Skip Navigation
Bon 36366
L’Ordre de Gabriel Dumont, de père en fille
Marie-Lou Bernatchez

L’Ordre de Gabriel Dumont, de père en fille

Le 25 mars dernier, Doris McDougall, originaire de Saint-Louis en Saskatchewan, a reçu la prestigieuse médaille d’or de l’Ordre de Gabriel Dumont. Un honneur que la Métisse francophile a reçu de l’Institut Gabriel Dumont, lui rappelant le souvenir de son père lui-même décoré par ce prix il y a une trentaine d’années.

« Je crois que mon père serait très heureux », lance la dame de 86 ans. Depuis les années 1980, l'Ordre de Gabriel Dumont souligne la contribution exceptionnelle d’individus à la Nation métisse. La médaille d’or en est la plus haute distinction.

Image
Doris McDougall, récipiendaire de la médaille d’or de l’Ordre de Gabriel Dumont en 2022 Crédit: Juli Labrecque

Bien que très heureuse de cette récompense, Doris McDougall reste humble : « Je connais tellement de personnes autour de moi qui ont accompli beaucoup pour les communautés métisses et qui mériteraient cet honneur », songe-t-elle.

Doris McDougall a grandi dans la région de Lépine Flats, à quelques kilomètres du village de Saint-Louis, où tous les résidents étaient d’origine métisse et vivaient selon le mode de vie traditionnel.

« J’ai parlé le michif avec ma famille jusqu’à ce que l’on déménage à Saint-Louis pour les études secondaires, confie la récipiendaire. À ce moment-là, ma sœur et moi nous sommes mêlées à la vie des francophones et des anglophones. Je me souviens que les gens trouvaient le langage michif étrange. »

Éducatrice pendant plus de 30 ans auprès des communautés métisses du nord de la province, Doris McDougall a toujours mis de l’avant la culture et les traditions de son peuple.

Au fil des ans, elle s’est dévouée de façon bénévole dans sa petite communauté métisse de Saint-Louis. « Je m’occupe du cimetière avec ma sœur, j’organise des bingos, je fais beaucoup de levées de fonds », illustre-t-elle.

Vers un renouveau

Il y a de l’intérêt pour la langue michif, comme si on voulait la faire renaître 

Les différentes médailles de l’Ordre de Gabriel Dumont 2022 ont été remises lors d’un gala tenu à TCU Place à Saskatoon. « C’était une très belle soirée, très bien organisée. Ma grande sœur et ma petite sœur y ont assisté », se réjouit la lauréate.

En outre, cette dernière est heureuse de constater un intérêt grandissant pour les Métis depuis quelques années. « Il y a toutes sortes de choses maintenant pour les communautés métisses, on en parle plus, il y a même de l’intérêt pour la langue michif, comme si on voulait la faire renaître », observe-t-elle, enthousiaste.

Et ce travail est notamment porté par l’Institut Gabriel Dumont qui « fait un travail extraordinaire pour influencer positivement les communautés métisses du Nord, mais aussi de toute la province », note la femme de conviction.

Image
L’Ordre de Gabriel Dumont est remis depuis les années 1980. Crédit: Juli Labrecque

D’une génération à l’autre

Il faut dire que la gagnante de la médaille d’or descend d’une lignée vouée corps et âme à la cause métisse.

Médéric Zéphirin McDougall, son père, était un employé de la municipalité de Saint-Louis et a œuvré toute sa vie pour l’avancement de son peuple. Membre fondateur et délégué de l’Association des Métis et président de la section locale de l’Association culturelle franco-canadienne, il s’est également mobilisé pour la langue française.

Image
Médéric Zéphirin McDougall (1903-1989) était le père de Doris McDougall. Crédit : Archives de l’Institut Gabriel Dumont

Ce dernier a reçu l’Ordre de Gabriel Dumont dans les années 1980 ainsi que l’Ordre du Canada en 1986. « Je me rappelle très bien lorsqu’il a gagné », explique sa fille.

Grand soutien de l’Institut Gabriel Dumont, Médéric Zéphirin McDougall en a été membre du conseil d’administration avant de recevoir le prix. « Il a toujours été défenseur de la cause métisse, il était déjà extrêmement dévoué lorsque j’étais enfant », souligne son héritière.

