Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere Nouveau système d'abonnement
Entre Métis et Canadiens français, des relations ambivalentes depuis deux siècles
Michel Dubé

Entre Métis et Canadiens français, des relations ambivalentes depuis deux siècles

Les Canadiens français, qu’ils soient au Québec, au Manitoba ou dans les Territoires du Nord-Ouest (qui deviendront plus tard la Saskatchewan et l’Alberta), se sont longtemps perçus comme amis et alliés des Métis majoritairement francophones de l’Ouest canadien. Mais les relations n’ont pas toujours été au beau fixe.

Certes, les deux groupes partagent une langue, et souvent la même foi, et tirent une partie de leurs origines au Québec.

Néanmoins, plusieurs différences les séparent. La vie du jeune Métis est aussi enrichie de l’apport de sa famille autochtone. Par conséquent, la langue, la foi, la vie culturelle et les habitudes de vie des Métis sont distinctes.

Les Métis et les Canadiens français du 19e siècle vivent ensemble dans les communautés francophones de l’Ouest. Ainsi, des alliances se forgent entre les deux groupes grâce surtout au rôle joué par le clergé franco-catholique.

L’abbé Georges-Antoine Belcourt, par exemple, est un fervent défenseur du commerce libre et s’allie aux Métis qui le réclament.

L’abbé Joseph-Noël Ritchot devient l’un des alliés principaux de Louis Riel et du gouvernement provisoire lors des événements de 1869-1870 à la Rivière-Rouge.

Dans la région de la rivière Saskatchewan Sud, les Pères André et Moulin ont appuyé les Métis qui réclamaient la reconnaissance de leurs droits territoriaux auprès du gouvernement fédéral entre 1880 et 1885.

Ainsi, les Métis et les Canadiens français trouvent l’occasion de s’allier à plusieurs reprises au cours des 19e et 20e siècles pour assurer la survie de leurs cultures respectives.

Des différends

Par contre, l’arrivée de nombreux colons canadiens-français au Manitoba après 1870 et en Saskatchewan après 1885 réduit l’influence métisse au sein de la communauté francophone.

Ces nouveaux colons apportent aussi des préjugés envers les premiers habitants dans ces régions. C’est la cause francophone et catholique que supportent la plupart des porte-parole du Canada français, sans aucun égard pour la cause métisse.

Les Métis deviennent alors rapidement une minorité ethnique et polyglotte au sein de la minorité francophone de la province.

Le colon canadien-français apporte les perceptions du monde qui prévalent à l’époque. Le colon d’origine européenne se croit plus civilisé que les peuples autochtones.

Dans cette hiérarchie, le Métis est considéré supérieur aux Autochtones à cause de ses racines européennes et inférieur aux Européens en raison de ses racines autochtones.

Le colon cherche donc à « civiliser » le Métis en le transformant en « bon Canadien français ». Les écoles francophones et catholiques enseignent ainsi aux enfants métis la langue, la culture et les valeurs canadiennes-françaises.

Par exemple, on croit que la langue méchif est le résultat d’une mauvaise éducation et l’on tente de remédier à la situation en corrigeant les élèves qui la parlent. Certains enfants métis se retrouvent même dans les écoles résidentielles et les écoles de jour parmi leurs cousins Premières Nations.

Ainsi, les Canadiens français contribuent à la disparition de la langue et de la culture métisses. Et, bien sûr, le racisme de plusieurs colons envenime la situation. Plusieurs Métis, afin d’échapper aux railleries, décident de s’assimiler soit aux francophones soit aux anglophones.

D’autres Métis préfèrent se rapprocher de leur parenté Premières Nations. Des communautés métisses entières disparaissent ainsi au cours du 20e siècle.

Plusieurs conflits explosent entre les élites métisses et canadiennes-françaises au cours du 20e siècle. Les intérêts politiques et les objectifs des deux groupes ne s’agencent pas toujours. Les interprétations historiques causent aussi des différends et provoquent quelques polémiques.

De nombreux historiens commencent à s’intéresser à la question des relations entre Métis et Canadiens français à partir des années 1970.

En Saskatchewan, avec l’émergence de l’identité fransaskoise, surtout parmi la jeunesse, une volonté de reconnaître le rôle des Métis dans le développement de l’Ouest et de leurs liens historiques se manifeste graduellement.

Ces efforts de rapprochement entre Métis et Fransaskois feront l’objet d’une future chronique.

Les chroniques du Conseil de St. Laurent sont issues des esprits fertiles d’un groupe d’amis métis et francophones de la Saskatchewan dont le souci et le désir sont de rapprocher leurs communautés respectives.

Le Conseil de St. Laurent est une entité légale enregistrée auprès du gouvernement provincial inspiré du premier Conseil de St. Laurent de Grandin établi en 1873.

Print
2148

Michel DubéGhita Hanane

Other posts by Michel Dubé
Contact author

Contact author

x
Préparer un été harmonieux avec ses enfants

Préparer un été harmonieux avec ses enfants

Quand 2 mois de vacances peuvent sembler interminables…

Alors que l’été représente pour les enfants 2 mois de liberté, de repos et de découvertes, il en est tout autrement pour les parents !

