent des membres responsables d’une société démocratique.

EV : Quelle est votre histoire, pourquoi cette implication dans le secteur de l’immersion?

PB : Ma mère, Marie Bazin, franco-ontarienne, a été une des premières enseignantes qui a lancé le programme d’immersion dans les écoles de Saskatoon, il y a une trentaine d’année, à l’École Victoria. Depuis que j’étais dans son ventre, j’ai été dans les écoles d’immersion de Saskatoon, c’est-à-dire toute ma vie! Je suis né en Saskatchewan de mère francophone : je me crois fransaskois et ma langue première est le français.

C’est difficile pour quelqu’un de Saskatchewan de vivre d’une manière culturelle et linguistique en français. Ce n’est pas Montréal ou Moncton. Mais on peut écouter du théâtre en français, écouter Radio-Canada, lire l’Eau vive, écouter de la musique en français. Et il faut aussi prendre chaque occasion de parler en français avec ses proches, sa famille, ses amis, ses collègues.

J’essaye de donner à mon fils l’opportunité d’apprendre la langue. C’est difficile quand la communauté mondiale est de plus en plus en anglais, mais je veux reproduire ce cycle, lui donner ce cadeau de parent à enfant que ma mère m’a donné quand j’étais petit.
Previous Article Notre école
Next Article Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles
Print
29993

Alexandra Drame (EV)Alexandra Drame (EV)

Other posts by Alexandra Drame (EV)
Contact author

Contact author

x
Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Gravelbourg se mobilise pour sauver un joyau de notre patrimoine

GRAVELBOURG - L’avenir de l’édifice se joue en ce moment.  Est-ce que ce monument à un pan de l’histoire fransaskoise ne survivra qu’en photos?  

Tuesday, March 7, 2017/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (29624)/Comments (0)/
Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Décès de la première enseignante de l’École canadienne-française de Saskatoon

SASKATOON - Le 5 février dernier, des centaines de personnes se sont rendues au pavillon élémentaire de l’École canadienne-française de Saskatoon pour rendre hommage à Monique Rousseau, la première enseignante de l’école, décédée le 20 janvier 2017. 
Wednesday, March 1, 2017/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (36246)/Comments (0)/
« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

Voyager avec un enfant

Voyager en voiture, en avion ou en train pour un long trajet représente toujours un défi pour les parents. 
Thursday, February 2, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (43724)/Comments (0)/
Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

La signature d’un protocole d’entente entre la Faculté de sciences infirmières de l’Université de Regina et La Cité universitaire francophone a eu lieu le 9 décembre 2016. Ce protocole vise à offrir un programme postsecondaire bilingue en sciences infirmières dès 2018. 

Saturday, January 21, 2017/Author: La Cité universitaire francophone/Number of views (36580)/Comments (0)/
Des graphistes en herbe à l’École Valois

Des graphistes en herbe à l’École Valois

La classe de la 3e année de l'École Valois a conçu une affiche pour la pièce de théâtre Par amitié. Selon leur enseignante, madame Nathalie Beaulieu, "la classe a eu beaucoup de plaisir à concevoir des affiches pour la pièce de théâtre. Cela correspondait à mon programme d'étude de faire une affiche en utilisant le titre d'une pièce où d'un livre. Quel beau travail ont fait les élèves."

Monday, January 2, 2017/Author: ENDV/Number of views (43007)/Comments (0)/
Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

GRAVELBOURG - C’est le 9 novembre dernier que les jeunes des écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg, le personnel des deux institutions scolaires et des membres de la communauté fransaskoise se sont donné rendez-vous pour la célébration du Jour du Souvenir sous le thème « Nous nous souviendrons ».

Friday, December 2, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (35021)/Comments (0)/
Article 23 : Un autre faux départ pour le préscolaire?

Article 23 : Un autre faux départ pour le préscolaire?

Il y a dix ans, la Table nationale en petite enfance devait faire des choix critiques. Ses membres ont décidé de continuer à se réseauter et à développer des modèles de lieux de service pour stimuler un mouvement national. Et ils ont écarté la stratégie juridique, qui aurait consisté à monter une cause solide quelque part au pays.

Thursday, November 24, 2016/Author: Anonym/Number of views (45191)/Comments (0)/
Rencontre avec la nouvelle présidente du CSF

Rencontre avec la nouvelle présidente du CSF

"Je veux aider la communauté à guérir"

 

Christiane Guérette a été élue pour représenter le district de Saskatoon au sein du Conseil scolaire fransaskois (CSF) lors des élections scolaires du 26 octobre 2016. Elle a été choisie par une majorité de conseillers pour occuper la présidence du CSF succédant ainsi à Alpha Barry. L’Eau vive l’a rencontrée.


 

Thursday, November 24, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (34950)/Comments (0)/
Créer une relation complice avec son enfant

Créer une relation complice avec son enfant

Comment bâtir un lien durable

« Allez mon chéri, range vite tes affaires, prends ton goûter, relaxe-toi 5 minutes et fais tes devoirs. Puis prépare-toi, nous partons à ton entraînement de soccer. » Cette routine quasi quotidienne durant la semaine est commune dans bien des foyers.

Wednesday, November 23, 2016/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (48844)/Comments (0)/
Le devoir des écoles sans ressources

Le devoir des écoles sans ressources

Il faut enseigner la langue et la culture en même temps

« Il faut enseigner la langue et la culture en même temps. Si on ne le fait pas, on est voué à disparaître. »

Monday, November 21, 2016/Author: Réjean Paulin/Number of views (35544)/Comments (0)/
Inauguration de la nouvelle École Gravelbourg School

Inauguration de la nouvelle École Gravelbourg School

Mardi le 18 octobre 2016 avait lieu l’inauguration de l’École Gravelbourg School à Gravelbourg.
Friday, November 4, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (34538)/Comments (0)/
L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

Un bon spectacle pour un anniversaire d'importance

GRAVELBOURG -  La communauté fransaskoise de Gravelbourg a célébré le 25ième anniversaire de l’École Beau Soleil, qui a vu le jour en 1990 au Centre culturel Maillard.

Sunday, October 30, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (34190)/Comments (0)/
Méditer à l’école

Méditer à l’école

Pour être en paix avec soi et avec les autres

Pourquoi amener la pratique de la méditation dans nos écoles? Parce qu'elle donne la possibilité de s’entraîner à ressentir ce qu’on est en train de vivre de façon concrète. Elle donne aux élèves la force mentale de pauser, ressentir, et stabiliser leur attention sur ce qu’ils-elles vivent
Saturday, October 29, 2016/Author: Frédéric Dupré et Céline Martin/Number of views (33611)/Comments (0)/
Bonne note de passage pour les écoles fransaskoises

Bonne note de passage pour les écoles fransaskoises

Le CÉF débute l’année scolaire débute sur une note positive

C’est une commission scolaire fransaskoise en meilleure santé qui débute la nouvelle année scolaire.
Thursday, October 27, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (28739)/Comments (0)/
De l’huile sur un feu presque éteint?

De l’huile sur un feu presque éteint?

Un cadre du CÉF devient président de l'APF

L’élection d’un employé cadre du Conseil des écoles fransaskoise à la présidence de l’Association des parents fransaskois (APF) (CÉF) en fait sourciller plus d’un dans la communauté. 

Thursday, October 27, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (36612)/Comments (0)/
RSS
First1011121315171819Last

 - Tuesday 5 November 2024