Né en 1903 à Saint-Louis, Médéric Zéphirin McDougall était le petit-fils d’Alexandre McDougall et de Maxime Lépine, deux membres actifs de la Résistance du Nord-Ouest des Métis en 1885 à Batoche.

Image
Maxime Lépine (1837-1897) était un entrepreneur et politicien métis lié d’amitié avec Louis Riel. Crédit: Archives du Manitoba

 

Ami intime et plus tard beau-frère par alliance de Louis Riel, Maxime Lépine a fait partie du gouvernement provisoire de la colonie de la rivière Rouge au Manitoba mis sur pied en 1869, principalement dans le but de garantir les droits des Métis face à l’annexionnisme canadien.

En recevant la médaille d’or de l’Ordre de Gabriel Dumont, Doris McDougall perpétue ainsi la tradition et assure sa part dans la transmission du flambeau familial.

 

 

À propos de l’Institut Gabriel Dumont
L'Ordre de Gabriel Dumont est décerné par l'Institut Gabriel Dumont à un petit nombre de personnes chaque année qui se sont illustrées auprès des Métis du Canada. Toutefois, le prix est décerné à des personnes sans distinction d'appartenance ethnique.Depuis leur première remise dans les années 1980, les médailles de l'Ordre de Gabriel Dumont ont été décernées à 86 personnes. Il s’agit de l'une des plus hautes distinctions civiles de la Nation métisse au Canada.
Image
Gabriel Dumont (1837-1906) était un commandant militaire des Métis lors de la Rébellion du Nord-Ouest en 1885. Crédit: Domaine public
L'Institut Gabriel Dumont, présent à Saskatoon, Regina et Prince Albert, a pour mission de favoriser le renouveau et le développement de la culture métisse. Pour ce faire, l’institution s’investit dans la recherche, le développement, la collecte et la distribution de matériaux, et la conception, l'élaboration et la prestation de programmes et de services éducatifs aux Métis.Gabriel Dumont est l’une des figures majeures du peuple métis. Ce dernier a joué un rôle capital pour la vitalité économique et l’autonomie politique des Métis au Canada. Chef de chasse et guerrier reconnu, il a fait partie des commandants militaires et alliés de Louis Riel durant la Rébellion du Nord-Ouest en 1885. Né à Winnipeg, il est décédé en 1906 à Saint-Isidore de Bellevue, en Saskatchewan. 
Print
3814

Marie-Lou BernatchezMarie-Lou Bernatchez

Other posts by Marie-Lou Bernatchez
Contact author

Contact author

x
Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Parfois, un cours 101 sur la gestion d’un OSBL est de mise.

Wednesday, March 15, 2017/Author: André Magny (Francopresse)/Number of views (29097)/Comments (0)/
L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

Les premiers mois de l’arrivée de notre bébé nous transportent de joie. Puis, arrive le temps fatidique de cet apprentissage qui nous semble insurmontable : la propreté !

Sunday, March 12, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (40474)/Comments (0)/
Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Gravelbourg se mobilise pour sauver un joyau de notre patrimoine

GRAVELBOURG - L’avenir de l’édifice se joue en ce moment.  Est-ce que ce monument à un pan de l’histoire fransaskoise ne survivra qu’en photos?  

Tuesday, March 7, 2017/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (28317)/Comments (0)/
Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Décès de la première enseignante de l’École canadienne-française de Saskatoon

SASKATOON - Le 5 février dernier, des centaines de personnes se sont rendues au pavillon élémentaire de l’École canadienne-française de Saskatoon pour rendre hommage à Monique Rousseau, la première enseignante de l’école, décédée le 20 janvier 2017. 
Wednesday, March 1, 2017/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (34432)/Comments (0)/
« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

Voyager avec un enfant

Voyager en voiture, en avion ou en train pour un long trajet représente toujours un défi pour les parents. 
Thursday, February 2, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (41851)/Comments (0)/
Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

La signature d’un protocole d’entente entre la Faculté de sciences infirmières de l’Université de Regina et La Cité universitaire francophone a eu lieu le 9 décembre 2016. Ce protocole vise à offrir un programme postsecondaire bilingue en sciences infirmières dès 2018. 