Saturday, July 1, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (43271)/Comments (0)/
Le drapeau du Traité no 4 hissé à l’école Sacred Heart Community School

Le drapeau du Traité no 4 hissé à l’école Sacred Heart Community School

REGINA - Le drapeau du Traité 4 s’est élevé à l’école Sacred Heart Community School de Regina, le 6 juin dernier devant plus de 250 élèves.
Wednesday, June 28, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (47283)/Comments (0)/
Un nouveau terrain de jeu pour l'École canadienne-française de Saskatoon

Un nouveau terrain de jeu pour l'École canadienne-française de Saskatoon

Aboutissement de deux ans d’efforts et de mobilisation

Le nouveau terrain de jeu du pavillon élémentaire de l’École canadienne-française de Saskatoon a été inauguré le 13 juin 2017.

Tuesday, June 27, 2017/Author: Webmestre/Number of views (36653)/Comments (0)/
Roger Gauthier : Trente ans d'engagement

Roger Gauthier : Trente ans d'engagement

Direction : Retraite

REGINA - Après de nombreuses années de service aux niveaux de la santé et de l’éducation, l’heure de la retraite a sonné pour Roger Gauthier.  

Thursday, June 22, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (40753)/Comments (0)/
Le CSF informera les conseils des écoles fransaskoises

Le CSF informera les conseils des écoles fransaskoises

Campagne de lettres Touchez pas à la gestion scolaire fransaskoise

SASKATOON - Une proposition a été adoptée concernant la campagne de lettres Touchez pas à la gestion scolaire lors de la séance régulière du CSF, le 31 mai dernier.

Thursday, June 22, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (27179)/Comments (0)/
Gilles Groleau récompensé

Gilles Groleau récompensé

Une carrière consacrée à l'éducation en français

REGINA - Gilles Groleau a été le récipiendaire du prix Dubois-Leblanc soulignant la qualité de son engagement au niveau du perfectionnement professionnel des enseignants dans les écoles fransaskoises.

 

Thursday, June 22, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (31653)/Comments (0)/
Un budget scolaire 2017-2018 sous le signe des compressions

Un budget scolaire 2017-2018 sous le signe des compressions

Séance régulière du 31 mai du Conseil scolaire fransaskois

SASKATOON - Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a prévu des compressions budgétaires pour l’année scolaire 2017-2018, en réaction aux compressions annoncées par le gouvernement provincial de Brad Wall.

Thursday, June 8, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (31674)/Comments (0)/
Huit nouveaux diplômés pour le Collège Mathieu

Huit nouveaux diplômés pour le Collège Mathieu

 

Huit finissants du Collège Mathieu sont partis sourire bien en vue avec leur diplôme en main à la suite de leur collation des grades, le 13 mai dernier à Regina.

Saturday, May 27, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (34726)/Comments (0)/
Activités sportives ou artistiques: quand notre petit ne sait plus quoi choisir

Activités sportives ou artistiques: quand notre petit ne sait plus quoi choisir

Nous rêvons tous de voir notre enfant s’épanouir, se développer dans un sport ou une activité artistique.
Thursday, May 25, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (40710)/Comments (0)/
Trois Fransaskois à Expo-science 2017

Trois Fransaskois à Expo-science 2017

L’Université de Regina accueillait le concours scientifique national Expo-Sciences du 14 au 20 mai dernier.
Thursday, May 25, 2017/Author: Pierre-Émile Claveau/Number of views (27979)/Comments (0)/
Ottawa doit faire mieux pour les écoles des minorités

Ottawa doit faire mieux pour les écoles des minorités

Le gouvernement fédéral échoue à son devoir constitutionnel d’aider les parents canadiens à exercer leur droit d’envoyer leurs enfants dans les écoles de la minorité linguistique, tranche un comité des Communes.
Thursday, May 25, 2017/Author: Mélanie Marquis (Presse canadienne)/Number of views (29931)/Comments (0)/
Concours de l'ACELF: l’école de Bellevue remporte deux prix

Concours de l'ACELF: l’école de Bellevue remporte deux prix

L’ACELF récompense la créativité de la jeunesse francophone de l’Ouest et des territoires

L’école de Bellevue a remporté deux prix parmi les 20 décernés à l’échelle nationale, soit dans le volet Petite enfance et le volet Primaire/élémentaire.
Friday, May 5, 2017/Author: L'Eau vive/Number of views (30390)/Comments (0)/
Maman, je me lave tout seul !

Maman, je me lave tout seul !

Apprendre à son enfant l’autonomie dans son hygiène

Bien que l’enfant, dans son développement classique, aime faire « tout, tout seul », se laver correctement relève souvent du défi.

Monday, May 1, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (44244)/Comments (0)/
La Cité Universitaire francophone célèbre ses talents

La Cité Universitaire francophone célèbre ses talents

REGINA - L’ambiance était électrique à la Cité universitaire francophone mercredi 12 avril, lors du 5 à 7 clôturant la session d’hiver.
Friday, April 28, 2017/Author: Marie Galophe/Number of views (33047)/Comments (0)/
Emmanuel Aïto à la direction de la Cité universitaire francophone

Emmanuel Aïto à la direction de la Cité universitaire francophone

REGINA - Directeur par intérim de la Cité universitaire francophone depuis août 2016, Emmanuel Aïto a été choisi pour occuper la direction de l’institution pour les cinq prochaines années.
Thursday, April 27, 2017/Author: La Cité universitaire francophone/Number of views (28160)/Comments (0)/
RSS
First910111214161718Last

 - Monday 23 December 2024