Saturday, January 21, 2017/Author: La Cité universitaire francophone/Number of views (35097)/Comments (0)/
Des graphistes en herbe à l’École Valois

Des graphistes en herbe à l’École Valois

La classe de la 3e année de l'École Valois a conçu une affiche pour la pièce de théâtre Par amitié. Selon leur enseignante, madame Nathalie Beaulieu, "la classe a eu beaucoup de plaisir à concevoir des affiches pour la pièce de théâtre. Cela correspondait à mon programme d'étude de faire une affiche en utilisant le titre d'une pièce où d'un livre. Quel beau travail ont fait les élèves."

Monday, January 2, 2017/Author: ENDV/Number of views (41721)/Comments (0)/
Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

GRAVELBOURG - C’est le 9 novembre dernier que les jeunes des écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg, le personnel des deux institutions scolaires et des membres de la communauté fransaskoise se sont donné rendez-vous pour la célébration du Jour du Souvenir sous le thème « Nous nous souviendrons ».

Friday, December 2, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (33518)/Comments (0)/
Article 23 : Un autre faux départ pour le préscolaire?

Article 23 : Un autre faux départ pour le préscolaire?

Il y a dix ans, la Table nationale en petite enfance devait faire des choix critiques. Ses membres ont décidé de continuer à se réseauter et à développer des modèles de lieux de service pour stimuler un mouvement national. Et ils ont écarté la stratégie juridique, qui aurait consisté à monter une cause solide quelque part au pays.

Thursday, November 24, 2016/Author: Anonym/Number of views (41988)/Comments (0)/
Rencontre avec la nouvelle présidente du CSF

Rencontre avec la nouvelle présidente du CSF

"Je veux aider la communauté à guérir"

 

Christiane Guérette a été élue pour représenter le district de Saskatoon au sein du Conseil scolaire fransaskois (CSF) lors des élections scolaires du 26 octobre 2016. Elle a été choisie par une majorité de conseillers pour occuper la présidence du CSF succédant ainsi à Alpha Barry. L’Eau vive l’a rencontrée.


 

Thursday, November 24, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (32811)/Comments (0)/
Créer une relation complice avec son enfant

Créer une relation complice avec son enfant

Comment bâtir un lien durable

« Allez mon chéri, range vite tes affaires, prends ton goûter, relaxe-toi 5 minutes et fais tes devoirs. Puis prépare-toi, nous partons à ton entraînement de soccer. » Cette routine quasi quotidienne durant la semaine est commune dans bien des foyers.

Wednesday, November 23, 2016/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (47360)/Comments (0)/
Le devoir des écoles sans ressources

Le devoir des écoles sans ressources

Il faut enseigner la langue et la culture en même temps

« Il faut enseigner la langue et la culture en même temps. Si on ne le fait pas, on est voué à disparaître. »

Monday, November 21, 2016/Author: Réjean Paulin/Number of views (34217)/Comments (0)/
Inauguration de la nouvelle École Gravelbourg School

Inauguration de la nouvelle École Gravelbourg School

Mardi le 18 octobre 2016 avait lieu l’inauguration de l’École Gravelbourg School à Gravelbourg.
Friday, November 4, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (31234)/Comments (0)/
L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

Un bon spectacle pour un anniversaire d'importance

GRAVELBOURG -  La communauté fransaskoise de Gravelbourg a célébré le 25ième anniversaire de l’École Beau Soleil, qui a vu le jour en 1990 au Centre culturel Maillard.

Sunday, October 30, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (30724)/Comments (0)/
Méditer à l’école

Méditer à l’école

Pour être en paix avec soi et avec les autres

Pourquoi amener la pratique de la méditation dans nos écoles? Parce qu'elle donne la possibilité de s’entraîner à ressentir ce qu’on est en train de vivre de façon concrète. Elle donne aux élèves la force mentale de pauser, ressentir, et stabiliser leur attention sur ce qu’ils-elles vivent
Saturday, October 29, 2016/Author: Frédéric Dupré et Céline Martin/Number of views (32460)/Comments (0)/
RSS
First910111214161718Last

 - Tuesday 4 June 2024